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Claude Debussy (Musique)

Publié le 22/02/2012

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Fils d'un boutiquier de Saint-Germain-en-Laye, Debussy commença le piano avec une tante et une amie de la famille. Pendant ses études au Conservatoire, il fut engagé comme pianiste accompagnateur de Mme von Meck, qui l'emmena dans ses voyages à Vienne, Venise et Moscou. Cette opportunité permit au jeune Debussy de découvrir le génie libre et coloré de la musique russe. En 1884, un premier Prix de Rome lui ouvrit les portes de la Villa Médicis mais ses compositions scandalisèrent les pontes de l'Institut. De retour à Paris, il fréquenta Mallarmé et ses amis, partageant leur passion pour Wagner mais il explora aussi, lors de l'Exposition universelle de 1889, le théâtre oriental et Moussorgski. Il affirma dès lors un style résolument novateur qui transparaît en 1890 dans Les poèmes de Baudelaire, pour s'épanouir dans le Quatuor en 1893. Décousue sur le plan sentimental, sa vie s'articulait autour de recherches exigeantes et de représentations tumultueuses ; soutenue par un irréductible groupe de fervents, sa musique révéla ses singulières richesses harmoniques et ses savantes architectures. Sa liaison avec Emma Moyse, ex-femme d'un banquier, lui apporta la tranquillité financière. Après des oeuvres de commande pour Diaghilev, ses compositions de maturité affirment un style pianistique et orchestral étonnamment précurseur. Atteint d'un cancer lancinant, il s'éteignit après la Première Guerre mondiale, laissant une oeuvre teintée d'impressionnisme, engagée et indéniablement moderne.
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« récit que l'on fait d'une existence passée, à vouloir envelopper ce récit d'un halo de poésie, on risque de s'écarterde la vérité initiale du personnage et des circonstances, pour ne suivre que l'appel secret et passionné de ce quinous plaît en lui ou dans son Oeuvre.

Nous le voyons d'après nous-mêmes et il n'est plus là pour nous prouver notreerreur.

Ce sont souvent les petites anecdotes rapportées sur les grands disparus par ceux qui les ont connus qui,comme autant de touches de couleur, nous les rendent vivants, proches, qui nous les donnent avec une voix, desgestes, un visage, une apparence humaine et sympathique. Penchons-nous sur les photographies que nous possédons de Debussy, et scrutons son visage.

Chez lui, lasensibilité à haute dose, la somme outrepassée de sensibilité nécessaire au génie, se cachait, comme à l'affût, sousla profonde arcade sourcilière, sous le masque rude et barbu, dans une sorte de silence profond qui sembleimmobiliser pesamment son visage, comme s'il entendait, sous son front exagéré et puissant, clamer les flots de laMer où se plaindre l'amour de Pelléas.

Je ne connais pas de visage de musicien où se lise d'une manière pluséloquente combien l'attention est portée tout entière vers les voix intérieures. C'est dans une petite rue de Saint-Germain-en-Laye, au 38 de la rue du Pain, que naquit Claude Debussy, le 22août 1862.

Ses parents ont tenu là pendant deux années une boutique de faïencerie.

Ensuite, ils se fixèrent à Paris,où le père obtint un poste dans la Compagnie de Fives-Lille.

Claude Debussy est d'ascendance purement française.Lorsqu'on fait des recherches dans sa généalogie, on ne trouve qu'artisans, cultivateurs, ouvriers français, sansaucun mélange de race.

Son instruction première fut des plus négligées.

Et c'est ainsi que, même parvenu à la pleinepossession de ce style inimitable qui atteste le maître écrivain dans ses articles et dans ses lettres, il émailleraparfois celles-ci de fautes d'orthographe quand le temps lui manquera de se relire. Le petit Claude adorait collectionner des papillons.

Il les chassait lui-même, les attrapait et les arrangeait, dans desboîtes nombreuses, en files, en losanges, en dessins, sur les murs de sa chambre, et d'après les couleurs de leursailes.

Il remplissait également sa chambre de bibelots et de petites images très fines.

En ce temps, il rêvait d'êtrepeintre, et son père voulait en faire un marin.

Tout enfant encore, il fit un séjour à Cannes, chez sa marraine, où ilrencontra une amie de celle-ci, Mme Mauté de Fleurville, qui offrit de lui donner des leçons, dès qu'elle eût devinéses dispositions musicales.

