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Édouard LALO.

Publié le 17/10/2012

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Édouard LALO. 1823-1892 AVANT- PROPOS "Déteste le vulgaire et le conventionnel, et ne tombe pas dans l'erreur de cultiver ce qui apparaît hors du commun. Évite les succès faciles. Écris seulement ce que tu trouves en toi sans jamais rien emprunter à ton voisin. Une seule note personnelle a plus de valeur que plusieurs volumes d'imitations." Tels étaient les "Commandements" ordonnés par le Maître: Peter BAUMANN à son élève : Édouard LALO, lequel au déclin de sa vie pouvait s'enorgueillir d'être resté scrupuleusement fidèle à ces conseils. Peut-être le fut-il même trop car, malgré la qualité, la noblesse, la distinction et l'élégance originale de son oeuvre dictée par cette stricte éthique musicale, Édouard LALO est encore de nos jours victime d'une certaine indifférence de la part non seulement des musiciens eux-mêmes, mais aussi du public mélomane, souvent routinier. Artiste d'une modestie exemplaire — "indifférent à la réclame, et qui, absorbé dans son art et se donnant à lui sans arrière-pensée, n'avait pas pris assez soin de sa renommée " (Ernest REYER) — Édouard LALO fut, de plus, comme nul musicien peut-être ne l'avait été avant lui, poursuivi par une malchance vraiment tenace impossible à conjurer, et qui le maltraita sans désemparer. Peu abondante mais de haute qualité, l'ceuvre de LALO est bien construite et d'une écriture correcte. Le musicien y déploie un sens très personnel de l'orchestre et de l'harmonie, un instinct de coloriste descriptif, enfin une originalité exempte de toute banalité et de toute vulgarité. La distinction rare de sa musique se retrouve d'ailleurs dans la personne même du compositeur que l'on nous décrit comme étant "d'allure distinguée, très soigné dans sa tenue, le teint coloré, les yeux vifs, les cheveux très blancs, après les avoir eus très noirs. Il portait un collier de barbe que rejoignaient ses moustaches. Réservé en paroles, Édouard LALO ne manquait ni d'esprit, ni de malice dans les jugements qu'il portait quelquefois sur ses confrères, mais foncièrement bon, il témoignait sa bienveillance aux jeunes artistes dont l'effort lui semblait digne d'intérêt..." BIOGRAPHIE Il y avait en Allemagne, à Dessau, au début du XVIIIe siècle, un petit juif du nom de Mendel, qui était maître d'école et qui craignait Dieu. Un fils lui naquit en 1729, un fils pour lequel, comme on dit, il se saigna aux quatre veines, ce dont il allait être merveilleusement récompensé. En effet, ce fils, Moïse Mendel, devint helléniste et philologue et mérita l'amitié du grand LESSING (1). A son tour, ce Moïse Mendelssohn (à la façon juive, son patronyme le disait "fils de Mendel ") eut, en 1776, un fils Abraham qui, de simple caissier de banque, devait accéder à la situation de banquier, ce qui ne l'empêchait pas d'être aussi philosophe et de donner à sa famille une devise pas comme une autre : "Fidèle et obéissant jusqu'à la mort". Pour fonder cette famille, il avait épousé une femme d'une intelligence exceptionnelle, et musicienne de surcroît, LÉA SALOMON. Elle lui donna quatre enfants, les deux aînés FANNY (15 novembre 1805) et FÉLIX (3 février 1809) devant être unis par la plus exemplaires des tendresses fraternelles. Est-ce de Fanny ou de Félix que la maman devait dire, au jour de sa naissance : "Ces petites mains-là sont faites pour jouer du Bach "? C'est en tout cas de Félix que le père ne devait pas tarder à dire : "On m'appelle souvent le fils de mon père, mais bientôt, c'est le père de mon fils qu'on m'appellera.- Ce père voyait juste : les dons du petit Félix tenaient du prodige. En 1818, à neuf ans, il se produit en public comme virtuose. A onze ans, en 1820, il écrit un Quatuor et une Symphonie. Qui dit mieux ? MOZART — à peine ! En 1821, à treize ans, GŒTHE (2) l'accueille en l'appelant son jeune David. Et quatre ans plus tard, à dix-sept ans, il composera cette Ouverture pour le "Songe d'une Nuit d'Été" qui est un...
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« BIOCRAPHIE Il y avait en Allemagne, à Dessau, au début du XVIII• siècle, un petit juif du nom de Mendel, qui était maître d'école et qui craignait Dieu.

