Devoir de Philosophie

Description et comparaison de deux œuvres : La Chute d'Icare de Peter Bruegel et Punishment de Guillaume Leblon

Publié le 06/02/2012

Extrait du document

icare

Afin de réaliser ce premier devoir, j'ai choisi deux œuvres : Punishment, de Guillaume Leblon et la Chute d'Icare de Peter Bruegel.

Ces deux œuvres, bien qu'éloignées de part leurs dates de réalisation respectives (1560 et 2008) et leurs techniques (une peinture et une sculpture), semblent toutefois pouvoir se rapprocher par bien des aspects. C'est ce que cette étude s'efforcera de rendre.

 

Pour débuter, je propose une étude distincte des deux œuvres où seront relevés à la fois les questions formelles mais aussi les possibles interprétations et le contexte de création. Dans un second temps, je tenterai de confronter les deux œuvres pour mettre en évidence leurs points d'achoppement. Enfin, je conclurai l'étude par ce que les critiques ont pu écrire à propos de ces œuvres.

icare

« D1-MEDF41-QuinodozauFD2 Page 2 sur 15 Le choix du matériau est ici emblématique ; glace vouée à fondre, cette sculpture questionne la temporalité de l' œ uvre.

Alors que celle-ci est souvent caractérisée par une certaine pérennité, ici, le bloc de glace est destiné à la liquéfaction.

L' œ uvre, qui de toute évidence va disparaître dans un temps court, rappelle les sculptures de l'artiste britannique Andy Goldsworthy et ses sculptures de glace, élaborée le matin et disparaissant le soir après une journée d'ensoleillement et la montée de la marée.

Comme de nombreux artistes du Land Art, Andy Goldsworthy considère ses œ uvres comme de l'"art éphémère" 2. Pour autant, Guillaume Leblon, en choisissant une matière brute, sur laquelle l'intervention de l'artiste est très restreinte, se rapproche de même de la sculpture minimaliste.

Le minimalisme, courant d’art contemporain né au début des années 1960 aux Etats-Unis, est né d'une réaction contre l’expressionnisme abstrait et sa quête de spontanéité et d’intuition gestuelle.

Contre la subjectivité, et en privilégiant des procédés de reproduction sériels appliqués à la fabrication industrielle, l'Art minimal s'attache à produire des œ uvres avec un minimum de moyens selon le principe de l’architecte Mies Van Der Rote « Less is more » (moins c’est plus).

Les minimalistes privilégient en clair la simplicité et la sobriété.

Les matériaux ne subissent aucune transformation et sont exploités pour leur qualité propre.

Les formes et les volumes sont simples, géométriques.

L'importance du lieu pour l' œ uvre, le respect de l'échelle humaine, l'expérience phénoménologique de la perception des pièces sont des déterminantes de l'Art minimal. Punishment s'incarne dans l'ensemble de ces principes : l’idée prime sur la réalisation, le matériau est simple et brut, le socle disparaît, il n’y a pas d’artifices et le format n'est pas monumental.

L’ œ uvre se limite à l’essentiel, à la manière dont Robert Morris racontera à quel point il avait été enrichissant d'éliminer "les valeurs transcendantales et spirituelles, la dimension héroïque, le récit historicisant, l'objet précieux, la construction savante" 3. Guillaume Leblon peut poursuivre, comme l'avait entrepris les sculpteurs de l'Art minimal, la réflexion sur les composantes de l’ œ uvre, son statut et son rapport avec l’espace dans laquelle elle se trouve.

En effet, la sculpture est positionnée face à l'entrée et implique que le spectateur se confronte directement avec l' œ uvre.

Cette position est stratégique : d'emblée, elle induit une lecture de l' œ uvre dans son contexte environnemental.

A l'instar de la sculpture minimaliste, l' œ uvre révèle l'espace.

Elle élargit la perception du lieu en prenant aussi en compte l'extérieur du centre d'art.

Le spectateur est invité à se questionner.

L' œ uvre doit-elle traverser les siècles ? Est-elle vouée à finir sa vie dans les salles d'un musée ou d'un collectionneur. On remarquera toutefois que Guillaume Leblon s'écarte de la sobriété de l'Art minimal.

En intitulant son œ uvre Punishment, punition en français, il donne au spectateur, avec la pièce prise au piège de la glace, quelques bribes de narration qui le distingue de ses prédécesseurs.

Le spectateur, malgré la faiblesse des éléments à sa disposition, a la liberté de construire sa propre histoire sur les intentions de l'artiste. Il me semble donc que cette œ uvre porte en elle plusieurs questionnements. Le premier est lié à la perception de l'espace.

La perception de l'espace est une problématique centrale dans la sculpture minimaliste.

Le spectateur est invité à ne pas sombrer dans la contemplation de l' œ uvre mais à s'interroger sur le rapport qu'entretient l' œ uvre avec son environnement.

C'est une invitation à regarder au-delà. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles