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« Description de l'Égypte» dans La musique arabe

Publié le 14/10/2013

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Villoteau réalise une étude très approfondie de la musique arabe. Pour y parvenir, il con-sulte, en Égypte et en France, des traités de mu¬sique en arabe, en turc et en persan, et, pour par¬achever son travail, solli¬cite l'appui de savants et de traducteurs. La masse et la richesse des infor-mations, tant historiques que techniques, rassem¬blées est telle qu'il a les plus grandes peines du monde à se contenter de la place dévolue à la mu-sique dans « La Descrip-tion de l'Égypte «.

« « Variée à l'excès, [la musi­ que arabe n'est] propre qu'à inspirer la mollesse et la vo­ lupté, ou à exprimer l'agita­ tion des sens excités par la luxure ».

Après ces commentaires ac ides , Villoteau se lance dans une étude précise du « système et de la théor ie de la musique arabe », commen­ tant la division de l'échelle musicale en quarante sons sur deux octaves et un tiers, l'agencement des sons en sé­ rie de quatre sons consécutifs appelée « MER ».

Puis il dé­ crit« la base du chant naturel composée de huit sons que l'on nomme "circulation [gamme] propre du rast" ou circulation des degrés ».

QUELQUES CHANSONS RETRANSCRITES Villoteau joint à son mémoire « des chansons en arabe vulgaire notées en musique » et accompagnées de la traduction française, faite par Silvestre de Sacy.

Ces chansons ou mélopées de construction complexe et aux ornements nombreux furent très difficiles à retranscrire : il s'agissait de trouver un moyen pour isoler le chant principal des « roulades » et des « ritourn~lles » q ui le prolongent.

Voici un exemple, repns dans La Description de l'Égypte, de chansons entonnée par des musiciens égyptiens ou alâtyeh : «Air du troisième degré appelé sihkâh : ô vous qui êtes vêtu d'une étoffe à fleurs et qui avez .

une ceinture de cachemire, j'aime une beauté dont le sein est semblable à des grenades : jamais mes yeux n'ont rien vu de si beau.

ô toi qui es blanche et qui imites la couleur du jasmin, toi qui connais l'amour que je te porte, j'en jure par la conservation de tes yeux et de tes joues, je suis esclave de tes regards.

Le vin et la rose rouge semblent parler sur tes joues.

Dans l'excès de mes transports amoureux, je me suis écrié : "Ah! que tes yeux sont pour moi un filet inévitable!" Ma gazelle m'a dit: "Me voilà, je suis venue te trouver; dispose de moi comme il te plaira ; je te placerai sur ce sein orné de grenades, et tu dénoueras la ceinture brodée de mille couleurs".

» L'architecture musicale V illoteau rapporte c?m ­ ment les quatre racines primitives du chant« sont for­ mées d'une manière ana­ logue à celle des quatre élé­ ments » -le feu, l'air , l' eau et la terre - et déterminent la formation des quatre modes rast, e'râq, zyrajkend et isfa­ hân.

Puis il note comment, à partir de ces racines, sont en ­ gendrées huit branches qui illustrent la façon dont les «sons et les intervalles se combinent les uns avec les autres ».

Enfin , il note que par cette « règle on a douze tons qui sont aussi des racines maqâmât qui ont un rapport certa in aux douze signes du zodiaque ».

Cette combinai­ son de la musique et les astres, qui devient de plus en plus complexe au fur et à mesure des divisions en demi , tiers ou. »

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