Dalida : du Caire à Paris, naissance d'une star

« Miss Égypte D ans ces années cinquante où les Cairotes s'enivrent d'une indépendance enfin acquise, les concours de miss fleurissent.

Yolanda n'a pas dix-huit ans quand elle s'ins­ crit secrètement au concours de Miss Ondine.

Haut la main, elle remporte le pre­ mier prix (une paire de chaussures dorées), mais elle a bien du mal à convaincre les journalistes de ne pas pu­ blier sa photo, ce qui n'em­ pêche pas Giosepina de dé­ couvrir le pot-aux-roses.

Hors de question pour la Calabrai­ se que sa fille devienne saltimbanque .

Contrainte et forcée, Yolanda accepte un emploi de secrétaire dans une maison d'import -export.

Giosepina consent néan­ moins à ce que sa fille soit à ses heures perdues manne­ quin chez Donna, un célèbre couturier du Caire.

C'est là que la découvre un agent chargé de recruter des candi­ dates pour l'élection de Miss Égypte 1954.

En maillot en peau de pan­ thère, Yolanda remporte le concours.

Elle est surtout re ­ marquée par trois hommes qui se trouvent dans la salle .

Le premier est égyptien, il s'appelle Niazi Mostafa et lui offre son premier rôle au ci­ néma dans Une cigarette et un verre.

Le second, Marc de Gastyne, est français et lui concocte le rôle d'une belle espionne dans une coproduc­ tion franco-égyptienne, Le Masque de Toutânkhamon.

Le troisième enfin représente une compagnie américaine à la recherche de la doublure de Rita Hayworth pour La Terre des pharaons que s'ap­ prête à tourner Howard L'ÂME ÉGYPTIENNE « Nous avons grandi ensemble, dans un quartier du Caire qui s'appelait Choubrah, moi avec quelques années d'avance sur elle.

L'Égypte a eu une influence importante sur nos deux carac­ tères, sur la façon dont nous ressentons l'amitié, cette amitié très orientale, très méditerranéenne, et qui est une amitié qui dure toute la vie.

Nous sommes des gens extrêmement senti-mentaux, même mélodramatiques, c'est-à-dire que, heureusement ou malheureusement, nous ne ressentons pas les petites joies ou les petits chagrins, mais d'énor­ mes bonheurs ou de très grosses peines.

[ ...

] Fatalistes, nous croyons dans le destin très fortement.

» C'est une vieille photo sur laquelle posent plusieurs jeunes gens.

Elle date de 1954 et a été prise en Haute-Égypte sur le tournage de La Terre des pha­ raons .

Côte à côte, on y voit Da­ lida et Omar Sharif.. »