FETE D'AMOUR de WATTEAU

« FETE D'AMOUR 1717-1718 Peintre français Analyse *& Dans un magnifique jardin, ce cadre de pré dilectionoù durant tout le XVIIIe sièclel'aristo cratie française passait les longues journées du printemps et de l'été, quelques couples sont occu pés à de tendres entretiens. Cette atmosphère idyllique est soulignée par une statue peu classi que qui orne le parc :une Vénus sensuelle qui joue malicieusement avec un Cupidon. L'exécution du tableau remonte aux environs de 1718, c'est-à-dire à l'époque du Pèlerinage à l'île de Cythère (Louvre) — une période dont le goût pour les fêtes galantes devait influencer la peinture française pendant des décennies. Les deux œuvres sont d'ailleurs voisines, d'autant que, àquelques menus détails près, la même statue apparaît dans les deux tableaux. Plusieurs critiques ont fait remarquer que le groupe était empruntéà l'œuvre — gravée par Marcantonio Raimondi — d'un artiste italien que l'on connais sait bien en France,NicoloDell'Abate. L'œuvre exprime une sensibilité coloriste qui trouve des échos directs chez les artistes de la même époque, de Fragonard à Boucher.Toute fois, on trouve chez Watteauun vifintérêt pour le naturalisme d'essence nordique, une attention particulière donnée aux détails et un rapport intense avec lespeintres du XVIe siècle vénitien. Il existe divers dessins préparatoiresà ce tableau, dont une figure de femme agenouilléeau muséedesBeaux-Arts deValenciennes, la tête de l'homme embrassant une dame (au centre de GEMALDEGALERIE DRESDE XVIIIe siècle Huile sur toile 61 x75 cm Détail K lacomposition) dans un dessin duRijksprenten- kabinet d'Amsterdam, et une autre figure fémi nine auBritish Muséum de Londres. Quant à l'esquisse (avec des variantes) de la composition entière, elle se trouve à l'Art Institutede Chicago. L'œuvre Q L'on sait que ce tableau de Watteau figurait en 1753 dans les collections d'Auguste de Saxe, prince passionné de peinture française et italienne. Ses chefs-d'œuvre étaient en grande partie exposés àleur emplacement actuel depuis 1746 et accessibles à tous, chose inhabituelle. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, laGemàldegalerie subit de grands dommages du fait des bombardements alliés : 507 œuvres furent perdues. Le musée, actuellement fermé, devrait rouvrir ses portes en 1993. Les collec tions sont temporairement abritées àTAlbertinum. La régence ?Watteau fut lechantre de laRégence, période historique comprise entre la mort de Louis XIV, en 1715, et la majorité de Louis XV en 1723. Pendant ces huit ans, Philippe, duc d'Orléans, assuma legouvernement.

La Cour fut transférée de Versailles à Paris, ce qui provoqua ladispersion des intellectuels qui gravitaient pré- Du même peintre : PICTO 479 à 494 6Nardini Editore,1992.VPC Larousse-Laffont pour l'édition française, 1992. Siaailiche Kunstsammlungen, Dresde cédemment autourdu roi.

Le choix du Régent de s'installer au Palais-Royal —propriété de famille — traduisait, dans la sphère du pouvoir, les multiples changements qui avaient cours àParis dans la pensée et les arts, en cette période de gaieté et de licence, qui fleurissait en réaction contre l'esprit rigoristedu « Grand Siècle ». Photo Gemàlde Galerie Alte Meister. »