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DUFY

Publié le 05/09/2013

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DUFY

1877 -1953

LA mer et la musique dans l'oeuvre de Dufy sont deux accords fondamentaux. C'est au bord de la mer qu'il naquit en 1877, au Havre, où peignaient Boudin et Jongkind, où Monet exécuta ses premières aquarelles et où, plus tard, Braque passa sa première jeunesse. La vive luminosité de l'air, les reflets moirés de l'eau et l'animation fourmillante du port attiraient les peintres. Dufy était du reste convaincu qu'un peintre ne peut développer son talent que dans des régions ayant libre accès à la mer.

Toute la famille Dufy nourrissait un amour passionné pour la musique, aussi n'est-ce point par hasard que les motifs d'orchestres et d'instruments de musique paraissent si fréquemment dans ses tableaux. Une de ses premières oeuvres est l' Orchestre du Thédtre du Havre, de 1902, où, influencé par Degas, il peignit musiciens et instruments dans une gamme sombre, en vif contraste avec les acteurs évoluant sur la scène brillamment éclairée. Et l'un des derniers tableaux qu'il exécuta dans son atelier de Forcalquier, celui qui se trouvait sur son chevalet quand il mourut, était une grande composition d'orchestre, un de ses « concerts jaunes « où, déployant toute sa verve en dansant sur la toile, son infatigable pinceau a rendu la musique visible à nos yeux.

De la vie tumultueuse du port du Havre au silence de la maison solitaire de Forcalquier, sa vie d'artiste l'avait mis en contact avec les milieux les plus différents de l'existence moderne, des distractions et des élégances mondaines, courses, mode et théâtre, aux humbles travaux champêtres, scènes de moisson ou de dépiquage du grain, ou simplement la luxuriance d'un champ de blé mûr, le silence vibrant d'une pièce vide. Bien que Dufy soit un observateur pers¬picace de son époque, ce n'est pas la vie qu'il peint, mais des poèmes de couleurs. La vivacité de son imagination est si forte qu'elle résonne dans son coloris et dans les voltes de son pinceau. La nature, a-t-il dit, est une hypothèse. Il extrait l'essence de ses éléments et les transforme en rêves qu'il hausse jusqu'à la vision. Le peintre qu'il admire le plus est Claude Lorrain, le grand lyrique de la couleur, qu'il n'imite certes pas dans sa forme mais auquel il s'apparente par sa perception de la lumière et de l'atmosphère. Dans son Hommage à Claude Lorrain, il a exprimé l'inspiration et l'approbation qu'il a trouvées dans la contemplation des toiles du vieux maître.

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