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Des dissertations sur l'art

Publié le 09/11/2012

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Toujours il y a, dans des expositions, des personnes qui ne s'entendent pas sur la vision d'une oeuvre. Leurs points de vue ne s'accordent pas, que ce soit par rapport à la signification de l'oeuvre ou encore simplement sur sa beauté. Le goût est la faculté de porter un jugement approprié sur la beauté d'une oeuvre d'art. La particularité du jugement de goût, c'est qu'il doit pouvoir être partageable par tous, alors même qu'on ne peut rapporter la beauté à un concept objectif précis .  Il s'agit ici d'un jugement qu'on entend assez couramment devant certaines formes de créations artistiques et, en particulier à propos de l'art contemporain ou de l'art non figuratif. Nous considérons alors que l'oeuvre que nous avons devant les yeux ne veut rien dire, ne transmet aucun message, n'a aucune signification. Un tel jugement tend alors à dévaloriser l'objet de la création en allant généralement jusqu'à considérer qu'il ne s'agit pas d'une oeuvre d'art. Reprocher ainsi à une oeuvre de ne rien vouloir dire peut conduire à deux remarques au moins. Tout d'abord, ce jugement pourrait être remis en cause en considérant que le spectateur qui le porte n'a pas saisi ce que l'oeuvre veut dire. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas saisi le sens qu'il n'y a pas de sens. Dès lors, ce reproche pourrait être infondé parce qu'il repose sur les limites de compréhension d'un spectateur particulier. Dès lors, mieux aborder l'oeuvre consisterait à apprendre à mieux l'appréhender pour mieux en saisir le sens. La deuxième remarque consisterait plutôt à se demander si ce reproche ne repose pas sur un présupposé, celui selon lequel le propre de l'oeuvre d'art serait de vouloir dire quelque chose. Certes, il s'agit bien de notre tout premier rapport aux oeuvres. Face à ses dernières nous voulons comprendre leur sens, le « message « que l'artiste a voulu faire passer... mais est-ce cette dimension qui caractérise l'oeuvre d'art ? Dans ces conditions, ce reproche est-il encore légitime ? Une fois le problème du sujet posé et les enjeux énoncés, vous pouvez revenir sur les conditions de ce reproche. Montrez alors en quoi, face à une oeuvre on essaye d'en saisir le sens, de comprendre sa signification. Ainsi, dans un musée, par exemple, on essaye de se faire expliquer le contexte mais aussi de saisir par exemple, les états d'âme de l'artiste, les conditions de création... tout un ensemble d'éléments qui nous permettent alors de comprendre l'oeuvre. De même, face à un texte poétique, on souligne la beauté, mais on veut commencer par saisir ce que le poète a voulu dire. On discrédite alors immédiatement toute oeuvre qui ne veut rien dire. On considère alors qu'aborder l'art c'est aborder le sens des oeuvres et parvenir à le comprendre, à le saisir. Mais une oeuvre d'art se définit-elle ainsi comme ce qui véhicule un sens, comme ce qui donne et offre un message ? Ce n'est pas la tristesse qui fait la beauté des poèmes de Verlaine et ce n'est pas parce qu'il nous montre simplement en femme en train de lire une lettre que Vermeer est un grand peintre. On peut donc commencer par remarquer que l'oeuvre d'art ne se définit peut-être pas déjà à partir du sens. En outre, aborder une oeuvre à partir de ce qu'elle voudrait dire, n'est-ce pas la réduire ? Si elle ne veut rien dire, ne nous oblige-t-elle pas à quitter le monde rassurant de la signification au profit du plaisir de la contemplation ? L'oeuvre est-elle ce qui nous dit quelque chose ou ce qui nous donne à voir ou à entendre le monde autrement ? Une oeuvre d'art doit-elle avoir un sens ? Face à certaines oeuvres on entend parfois dire qu'elle ne signifient rien, qu'elles n'ont aucun sens. Un tel jugement consiste alors généralement à signaler qu'il ne s'agit pas d'art. Ce lien immédiat implicite que nous faisons entre l'oeuvre d'...

