G.-F. WENDEL. 1685-1759 AVANT- PROPOS Si l'on demandait à un citoyen britannique quels

G.-F. WENDEL. 1685-1759 AVANT- PROPOS Si l'on demandait à un citoyen britannique quels sont les deux plus grands musiciens de son pays, sans doute répondrait-il en citant les noms de Purcell et de Haendel. Bien plus, sa susceptibilité nationale pourrait être froissée si nous lui objections les origines allemandes de Georges-Frédéric HANDEL. Pourtant, il n'en reste pas moins vrai que, malgré sa naturalisation, Haendel n'est Anglais que d'adoption. C'est en Allemagne qu'il naît et vit jusqu'à l'âge de 27 ans, et c'est encore dans ce pays qu'il reçoit les premiers rudiments de sa formation artistique. De plus, il semble que les quelque 47 années du séjour de Haendel en Angleterre furent en partie motivées par le souci qu'il avait de s'assurer une certaine sécurité matérielle. Haendel tenait en effet pour médiocre le goût musical du peuple britannique et il n'en est pour preuve que ce récit d'une conversation qu'il eut un jour avec Gluck (1). Ce dernier était à Londres pour y faire représenter sa "Chute des Géants"; il lui déclara : "Votre partition témoigne de scrupules artistiques bien inutiles; l'idéal musical anglais est raide et mécanique et ne dépasse guère le bruit tumultueux des baguettes sur un tambour". A l'image de sa personne physique, ce qui frappe de prime abord chez ce musicien, c'est la magnifique ampleur de son style. Tout comme Jean-Sébastien Bach (2), mais avec toutefois moins d'assises, Haendel est un architecte qui sait construire l'oeuvre musicale et lui assurer ce côté grandiose dont son "Messie" est le plus saisissant des témoignages. Mais cette qualité de l'équilibre est assouplie par la très forte influence qu'il reçut des italiens. Aussi, cet italianisme donne à son écriture musicale cette aisance mélodique qui caractérise son oeuvre en la différenciant de celle de Bach à laquelle elle est parfois comparée. D'ailleurs, l'admiration de Ludwig van Beethoven pour Haendel était telle qu'il le considérait comme 'le plus grand musicien de tous les temps". Quoique cette opinion soit quelque peu excessive, l'oeuvre de G.F. Haendel présente un tel intérêt qu'il est juste de reconnaître à ce maître incontesté de l'oratorio la place qu'il mérite dans l'histoire de la musique. 1710 1714 (25 à 29 ans) HANOVRE-LONDRES - Malgré cette chaude et favorable ambiance, il rejoint Hanovre où grâce à l'amitié de Steffani, il est nommé en remplacement de ce dernier, maître de chapelle à la cour du prince Électeur. A peine installé dans ses nouvelles fonctions, il demande et obtient un congé de quelques semaines pour visiter l'Angleterre. Quinze ans après la mort du célèbre Purcell (10) Londres est un bastion de l'opéra italien. Haendel s'y crée un cercle d'admirateurs et obtient un énorme succès avec son opéra "Rinaldo", composé en quinze jours. Les semaines passent et ce n'est que six mois après qu'il quitte ce pays pour regagner Hanovre où il restera jusqu'en 1712. Mais il garde la nostalgie de la Cour et des salons britanniques où il avait été si bien accueilli. A nouveau, il demande et obtient un second congé pour retourner à Londres auprès de la reine Anne. Cette fois il a l'intention bien arrêtée de fausser définitivement compagnie à l'Allemagne. A peine arrivé, il fait représenter son opéra "// Pastor Fido" et compose un "Te Deum" pour la paix d'Utrecht (1713) ainsi qu'une "Ode" pour l'anniversaire de la reine. En 1714, lorsque la reine Anne meurt subitement, Haendel jouit d'une situation très brillante et ne pense plus du tout au prince Électeur de Hanovre quand celui-ci arrive à Londres... pour y être couronné roi d'Angleterre sous le nom de Georges I". Haendel se croit perdu ; mais le nouveau souverain, s'il garde quelque temps rancune au "déserteur", ne le châtie point et finit par lui rendre ses faveurs après le succès, en 1715, de l'opéra "Amadigi". 1715-1728 (30 à 43 ans) LONDRES - En 1719, Haendel fonde l'"Académie Royale de Musique". Il est chargé de la direction musicale de cette institution, dont il est à la fois, le compositeur et l'impresario. Il compose là de nombreux opéras sur des livrets italiens. Pendant quelques années, tout va pour le mieux... mais une cabale (11), dirigée contre l'opéra italien et menée par quelques musiciens concurrents et jaloux, oblige Haendel à fermer ce théâtre. Naturalisé anglais en 1726, Haendel continuera à consacrer une partie de sa carrière à écrire pour le public britannique, des opéras essentiellement italiens. /29 1299 (44 à 74 ans) HALLE-LONDRES - En 1729, nous retrouvons Haendel à Halle, sa ville natale. Ce voyage avait été motivé par la santé de sa mère subitement compromise...