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Claude MONET: NATURE MORTE AU MELON

Publié le 17/01/2022

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Claude MONET 1840-1926    . Nature morte au melon  . Huile sur toile 53 cm x 73 cm  . Signé en haut, à gauche, «Claude Monet«  . Peint en 1872  . Localisation : Lisbonne, Fundaçao Calouste Gulbenkian  . Expositions : Paris, 1904, 1921, 1924, 1931, 1980 ; Londres, 1936 ; Washington, 1960 ; Lisbonne, 1961

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« Tempérament puissant, doué d'une magistrale intuition, il s'engage hardiment, confiant dans la propre sûreté de sonanalyse sensible, mais incapable de mesurer exactement la portée de ses actes.

A la différence d'un Cézanne, parexemple, il n'obéit à aucun calcul intellectuel précis, pas plus qu'il n'éprouve, comme Van Gogh, le besoin de selibérer d'une émotion exaspérée. En fait, il se laisse surtout guider par son instinct profond, par ses dons d'observateur rigoureux.

Il est le premier àrenoncer à son récent acquis et paraît bien souvent, durant les années suivantes et pendant son voyage enHollande, vouloir presque ignorer le chemin dans lequel il s'est avancé. Pourtant, la révolution était commencée et Monet en avait été le seul instigateur.

Sa grande toile du Louvrecontient en effet tous les jalons émancipateurs : abandon du ton local, analyse des effets d'atmosphère et delumière, c'est-à-dire en fait désintégration des contours et des masses ; prépondérance de la recherche colorée etdes interpénétrations des couleurs entre elles, négation de l'objet au profit de l'unité même de la toile, etc. Procédant par pur empirisme, il a été le grand initiateur en mettant en évidence les trois vertus essentielles de lapeinture moderne.

Le tableau devient une valeur en soi, la nature est interprétée subjectivement comme une suited'équivalents colorés et l'analyse sensible conduit à la dissociation de la forme, de la couleur et du volume. Certes, il appartiendra à d'autres artistes de tirer entièrement parti des découvertes de Monet et d'en déduiretoutes les conséquences possibles qu'il n'a souvent fait qu'entrevoir.

Mais son génie instinctif l'amène bien souventà poser, sans les résoudre complètement, certains problèmes importants.

En particulier, durant les années de sonséjour à Argenteuil (1872-1877) qui seront les plus fécondes pour lui, il reprend fermement la suite de sesfructueuses investigations.

C'est alors qu'il nous livre cette série d'admirables toiles sur les bords de la Seine, laGrenouillère, les Grands Boulevards ou la gare Saint-Lazare.

Avec un métier perfectionné, une jaillissantespontanéité, il y aborde hardiment les questions de perspective intérieure, d'espace suggéré et de composition partaches colorées vers quoi le guide son amour actuel pour l'art d'Extrême-Orient. Mais la gloire est venue : la quatrième exposition des impressionnistes, en 1879, remporte un succès moral plusencore que financier.

Les premiers amateurs sérieux apparaissent.

En 1880 le peintre, qui fait maintenant figure dechef d'école, est reçu au Salon.

Une grande exposition particulière de ses dernières oeuvres s'ouvre dans les locauxde la revue "La Vie Moderne", et Durand-Ruel commence à le soutenir effectivement.

Tous ces événementsconjugués influencent dangereusement l'autodidacte qu'est demeuré Monet et qui semble s'abandonner à quelqueorgueil aveugle autant qu'aux conseils de son entourage ou de la critique d'art.

Peu à peu, l'esprit de systèmeprévaut dans ses oeuvres, il réalise à partir de 1880 des "séries" où s'amorce la phase baroque de son art.

Cetriomphe progressif du lyrisme, qui lui vaut désormais la notoriété, n'est pas, hélas ! le meilleur de lui-même.

Lepoète fait plus confiance à son élan et à un certain ordre technique qu'à son instinct profond de peintre.

Mais sansdoute est-ce là le destin fatal de tout pionnier qui laisse à l'avenir le soin d'exploiter ses dons prestigieux. LE SUJETA la fin des années soixante-dix, Monet s'enferme pendant plus de trois mois chez lui et se lance dans uneproduction inhabituelle de natures mortes.

A cette époque, il venait de perdre sa femme et traversait une criseintérieure: il n'avait pas le coeur à peindre sur le motif.

En 1872, en revanche, tout luiComme tous ses amis impressionnistes, Monet peignait des natures mortes quand le temps ne lui permettait pas dese rendre sur le motif.

Ces Chrysanthèmes datent de l'époque où Camille, sa première femme, était gravementmalade. Claude MONET 1840-1926 .

Nature morte au melon.

Huile sur toile 53 cm x 73 cm.

Signé en haut, à gauche, «Claude Monet».

Peint en 1872.

Localisation : Lisbonne, Fundaçao Calouste Gulbenkian.

Expositions : Paris, 1904, 1921, 1924, 1931, 1980 ; Londres, 1936 ; Washington, 1960 ; Lisbonne, 1961 souriait encore.

Artistiquement, Monet était en pleine créativité.

A Argenteuil, il menait grand train, Durand-Ruel luiachetant de nombreuses toiles.

Cette nature morte est peut-être d'ailleurs une commande du marchand detableaux, qui savait ce genre très prisé de sa riche clientèle.

Mais il y avait également des raisons artistiques.

Monetne travaillait prati-quement plus en atelier.

Peindre une nature morte devenait alors un pur exercice technique, où ilpouvait se refaire la main sur des aspects plus classiques de son métier: la pré-cision du dessin, la fixation descouleurs et la maîtrise de la composition. L'HISTOIRECette toile fut achetée le 30 septembre 1872 par Durand-Ruel, qui la revendit et la récupéra à plusieurs reprises au. »

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