François 1er et Léonard de Vinci

« l'artiste qu'il invitait à le suivre en France.

Ce jour de 1516, Léonard, après un pé­ riple de trois mois, est donc enfin arrivé dans ce Val de Loire où il fait bon vivre.

L'ita­ lien défait ses malles et en sort les merveilles dont il ne veut se séparer à aucun prix.

Parmi les objets, les dessins, les manuscrits, des tableaux dont La Joconde, L'Enfant Jésus et sainte Anne, le Saint Jean-Baptiste et quelques-unes de ses œuvres les plus célèbres l'ont suivi dans son voyage.

Engagé à prix d'or Mais Léonard est malade ...

Une attaque a provoqué la pa­ ralysie de son bras droit et il ne peut plus tenir un pinceau.

Pourtant, François 1•• l'a engagé à prix d'or sur sa réputation ; il est le fleuron de la cour.

Pour justifier ses émoluments prin­ ciers et son titre de " peintre, ingénieur, architecte du roi et mécanicien de l'État", Léo­ nard ne reste pas inactif.

Quand il ne transmet pas son art et son savoir à son jeune élève Francesco de Melzi, il met de l'ordre dans ses ma­ nuscrits où sont rassemblées cinquante années d'études et d'idées révolutionnaires.

Au palais, il organise de nom­ breux bals masqués et des · fêtes brillantes, où son lion mécanique soulève l'enthou­ siasme général.

Le roi admire son génie, certain que "jamais aucun homme au monde n'avait connu autant de choses que Léonard et ceci non seule­ ment en sculpture, en peinture et en architecture, car en outre c'était un grand philosophe.

" Le souverain se plaît en sa compagnie et les deux hom­ mes passent de longues heures à deviser.

Léonard conseille le roi et forme son goût artistique.

À quelques jours de son soixante-huitième anniver­ saire, Léonard de Vinci sent que son heure est arrivée.

Il fait venir un notaire, lui dicte son testament puis, devenu plus religieux avec l'âge, re­ commande son âme à Dieu.

Le 2 niai 1519, le roi entre dans sa chambre du Clos-Lu· cé alors que le prêtre vient de lui donner l'extrême-onc­ tion.

Léonard de Vinci, dans un ultime effort, se redresse avec déférence, et s'éteint alors que François (er lui sou­ tient la tête et s'efforce de soulager sa souffrance .

Avec un cérémonial digne de ses fonctions et de son gé· nie, Léonard de Vinci est in­ humé en grande pompe à Saint-Florentin d'Amboise.

ra.EDITIONS 1.119ATLAS LE PROJET DE ROMORANTIN François 1er souhaite construire un nouveau château à Romorantin et se rend sur les lieux avec Léonard de Vinci.

Pour cette commande, l'artiste reprend et améliore les plans de sa cité idéale de Milan.

Du palais rayonneront des canaux en étoile qui le relieront à tous les pays, de la Manche à la Méditerranée.

Le château et les jardins seront bâtis sur le modèle des camps de César et, comme la ville voisine, seront sillonnés de voies d'eau alimentant fontaines et bassins, pourvoyant à l'arrosage, au nettoyage des rues et à l'évacuation des ordures.

Des pavillons démontables sont prévus pour les déplacements de la cour.

Ce projet grandiose est hélas abandonné en 1519 car les ouvriers du chantier seront décimés par une épidémie.

Ci-dessus, tableau .

de Fragonard représentant le couple royal visitant l'atelier de Léonard de Vinci.. »