CAÏN de CORMON

« CAÏN 1880 Pe intr e fran çais XIX e ·ne siècles Huile sur toile 384 x 700 cm ------------------------------ Biographie 'lJ Né en 1845, Fernand Piestre , dit Cor­ mon , suivit la voie classique et fut J'élève de Cabanel , élégant dessinateur et auteur célè­ bre d'une voluptueuse Naissance de Vénus commandée par Napoléon III.

Très attiré par la peinture historique, Cor­ mon se fait remarquer au Salon de 1870 avec Les Noces des Nibelungen.

Il exposera par la suite Jésus Christ ressuscitant la fille de Jaire , mais c'es t fina lement la préhistoire , alors science nouvelle, qui va lui apporter ses plus grands succès : ainsi son Caïn, inspiré d'un célèbre poème de la Légende des Siècles de Victor Hugo , est l'évé nement du Salon de 1880.

En 1884, il offre au public le Retour d'une chasse à l'ours , âge de pierre, qui eut un vif succès.

Son tableau des Vainqueurs de Sala­ mine, inspiré d'u n épisode de l' histoire grec­ que, lui vaudra en 1887 la grande médaille d 'honneur du Salon.

Parvenu au faîte de la célébrité et des honneurs, son atelier rivalise avec celui de Julian.

Chose étrange, ce peintre qui ne devait mourir qu'e n 1924, membre de J' Institut et parfaitement académique, eut pour élèves ...

Vincent Van Gogh, Gauguin , et les jeunes artistes qui devaient former l'école de Pont­ Aven .

Il s'éleva d'a illeurs vigoureusement contre leurs audaces, allant jusqu'à interrom­ pre un certain temps ses cours.

Nardini Editore , 1992.

VPC Larous se-Laffont pour l'édit1on française 1992 Anal yse ..._, La construction de cet immense tableau de sept mètres de long s'organise en forme de croix d e Saint-André aplatie: dans le fond, un vaste paysa ge déso lé, dessé ché à l'ex trê me , s' abaisse en p ente douce.

Au premier plan , la famille d e Caïn, guidée par le patriarch e fratricide , forme une sorte de long triangle s'amincissant vers la droite, tournant le dos au soleil.

Chaque figur e y est minutieu sement travaill ée d'après le modèle vivant, depuis le vieillard hirsute qui mène la troupe, fuyant la colère de Dieu , jusqu 'à la gracieuse jeune femme nacrée que porte une robuste brute.

Cormon travaille avec un réalisme minutieux et qua siment archéologique dans la description des haches de pierre ou des épieux de bois effilés.

Derrière le terrible vieillard, la tribu serre les rangs , jusqu'à former à l 'ex trême gauche une é tonnante cohue de personn ages, de gibier port é en bandouli è re, de chiens à demi sauvages , encadrant la liti ère où s'e ntassent pêle-m êle le s carcasses de bêtes et les enfants dormant sur les genoux de leur mère.

Le tout est un peu décoloré - c 'est souvent le cas chez Cormon - mai s justifié ici par les vers de Victor Hugo qui ont inspiré cette composition : Lorsqu 'avec ses enfants vêtus de pea ux de [bêtes , Échevelé, livide au milieu des tempêt es, Caïn se fut enfui de devant Jéhovah , Comme le soir tombait , l'homme sombre arriva Au bas d'une montagne en une grande plaine ...

L' œu vre C Exposée au Salon de 1880, cette vaste toile y connu t un succès gén éral et fut l'année même acquise par l'État.

Exposée tout d 'abord au Louvre , e lle passa ensuite dans les réserves avant de pmvenir au musée d'Orsay .

Photo R.M .N .

16 -30. »