Un fils lui naquit en 1729, un fils pour lequel, comme on dit, il se saigna aux quatre veines, ce dont il allait être merveilleusement récompensé.

En effet, ce fils, Moïse Mendel, devint helléniste et philologue et mérita l'amitié du grand LESSING (1 ).

A son tour, ce Moïse Mendelssohn (à la façon juive, son patronyme le disait "fils de Mendel") eut, en 1776, un fils Abraham qui, de simple caissier de banque, devait accéder à la situation de banquier, ce qui ne l'empêchait pas d'être aussi philosophe et de donner à sa famille une devise pas comme une autre: "Fidèle et obéissant jusqu'à la mort".

Pour fonder cette famille, il avait épousé une femme d'une intelligence exceptionnelle, et musicienne de surcroît, LËA SALOMON.

Elle lui donna quatre enfants, les deux aînés FANNY (15 novembre 1805) et FËLIX (3 février 1809) devant être unis par la plus exemplaires des tendresses fraternelles.

Est-ce de Fanny ou de Félix que la maman devait dire, au jour de sa naissance: "Ces petites mains-là sont faites pour jouer du Bach"? C'est en tout cas de Félix que le père ne devait pas tarder à dire: "On m'appelle souvent le fils de mon père, mais bientôt, c'est le père de mon fils qu'on m'appellera." Ce père voyait juste: les dons du petit Félix tenaient du prodige.

En 1818, à neuf ans, il se produit en public comme virtuose.

A onze ans, en 1820, il écrit un Quatuor et une Symphonie.

Oui dit mieux? MOZART - à peine! En 1821, à treize ans, GŒTHE (2) l'accueille en l'appelant son jeune David.

Et quatre ans plus tard, à dix-sept ans, il composera cette Ouverture pour le "Songe d'une Nuit d'Ëté" qui est un chef-d'œuvre.

Qu'on y pense: en 1773, MOZART écrit, entre autres, "Le Symphonie en ut majeur" (K 200); mais si étonnante qu'elle soit, compte tenu de l'âge du compositeur, combien cette œuvre de jeunesse est éloignée, tant par son message spirituel que par son écriture, de cette autre "Sym­ phonie, en ut majeur" elle aussi, que nous surnommons la "Jupiter" et qui est de 1788 L' "Ouverture", de Mendelssohn témoigne au contraire d'une maîtrise si absolue qu'on a pu dire "que le musicien.

s'il devait faire autre chose -et plus grand - ne ferait jam3is mieux.

" Tout de suite cette "Ouverture" devient célèbre.

C'est que les Mendelssohn ont maintenant, aux portes de Berlin, un petit domaine dont le parc enveloppe un petit kiosque à musique.

Ils y convoquent, le dimanche, tous les mélomanes de la capitale, et c'est devant eux que les œuvres vont désormais éclore.

Un "Octuor", qui par son Scherzo se rattache à '•l'Ouverture" et un "Quatuor", et puis une autre "Ouverture", un autre "Quatuor", et ainsi de suite.

Comme tout le monde, Fanny est éblouie: "De page en page, Félix devient plus clair et plus profond", dit-elle.

Peut-être voudrait-elle l'imiter, et sans doute le pourrait-elle.

Mais le père parle: "Renonce, mon enfant, à des triomphes qui ne siéent à ton sexe ".

Le père a parlé: elle obéit.

Ce qui ne devait pas l'empêcher de s'intéresser -et de près - à l'étonnante entreprise de son frère.

En 1824, il a, pour ses étrennes, reçu de sa grand-mère, une copie de la "Passion selon Saint Matthieu" (3).

A force d'opiniâtreté, il parviendra, le 8 mai 1829, à faire entendre le chef-d'œuvre de celui qu'on a pu appeler le Cinquième Ëvangéliste.

Et il est assez piquant (ou assez émouvant) que la résur­ rection du "Cantor" soit due à un fils d'Israël! Il est vrai que ce fils d'Israël allait bientôt se convertir au protestantisme.. »

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