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Frédéric Chopin

Publié le 22/02/2012

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De père français et de mère polonaise, Chopin naquit près de Varsovie. Très tôt, il apprit le piano avec Zwyny puis au Conservatoire, se révélant d'une virtuosité précoce. A dix-sept ans, il se consacra à la musique, triomphant dès ses premiers concerts en Pologne, à Berlin et à Vienne. De cette époque datent ses chefs-d'oeuvre de jeunesse dont deux concertos inspirés d'un chagrin d'amour avec Constance Gladowska. En 1830, à la veille d'une insurrection nationale violemment réprimée par le tsar, il quitta la Pologne pour toujours. Alors commença une vie parisienne mondaine et tumultueuse. Tout en composant, il devint un professeur renommé et enseigna le piano aux dames de l'aristocratie. En 1835, un nouveau dépit amoureux le blessa : ses espoirs de mariage avec Marie Wodzinska se brisèrent net sur le refus d'un père intransigeant. Déjà, même si son teint pâle passait pour le comble de l'élégance dans les salons, Chopin se savait menacé par la phtisie qui avait emporté une de ses soeurs. En 1837, il rencontra George Sand, qui venait de rompre avec Musset. Elle s'accapara le jeune prodige ; cette curieuse liaison entre un compositeur fragile et une romancière dominatrice dura dix ans. Passant sa vie entre Nohant et Paris, Chopin, rongé par la maladie, se livra à une activité créatrice intense. Après sa discrète rupture avec Sand, il entreprit un dernier voyage triomphal en Angleterre. De retour à Paris, il mourut à trente-neuf ans, entouré de ses proches dont le peintre Delacroix.
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« nombreux, s'approcher de lui et lui demander un simple "prélude" ? S'accoudant sur le piano pour soutenir sa tête rêveuse de sa belle main, elle laissait deviner, sans y songer, lechant que chantait son cOeur, dans un regard timide où perlait une larme. C'est vers ces premiers temps de sa jeunesse que remonte son attachement pour une jeune fille qui ne cessa jamaisde lui porter un sentiment imprégné d'un pieux hommage.

La tempête qui, dans un pli de ses rafales, emporta Chopinloin de son pays, comme un oiseau rêveur et distrait surpris sur la branche d'un arbre étranger, rompit ce premieramour et déshérita l'exilé d'une épouse dévouée et fidèle en même temps que d'une patrie. Dès que ses années de collège furent terminées, Chopin commença ses études d'harmonie avec le professeur JosephElsner.

Son cours musical brillamment achevé, ses parents voulurent le faire voyager.

En 1830, il avait quittéVarsovie, lorsque éclata la Révolution du 29 novembre.

Obligé de rester à Vienne, il s'y fit entendre dans quelquesconcerts. Il quitta Vienne dans le dessein de se rendre à Londres ; mais c'est d'abord à Paris qu'il vint, avec le projet de ne s'yarrêter que peu de temps.

Sur son passeport, visé pour l'Angleterre, il avait fait ajouter : "passant par Paris".

Cemot renfermait son avenir.

De longues années après, lorsqu'il semblait plus qu'acclimaté, naturalisé en France, ildisait encore en riant : "Je ne suis ici qu'en passant !" Nous nous souvenons de sa première apparition dans les Salons de Pleyel où les applaudissements les plus redoubléssemblaient ne pas suffire à notre enthousiasme. Tous ses compatriotes qui se trouvaient alors à Paris, lui firent l'accueil le plus affectueusement empressé.

Par leurintermédiaire, il resta au courant de ce qui se passait dans sa patrie dans une sorte de correspondance musicaleavec elle. Longtemps, Chopin se tint comme à distance des célébrités les plus recherchées de Paris ; leur bruyant cortège letroublait.

Le malheur voulut qu'il fut, un jour, arrêté par le charme engourdissant d'un regard, qui le voyant voler sihaut, si haut, le fixa...

et le fit tomber dans ses rets. Mme Sand entendit souvent parler, à cette époque, de cet artiste si exceptionnel.

Elle fut donc curieuse deconnaître celui qui avait fui à tire-d'aile "vers ces paysages impossibles à décrire, dont on aime à contempler lalumière dans les bois, au coucher de la lune." Chopin semblait redouter cette femme au-dessus des autres femmes ; il évita, il retarda sa rencontre.

Elle vint au-devant de lui et sa vue dissipa bientôt les préventions contre les femmes auteurs que jusque-là il avait obstinémentnourries. Dans l'automne de 1839, Chopin éprouva des atteintes inquiétantes d'un mal qui ne lui laissa que comme une moitiéde force vitale.

Ces symptômes alarmants l'obligèrent à se rendre dans le Midi pour éviter les rigueurs de l'hiver.Mme Sand ne voulut pas le voir partir seul ; elle se décida à l'accompagner.

On choisit pour s'y rendre les îlesBaléares.

Quoiqu'il fît longue et douloureuse maladie à l'île de Majorque où il resta six mois, sa santé s'y rétablitassez pour paraître améliorée pendant plusieurs années.

Tant que sa maladie dura, Mme Sand ne quitta pas d'uninstant le chevet de celui qui l'aima d'une affection dont la reconnaissance ne perdit jamais son intensité, enperdant ses joies. Jamais en effet, depuis lors, Mme Sand ne cessa d'être aux yeux de Chopin la femme surnaturelle qui avait faitrétrograder pour lui les ombres de la mort, qui avait changé ses souffrances en langueurs adorables.

Le souvenir desjours passés à l'île de Majorque resta dans le cOeur de Chopin comme celui d'un ravissement, d'une extase, que lesort n'accorde qu'une fois à ses plus favorisés. Depuis 1840, la santé de Chopin déclina constamment.

Les semaines qu'il passait tous les étés chez Mme Sand, à sacampagne de Nohant, formèrent, durant quelques années, ses meilleurs moments, malgré les cruelles impressions quisuccédaient pour lui au temps exceptionnel de leur voyage en Espagne.

Vers le printemps de 1847, on désespéra deChopin pendant plusieurs jours ; M.

Gutmann, un de ses élèves les plus distingués, lui prodigua les témoignages deson attachement ; il fut sauvé une dernière fois, mais cette époque se marqua par un déchirement si pénible pourson cOeur, qu'il l'appela aussitôt mortel.

En effet, il ne survécut pas longtemps à la rupture de son amitié avec MmeSand qui eut lieu à ce moment.

Mme de Staël, ce cOeur généreux et passionné, disait, un de ces jours où lavivacité de ses émotions la faisait s'échapper des solennités de la raideur genevoise : "En amour, il n'y a que descommencements !" Ces commencements étaient depuis longtemps épuisés entre l'artiste polonais et le poète français. Nul ne sut quelle fut la cause ou le prétexte d'une rupture soudaine ; on vit seulement qu'après une oppositionviolente au mariage de la fille de la maison, Chopin quitta brusquement Nohant pour n'y plus revenir. Malgré cela, il parla souvent alors et presque avec insistance de Mme Sand, sans aigreur et sans récriminations.

Leslarmes lui montaient quelquefois aux yeux en nommant cette femme, dont il ne pouvait se séparer et qu'il voulait. »

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