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Claude MONET: LA TAMISE ET LE PARLEMENT

Publié le 17/01/2022

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monet

 

Claude MONET 1840-1926

. La Tamise et le Parlement, La Tamise sous Westminster, Le Pont de Westminster . Huile sur toile 47 cm x 73 cm . Signé et daté en bas, à droite, «Claude Monet 71« . Peint en 1871 . Localisation : Londres, National Gallery

 

monet

« perceptions. Tempérament puissant, doué d'une magistrale intuition, il s'engage hardiment, confiant dans la propre sûreté de sonanalyse sensible, mais incapable de mesurer exactement la portée de ses actes.

A la différence d'un Cézanne, parexemple, il n'obéit à aucun calcul intellectuel précis, pas plus qu'il n'éprouve, comme Van Gogh, le besoin de selibérer d'une émotion exaspérée. En fait, il se laisse surtout guider par son instinct profond, par ses dons d'observateur rigoureux.

Il est le premier àrenoncer à son récent acquis et paraît bien souvent, durant les années suivantes et pendant son voyage enHollande, vouloir presque ignorer le chemin dans lequel il s'est avancé. Pourtant, la révolution était commencée et Monet en avait été le seul instigateur.

Sa grande toile du Louvrecontient en effet tous les jalons émancipateurs : abandon du ton local, analyse des effets d'atmosphère et delumière, c'est-à-dire en fait désintégration des contours et des masses ; prépondérance de la recherche colorée etdes interpénétrations des couleurs entre elles, négation de l'objet au profit de l'unité même de la toile, etc. Procédant par pur empirisme, il a été le grand initiateur en mettant en évidence les trois vertus essentielles de lapeinture moderne.

Le tableau devient une valeur en soi, la nature est interprétée subjectivement comme une suited'équivalents colorés et l'analyse sensible conduit à la dissociation de la forme, de la couleur et du volume. Certes, il appartiendra à d'autres artistes de tirer entièrement parti des découvertes de Monet et d'en déduiretoutes les conséquences possibles qu'il n'a souvent fait qu'entrevoir.

Mais son génie instinctif l'amène bien souventà poser, sans les résoudre complètement, certains problèmes importants.

En particulier, durant les années de sonséjour à Argenteuil (1872-1877) qui seront les plus fécondes pour lui, il reprend fermement la suite de sesfructueuses investigations.

C'est alors qu'il nous livre cette série d'admirables toiles sur les bords de la Seine, laGrenouillère, les Grands Boulevards ou la gare Saint-Lazare.

Avec un métier perfectionné, une jaillissantespontanéité, il y aborde hardiment les questions de perspective intérieure, d'espace suggéré et de composition partaches colorées vers quoi le guide son amour actuel pour l'art d'Extrême-Orient. Mais la gloire est venue : la quatrième exposition des impressionnistes, en 1879, remporte un succès moral plusencore que financier.

Les premiers amateurs sérieux apparaissent.

En 1880 le peintre, qui fait maintenant figure dechef d'école, est reçu au Salon.

Une grande exposition particulière de ses dernières oeuvres s'ouvre dans les locauxde la revue "La Vie Moderne", et Durand-Ruel commence à le soutenir effectivement.

Tous ces événementsconjugués influencent dangereusement l'autodidacte qu'est demeuré Monet et qui semble s'abandonner à quelqueorgueil aveugle autant qu'aux conseils de son entourage ou de la critique d'art.

Peu à peu, l'esprit de systèmeprévaut dans ses oeuvres, il réalise à partir de 1880 des "séries" où s'amorce la phase baroque de son art.

Cetriomphe progressif du lyrisme, qui lui vaut désormais la notoriété, n'est pas, hélas ! le meilleur de lui-même.

Lepoète fait plus confiance à son élan et à un certain ordre technique qu'à son instinct profond de peintre.

Mais sansdoute est-ce là le destin fatal de tout pionnier qui laisse à l'avenir le soin d'exploiter ses dons prestigieux. L'ÉPOQUEEn juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse.

Craignant sans doute d'être mobilisé, Monet, qui se trouvealors en Normandie, décide de s'embarquer pour l'Angleterre.

Sa femme et son fils le rejoignent un peu plus tard.

Lafamille s'installe à Piccadilly, puis à Kingston.

Monet n'est pas le seul artiste a avoir fait le voyage.

A Londres, ilretrouve Pissarro, Boudin et Daubigny, qui lui présente le marchand d'art Paul Durand-Ruel, lui aussi exilé.

Unefructueuse collaboration va ainsi commencer. Claude MONET 1840-1926 .

La Tamise et le Parlement, La Tamise sous Westminster, Le Pont de Westminster.

Huile sur toile 47 cm x 73 cm.

Signé et daté en bas, à droite, «Claude Monet 71».

Peint en 1871.

Localisation : Londres, National Gallery L'OEUVREMonet a construit sa toile sur un réseau d'horizontales et de verticales.

Le Parlement n'est qu'un ensemble de lignesqui filent vers le ciel, le pont, un trait qui divise la toile en deux parties.

Au premier plan, l'embarcadère estvolontairement schématisé.

L'ensemble ressemble au négatif d'une photographie: même la perspective est gommée.En fait, ce que désire nous montrer Monet, c'est un effet d'atmosphère: le «fog» dissout tout, y compris lescouleurs.

La toile est un festival de tons gris atténués.

C'est à peine si une lueur rose colore l'horizon.

De nombreuxcritiques ont rapproché la palette de Monet de celle de Whistler à la même époque.

C'est un fait que Monetconnaissait les oeuvres de ce grand artiste anglais, dont le travail annonçait la révolution impressionniste.. »

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