DÉPOSITION de le Corrège

« DEPOSffiON Ve rs 1524 Peintre italien Analyse ~ La composition est coupée en diagonale par le corps du Christ abandonné sur la blancheur de son linceul , à même la terre ; sa tête repo s e dans le giron de Marie , sa_isie dan s une expression d e douleur pathétique.

A sa gauch e et derrière elle , animés d'une violent_!! souffrance , participent à la scène saint Jean l'Evangéliste, accompagné d e Marie mère de Jacques et de sainte Madeleine assise à droite.

Dan s le fond , on discerne le pied de la Croix.

Nicodème descend d 'une échelle : il tient encore les tenailles dont il s'est servi' pour arracher les clous retenant le Seigneur.

Le pay­ sage montre des frondaisons et des b uissons peints dans des tons sombres qui mettent en valeur , par contraste , la clarté du linceul blanc et la teinte nacrée de la peau des personnages.

Le Corrège charge l'expression des protagonistes de sensua lité et de pathétique maniériste.

Par son effet de mouvement , son rythme, son asymétrie, cette composition annonce l'âge baroque.

XVIe siècle Huil e sur toile 160 x 186 cm L'œuvre [] Plusieurs fois signal é e dans le s sourc es, l'œuvr e fut exécut ée, e n m êm e temp s que so n pendant , Le Martyre de s aint Placide, saint Eutychi us, saint Victorien et sainte Flavi e, pour la_ chap elle del Bono dan s l 'église Saint -Jean-l'E vang élist e à Parm e.

Ell e fut tran sport ée à Paris en 1796 puis restituée aux Itali ens e n 1816 .

Un e étud e préparatoir e présentant d 'importantes diff é renc es e st conservée au British Museum.

La gravur e la plus cé lè bre qui e n a it été faite est celle d e Francesco Dus et S.F.

Raven et en 1780.

Le tabl eau fut expos é à Parme en 1935 et à Bologn e e n 1986.

La chapelle del Bono + Après avoir décoré la tribune et la coupole de la cathédra le de Parme, le Corrège se consacra ensuite) la chape lle del Bono en l 'église Saint­ Jean -l'Evangéliste.

Les deux grandes toiles qui ornaient la chapelle sont maintenant toutes deux à la Galerie nationale de Parme ; elles ont été remplacées dans la chape lle par des copies.

11 ne reste des originaux que les fresques décorant le dessous de l'arc que le Corrège peignit avec ses élèves .

Il demeure quelques dessins préparatoires de ces fresques à Chatsworth (coll .

du duc de Devonshire).

Le panneau représentant le martyre de saint Placide, sainte Flavie et de l eurs compa­ gnons, fut jugé plus mûr que la Déposition en Du même peintre : PICTO 232 à 235 © Nardini Editore, 1994.

Uriade pour l'édition française, 1994.

raison de ses couleurs vives et flamboyantes.

Le choix de représenter des martyrs bénédictins ne fu} pas dû au hasard puisque l'ég lise Saint-Jean­ I'Evangéliste appartenait à cet ordre relig ieux .

De surcroît, un membre de la famille del Bono , pré­ nommé P1acido , était moine de cette congréga­ tion en 1512 et participa sans doute aussi à la restauration de la chapelle déci dée par B artolo- · meo del Bono en 1524.

Par son pathétisme intime, la Déposition fut particulièrement appré­ ciée au cours du xvue siècle .

Annibal Carrache, notamment, en exécuta une version personnelle, conservée aujourd 'hui à la National Gallery de Londres.

Photo Scala, Florence.

32·11. »