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Gainsborough Thomas

Publié le 17/01/2022

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gainsborough

Gainsborough, probablement le portraitiste anglais le plus apprécié, a laissé à la postérité un magnifique témoignage de la société anglaise du XVIIIe siècle. Fils d'un drapier du Suffolk, son naturel charmant le fait admettre dans tous les milieux. Lorsqu'il eut fait son apprentissage à Londres, il exerça son activité de portraitiste dans son comté natal. Un séjour à Bath, ville très à la mode à son époque, lui permit d'acquérir une grande renommée. On vit en lui le digne successeur de Van Dyck. Toute sa vie, il préféra les paysages aux portraits, mais ses talents dans ce domaine ne furent reconnus qu'après sa mort.

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« rival, en fait, étant Reynolds.

C'est à Bath qu'il acquiert définitivement le style large et aisé que l'on associe habituellement à son nom.

Dès la fondation de l'Académie Royale en 1768, il en est nommé membre.

En 1774, il décide de se transporter à Londres et s'installe dans une maison confortable de Pail-Mail, signe évident de la prospérité de ses affaires.

Il meurt en 1788.

Gainsborough était un homme grand, au front large, un peu bas et légèrement fuyant, au nez fort, à l'œil vif et perçant, à la bouche sensuelle.

Au contraire de Reynolds, il était dépour­ vu de toute mesquinerie, de toute ambition sociale.

Il aurait pu, s'il l'avait désiré, fréquenter la plus haute société de son temps; mais il préféra toujours celle d'amis sincères et de son milieu, de musiciens, d'acteurs et d'autres gens de métier.

Ses biographies abondent en anec­ dotes qui mettent en évidence la générosité de son caractère.

Son grand amour de la musique se doublait d'un goût curieux pour toutes sortes d'instruments qu'il aimait à se procurer et dont il s'essayait à jouer de son mieux.

Il avait une intelligence très au-dessus de la moyenne, et ses· lettres, bien qu'écrites au courant de la plume, témoignent d'une pensée originale, de beaucoup d'esprit, d'un véritable don d'observation.

En tant qu'artiste, Gainsborough, bien qu'essentiellement autodidacte, s'inspira tout de même de quelques maîtres plus anciens.

Ses paysages de jeun~sse portent l'empreinte de certains paysagistes hollandais tels que Ruysdaël et Wynants.

Dans ses portraits de l'âge mûr, il se rap­ proche de Van Dyck, alors que ses derniers paysages révèlent une légère influence de Rubens.

La technique timide et serrée de ses premiers portraits fait place peu à peu au coup de brosse puissant et dégagé de son âge mûr.

De même, dans les paysages, une touche franche, presque impressionniste, remplace la précision méticuleuse de sa jeunesse.

De nature sensuelle et émotive, Gainsborough était fait pour rendre la beauté féminine, et certains de ses portraits de femmes comptent à juste titre parmi ses œuvres les plus déli­ cieuses.

Le meilleur exemple en est le portrait de Mrs.

Elliott, de la collection Frick à New- York.

Gainsborough a peint plusieurs fois Mrs.

Elliott (née Grace Dalrymple), beauté célèbre et quelque peu facile.

La toile que nous reproduisons ici a été peinte et exposée en 1782.

La légèreté et la spontanéité du coup de pinceau en font un exemple de la maîtrise du peintre arrivé à son point culminant.

La gradation des couleurs, d'une délicatesse infinie, donne, pourrait-on dire, un avant-goût de Renoir.

Gainsborough commença sa carrière par le paysage.

Durant toute sa vie, dans ses lettres à ses amis, il insiste sur la haine qu'il a de ce travail ingrat de peindre des visages, sur son désir de sortir pour peindre des paysages.

Alors qu'un grand nombre de ses portraits trahissent si nette­ ment la joie créatrice de l'artiste qu'il est difficile de prendre de telles confidences au sérieux, il n'en demeure pas moins vrai qu'il continua toute sa vie à peindre et à dessiner des paysages: bien mieux que le reste de son œuvre, ils révèlent la vraie nature de l'artiste et de l'homme.

Avec quelques coups de pinceau, il arrive à rendre toutes les nuances de l'air et de la lumière, l'éten­ due, et la senteur même ~e l'atmosphère.

Il est malaisé de comprendre pourquoi, du temps de Gainsborough, ses paysages ont ob­ tenu si peu de succès, bien que, même de nos jours, d'un point de vue commercial, ses portraits soient plus cotés que ses paysages.

L'Histoire pourtant semble a:voir justifié la préférence intime du peintre.

Car le portrait anglais n'a pratiquement exercé aucune influence sur la peinture des autres pays; les paysagistes anglais par contre, et particulièrement Constable qui reconnaît lui-même ce qu'il doit à Gainsborough, ouvrirent la voie à l'art nouveau du paysage de l'Europe du XIXe siècle.

WALTER HEIL Directeur du Musée de M.

H.

de Young San-Francisco. »

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