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Claude MONET: LA CAPELINE ROUGE

Publié le 17/01/2022

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monet

 

Claude MONET 1840-1926

• La Capeline rouge • Huile sur toile • Peint sans doute vers 1870 • Localisation : Cleveland, Cleveland Museum • Expositions : Paris, 1931, 1933, 1939, 1980

 

monet

« Tempérament puissant, doué d'une magistrale intuition, il s'engage hardiment, confiant dans la propre sûreté de sonanalyse sensible, mais incapable de mesurer exactement la portée de ses actes.

A la différence d'un Cézanne, parexemple, il n'obéit à aucun calcul intellectuel précis, pas plus qu'il n'éprouve, comme Van Gogh, le besoin de selibérer d'une émotion exaspérée. En fait, il se laisse surtout guider par son instinct profond, par ses dons d'observateur rigoureux.

Il est le premier àrenoncer à son récent acquis et paraît bien souvent, durant les années suivantes et pendant son voyage enHollande, vouloir presque ignorer le chemin dans lequel il s'est avancé. Pourtant, la révolution était commencée et Monet en avait été le seul instigateur.

Sa grande toile du Louvrecontient en effet tous les jalons émancipateurs : abandon du ton local, analyse des effets d'atmosphère et delumière, c'est-à-dire en fait désintégration des contours et des masses ; prépondérance de la recherche colorée etdes interpénétrations des couleurs entre elles, négation de l'objet au profit de l'unité même de la toile, etc. Procédant par pur empirisme, il a été le grand initiateur en mettant en évidence les trois vertus essentielles de lapeinture moderne.

Le tableau devient une valeur en soi, la nature est interprétée subjectivement comme une suited'équivalents colorés et l'analyse sensible conduit à la dissociation de la forme, de la couleur et du volume. Certes, il appartiendra à d'autres artistes de tirer entièrement parti des découvertes de Monet et d'en déduiretoutes les conséquences possibles qu'il n'a souvent fait qu'entrevoir.

Mais son génie instinctif l'amène bien souventà poser, sans les résoudre complètement, certains problèmes importants.

En particulier, durant les années de sonséjour à Argenteuil (1872-1877) qui seront les plus fécondes pour lui, il reprend fermement la suite de sesfructueuses investigations.

C'est alors qu'il nous livre cette série d'admirables toiles sur les bords de la Seine, laGrenouillère, les Grands Boulevards ou la gare Saint-Lazare.

Avec un métier perfectionné, une jaillissantespontanéité, il y aborde hardiment les questions de perspective intérieure, d'espace suggéré et de composition partaches colorées vers quoi le guide son amour actuel pour l'art d'Extrême-Orient. Mais la gloire est venue : la quatrième exposition des impressionnistes, en 1879, remporte un succès moral plusencore que financier.

Les premiers amateurs sérieux apparaissent.

En 1880 le peintre, qui fait maintenant figure dechef d'école, est reçu au Salon.

Une grande exposition particulière de ses dernières oeuvres s'ouvre dans les locauxde la revue "La Vie Moderne", et Durand-Ruel commence à le soutenir effectivement.

Tous ces événementsconjugués influencent dangereusement l'autodidacte qu'est demeuré Monet et qui semble s'abandonner à quelqueorgueil aveugle autant qu'aux conseils de son entourage ou de la critique d'art.

Peu à peu, l'esprit de systèmeprévaut dans ses oeuvres, il réalise à partir de 1880 des "séries" où s'amorce la phase baroque de son art.

Cetriomphe progressif du lyrisme, qui lui vaut désormais la notoriété, n'est pas, hélas ! le meilleur de lui-même.

Lepoète fait plus confiance à son élan et à un certain ordre technique qu'à son instinct profond de peintre.

Mais sansdoute est-ce là le destin fatal de tout pionnier qui laisse à l'avenir le soin d'exploiter ses dons prestigieux. L'OEUVREMonet s'est d'abord attaché à un effet de cadrage original, mêlant une scène d'intérieur (la fenêtre au premier plan)et une scène d'extérieur.

Opposition renforcée par l'impression de froid qui règne au dehors et l'atmosphèredouillette de la pièce.

Monet a -également photographié un moment fugitif, celui où son épouse tourne son visagevers lui, dans un mouvement plein de grâce.

Enfin, son art de coloriste amoureux des contrastes l'a amené à centrerson sujet sur la tache rouge formée par le fichu qui recouvre la tête de sa femme.

Claude MONET 1840-1926 • La Capeline rouge• Huile sur toile• Peint sans doute vers 1870• Localisation : Cleveland, Cleveland Museum• Expositions : Paris, 1931, 1933, 1939, 1980 L'ÉPOQUEPour de nombreux critiques, cette toile aurait été peinte en 1873, dans la maison de l'artiste, qui vivait alors àArgenteuil avec sa famille.

Il est vrai que, à cette époque, Monet prenait très souvent comme modèles et sujetsprincipaux de ses toiles des membres de sa famille.

Mais, lors de l'exposition Monet au Grand-Palais, l'historienne etconservatrice Anne Distel est revenue sur cette interprétation.

Pour des raisons artistiques, cette toile ne peut êtrepostérieure à 1870 : en effet, la technique utilisée ici par Monet est celle qu'il employait à la fin des annéessoixante, lorsqu'il peignait des oeuvres comme Femmes au jardin. L' HISTOIRE. »

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