Elle les donna de telle sorte qu'elles le préparèrent à entrer au Conservatoire.

Ce quevoyant, les parents abandonnèrent le projet de faire de leur fils un marin ; mais ils l'obligèrent à travailler durementson piano pour atteindre à la virtuosité. Au Conservatoire, Debussy suivit la filière régulière, jusqu'au premier Grand Prix de Rome, qu'il obtint en 1884.

Touten se développant selon les règles strictes de l'École et en intéressant ses maîtres par ses dons remarquables, lefutur auteur de Pelléas révéla immédiatement sa personnalité.

Il se permettait souvent, vis-à-vis de l'enseignementofficiel, des libertés outrées qui n'étaient que le germe de tout ce qu'il apporta plus tard à la musique. A Rome, Debussy éprouva un singulier ennui, un malaise profond qui dura jusqu'à la fin de son séjour, écourté d'uneannée.

Ce Parisien ultrasensible ne se plaisait vraiment qu'à Paris.

Ce n'est que dans ses murs qu'il se sentait à l'aisepour travailler. On refusa d'exécuter publiquement, selon l'usage, le premier de ses deux envois de Rome, Printemps.

Le juryaccepta le deuxième, La Damoiselle élue, mais l'auteur demandant l'exécution des deux ouvrages ou rien du tout,l'exécution n'eut pas lieu. Debussy se mêlait à des gens cultivés, au monde des artistes de l'époque.

C'est alors qu'il compléta son instructionque ses parents avaient si fâcheusement négligée.

Il raconta lui-même qu'il se mit à lire énormément, même le petitDictionnaire Larousse, qu'il feuilletait pendant des heures. En 1892, il composa, d'après le poème de Stéphane Mallarmé, Le Prélude à l'Après-midi d'un Faune, celle de sesOeuvres qui devint la plus populaire, après avoir été exécutée pour la première fois à la Société Nationale, en 1894.C'est à partir de cette époque que va s'affirmer la personnalité du musicien, qu'avaient nettement fait pressentir laDamoiselle élue, et aussi la Marche écossaise, écrite en 1891, et que Debussy ne devait entendre à l'orchestre quevingt-deux ans plus tard ! Au Conservatoire le jeune musicien n'avait pas échappé à l'influence massenétique, à laVilla Médicis, il subit l'envoûtement wagnérien.

Mais il sentait avec acuité, lui, natif d'Île-de-France, tout ce qu'il y ad'exagéré, de démesuré, de contraire à la sensibilité française dans l'édifice colossal de Wagner.

Dans ce Françaiscent pour cent, s'accomplit le triage subtil qui recevait dans notre art l'apport incontestable et magnifique du grandGermain, et repoussait tout ce que le génie de notre race est incapable de s'assimiler.

De ce travail profond, decette lutte contre l'envoûtement que trop de Français subirent, oubliant leur âme, de cette élaboration profondenaquit Pelléas.

Face à l'Oeuvre gigantesque que l'Allemagne venait de construire dans le domaine de l'Art, Pelléasest une réplique admirable, lyrique et passionnée, intense et féerique, mais tout empreinte du génie français, c'est-à-dire de distinction, de finesse, de tendre humanité, d'équilibre et de culture extrême. Précédant Pelléas et parfois l'annonçant, avaient paru en moins de dix ans, avant 1902, les Ariettes oubliées d'oùdate sa collaboration musicale avec la muse verlainienne, les Cinq Poèmes de Baudelaire, le premier recueil des Fêtesgalantes, le Quatuor à cordes, les Proses lyriques, les Chansons de Bilitis, le Prélude, la Sarabande et la Toccatapour le Piano et les Trois Nocturnes pour orchestre (Nuages, Fêtes, Sirènes).

Debussy avait ainsi indiqué le sens destrois morceaux : "Le titre Nocturnes veut prendre ici un sans plus général et surtout décoratif.

Il ne s'agit donc pasde la forme habituelle du Nocturne, mais de tout ce que ce mot contient d'impressions et de lumières spéciales.Nuages, c'est l'aspect immuable du ciel avec la marche lente et mélancolique des nuages, finissant dans une agonie. »

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