« langage   cinématogr a phie…Pour   autant,   r éduire   l'art   à  un   langage,   c'est   passer   à  côté  de   cette   dimension   essentielle   qu'est l' émotion e s th étique et surtout c'est oublier que l'art ­ moderne entre autres ­ s'est s épar é de cette omn i pr ésence   du sens et du vouloir­dire. On peut donc penser que l'art peut aussi refuser de se r éduire  à un langage. Pour autant, le   langage suppose  toujours  au moins deux interlocuteurs  et si l'œuvre d'art est faite par un  a r tiste, elle  s'adresse  aussi  à   celui qui la contemple et qui peut interpr éter et trouver dans l'œuvre du sens qu'elle ne contient peut  être pas de fa çon   objective. Il faut alors se demander ici ce qui caract érise le la n gage. Vous pouvez d ès lors vous reporter  à la notion de   signe dans le langage et vous demander si on peut parler, de mani ère identique de signe dans l’art. Distinguez alors, par   exemple, la notion de signe de celle d’indice. Il s’agira alors de se demander si l’identification de l’art  à un langage n’est   pas   prisonni ère   d’une   certaine   conception   de   l’art.

  Ici,   vous   pouvez   vous   reporter   aux   analyses   de   Hegel   qui,   en   d éfini s sant   le   l’art   comme   la   manifestation   sensible   de   l’id ée   fait   de   ce   dernier   un   langage   de   l’esprit.

  Mais   une   telle   approche   de   l’art   qui  ne   l’aborde   que   par  le   biais  du   spirituel   ne   met­elle   pas  de   c ôté  la   dimension   mat érielle   de   toute   œuvre.  Peut­on dire d'une oeuvre d'art: "sois belle et tais­toi"? La question peut para ître surprenante au premier abord. En effet, elle est construite  à partir d'une expre s sion courante qui   s'emploie plut ôt à propos d'une personne. Quand on dit " sois belle et tais­toi ", on di s socie imm édiatement la beaut é et   l'intelligence notant  d'ailleurs qu'elles peuvent aller jusqu' à  s'o p poser.  Cette expression  signifie  alors qu'on  ne demande   pas  à une personne belle d' être intelligente, mais bien au contraire, qu'on consid ère que sa beaut é n'aura de valeur qu' à   partir   du   moment   o ù  elle   n'est   pas   mise   en   relation   avec   l'intelligence.

  Votre   premier   travail   doit   donc   consister   à  bien   montrer le sens de la fo r mule afin de vous demander si on peut l'appliquer  à une œuvre d'art. la question devient alors   celle des rapports entre la beaut é et l'esprit en s'interrogeant  à savoir si la beaut é peut  être affaire d'esprit. Vus pouvez   alors mener votre interrogation sur les rapports entre la beaut é et le sens par exemple puisque la r éférence  à la parole   dans l'expression consiste  à penser que la belle chose n'a rien  à dire. Vous pouvez  également penser aux analyses de   Kant dans la critique de la facult é de juger lorsqu'il analyse la question de la beaut é à travers le libre jeu des facult és que   sont   l'imagination   et   l'entendement   :   il   s'agit   alors   de   montrer   que   la   beaut é  n'est   pas   étrang ère   à  la   pens ée   et   m ême   qu'une belle œuvre " donne  à imaginer " et " donne  à penser ". Vous pouvez alors vous demander si la question de l'art   se   r éduit   à  celle   de   la   beaut é.

  En   effet,   une   telle   expression   tend   à  affirmer   que   la   question   de   l'art   renvoie   n écessairement   à celle  du  beau.  Vous pouvez alors montrer en quoi ces  deux questions peuvent  être  diff érentes et  en   quoi   la   modernit é  a   pu   les   distinguer.

  Voyez   sur   ce   point   la   question   du   mus ée   par   exemple.

  Si   vous   souhaitez   avoir   d'autres  éléments pour d évelopper ces pistes, nous vous conseillons d'utiliser notre moteur de r e cherche de la rubrique   FAQ (mot cl é : beaut é). Voici quelques sujets qui peuvent vous  être tr ès utiles :  Que pense Hegel de l'art? (Art) Pourquoi   peut­on   parler   sans   fin   d'une   oeuvre   d'art?   (Art)   Peut­on   repr o cher   à  une   œuvre   d'art   de   ne   rien   vouloir   dire?   (Art)   Le   mus ée (Art). Peut­on dire qu'une oeuvre d'art ne veut rien dire ?. »

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