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Etude du tableau de John CONSTABLE: La vue de Salisbury

Publié le 22/02/2012

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Constable John (East Bergholf, Suffolk, 1776 - Londres 1837) Peintre anglais. Fils d'un propriétaire de moulins, il passe son enfance dans sa région natale, où il résidera pendant presque toute sa vie. En 1799, il se rend à Rome pour suivre les cours de la Royal Academy, étudiant avec un intérêt particulier les paysagistes classiques comme Claude Lorrain et Nicolas Poussin, mais également les hollandais du XVIIème siècle et, parmi les anglais, Richard Wilson et Thomas Gainsborough. Poussé par le désir de s'éloigner de la tradition néo-classique et de renouveler sa peinture, il revient en 1802 dans son village natal, pour peindre la nature sur le vif, dans l'intention de la représenter de la façon la plus objective possible. Par ce choix, Constable fait un pas décisif vers une vision naturaliste du paysage, destinée à se développer pleinement quelques années plus tard avec les artistes de l'école de Barbizon. Dès ce moment-là, Constable se consacre assidûment à la représentation de la campagne anglaise, la peignant telle quelle apparaît, suivant les conditions atmosphériques et de lumière. A partir de 1804, il commence à peindre non plus seulement à l'huile mais à l'aquarelle, obtenant ainsi des résultats de grande spontanéité dans le rendu des effets d'atmosphère. En 1806, il revient définitivement dans son Suffolk natal, où il poursuit son intense activité d'étude sur le vif, tentant en vain de faire reconnaître ses oeuvres par la Royal Academy de Londres. Pour ses tableaux, il s'inspire souvent des mêmes lieux, revenant des années après sur le même sujet : on a ainsi de nombreuses vues de la bruyère de Hampstead et de la cathédrale de Salisbury (La Cathédrale de Salisbury, 1820, Londres, National Gallery). Son Suffolk natal est une source d'inspiration particulièrement féconde, et c'est à lui que sont consacrés ses meilleurs tableaux : Le Moulin de Flatford (1817, Londres, Tate Gallery), La Charrette de foin (1821, Londres, National Gallery), Le Cheval qui saute (1825, Londres, Royal Academy), La Vallée de Dedham (1802, Londres, Victoria and Albert Museum, reproduite en 1828, Edimbourg, National Gallery of Scotland). Ces tableaux sont presque toujours le fruit d'une longue élaboration, qui part de petites ébauches pour passer à des ébauches à l'échelle, et arriver enfin à la réalisation soignée de la toile. C'est de 1821-22 que date une série d'études de nuages, au dos desquelles sont notées la date et l'heure de l'exécution, et parfois, les conditions du temps et du vent pendant le travail. En 1829, Constable obtient enfin l'admission tant désirée à la Royal Academy, mais la mort de sa femme, la même année, le jette dans un état de prostration profonde dont il ne se remettra jamais entièrement. La crise qu'il traverse sur la fin de sa vie se répercute dans les tons sombres des oeuvres de ces années-là (Ferme dans la vallée, 1835, Londres, Tate Galery). A partir de 1833, Constable enseigne à la Royal Academy : les textes de ses cours sur l'histoire du paysage sont une source précieuse pour comprendre sa conception de la peinture.
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« On reconnaît parfaitement la ville, à sa cathédrale gothique qui se détache sur le fond, dans la partie gauche dutableau. Quelques rares maisons restent visibles parmi la végétation sombre qui entoure le bâtiment. Bien que vu de très loin, le paysage est animé par le véhicule avançant sur la pelouse verte. Sur la gauche, l'anse grise de la rivière reprend la teinte du toit de la cathédrale. La vue de haut permet au peintre d'adopter une facture concise, à partir de petites touches assez libres, ce quidonne au paysage un air accueillant et paisible. La lumière diffuse, voilée par les nuages qui cachent le ciel bleu, est celle de l'après-midi. Le tableau suppose une vue de haut, probablement depuis la colline d'Harusham. La ligne de l'horizon est basse, et laisse une grande place occupée par le ciel. Le décor rocheux du premier plan permet au regard de mieux pénétrer dans le paysage : la pose par aplats, à basede touches épaisses de coloris, y est évidente. L'agencement horizontal de la composition, qui épouse le format de la toile, n'est interrompu que par le clocher de lacathédrale de Salisbury s'élançant dans le ciel. On peut rattacher ce tableau à la phase intermédiaire du parcours artistique de Constable, même s'il est encoredifficile aujourd'hui d'établir une chronologie des œuvres, dans la mesure où les toiles ne sont pas datées avecprécision. Les premiers tableaux sont plus détaillés et précis dans la définition des formes, tandis qu'au fil des ans le peintreadopte une technique plus rapide, en remplaçant les ciels transparents de ses œuvres de jeunesse par desatmosphères d'orage. La description détaillée du paysage qui caractérise Constable se rattache à la tradition des paysagistes hollandais,parmi lesquels se distinguaient Jacob van Ruysdael et Meindert Hobbema, très connus parmi les collectionneursanglais. La fortune de la peinture de paysage dans l'Angleterre du XIXe siècle est démontrée également par les œuvres deJoseph Mallord William Turner, dont les vues aux tonalités floues, exclusivement à base de couleurs, s'opposent aupittoresque de Constable en tant qu'expression du sublime. A cette époque-là, le paysage devint également la toile de fond favorite des portraitistes anglais occupés àreprésenter les riches propriétaires fonciers dans leurs maisons de campagne.. »

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