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Georg Friedrich Haendel

Publié le 01/03/2010

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La misère que la guerre de Trente Ans avait répandue sur l'Allemagne ne laissa guère de place au déploiement des arts de luxe. Une forme d'art toutefois s'était conservée et même développée, tout particulièrement en Saxe-Thuringe, la patrie de Haendel ; un art qui, remontant au choral protestant, avait l'oreille aussi bien que le cOeur du peuple, et était cultivé un peu partout avec prédilection par les chOeurs dans les écoles et les paroisses : c'était la musique créée par de nombreux et remarquables cantors (des cantates, des motets et des Oeuvres pour orgue). La musique italienne dominait alors le monde ; elle avait fait bénéficier cet art de sa prodigieuse richesse en formes vocales et instrumentales, ainsi que de sa technique avancée. Cette influence s'exerçait aussi dans la vie musicale des nombreuses cours princières allemandes. Et lorsque, bien des années après la paix de Westphalie, l'ordre et la paix commencèrent de renaître, les princes entreprirent de faire fleurir les sciences et les arts, avec tout le faste dont témoignaient leurs modèles étrangers ; c'est ainsi qu'ils offrirent à la musique de cour, sous la forme d'Oeuvres de musique de chambre et de concertos, ainsi qu'à la comédie et même à l'opéra, un cadre favorable à leur développement.

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« d'agrément. Même après la mort de son père, en 1697, le jeune homme respecta sa volonté ; il acheva son "gymnase" (lycée) etses études auprès de Zachow, puis entra à l'université ; il avait alors dix-sept ans et se trouvait être un musicien etorganiste si accompli qu'on lui confia le poste d'organiste de la cathédrale.

Ce n'est qu'alors qu'il renonça au droit etse voua entièrement à la musique.

Un an plus tard (1703), obéissant à son inclination pour l'opéra, il se rendit àHambourg. Contrairement à la coutume régnant alors en Allemagne, où les cours seules cultivaient l'opéra, et particulièrementl'opéra italien, la ville de Hambourg avait institué, sur le modèle de Venise, un opéra qui s'adressait non seulement àla bourgeoisie, mais encore au peuple tout entier.

Dans cette ville, l'opéra de langue allemande, à l'origine fortvulgaire, avait atteint à cette époque un niveau élevé, sous l'impulsion du génial et fécond compositeur ReinhardKeiser.

C'est à ce moment que Haendel entra, en qualité de violoniste et de claveciniste, à l'orchestre de cethéâtre.

En possession d'une profonde connaissance du contrepoint, il acquit alors, grâce aux conseils de Keiser,une grande habileté dans l'écriture mélodique propre à la musique d'opéra.

(Ses premiers opéras, surtout Almira, quiobtint un vif succès à Hambourg, en témoignent.) Lorsque l'opéra de Hambourg eut fait faillite, Haendel se procurapar l'enseignement les ressources qui le mirent en mesure de se rendre en 1706 en Italie.

La musique italienne, alorsdans toute sa richesse et sa perfection, lui laissa pressentir l'importance qu'aurait pour son développement ce séjouren Italie. Haendel fut brillamment reçu à Florence, à la cour d'un prince ami des arts, le grand duc Cosme III de Toscane.S'étant rapidement adapté au style qui y était en honneur, il écrivit diverses pièces de musique fort appréciées.Cependant son succès à Florence ne l'empêcha pas de céder à l'attraction de Rome, où il se rendit en avril 1707.

Ily trouva, à côté de la grande musique classique d'église, héritée de Palestrina, la "musica da camera" florissantesous toutes ses formes, ainsi qu'une école de chant ayant atteint le plus haut degré de raffinement.

Haendels'essaya aussitôt à la "musica da camera" et donna dans ce genre une série d'Oeuvres accueillies avec une grandefaveur.

Il dut à ces succès ainsi qu'à son talent de pianiste, d'être fêté dans les nombreux palais où dignitaires del'Église et seigneurs romains cultivaient la musique.

C'est de cette époque que datent deux ouvrages très importantsdans l'Oeuvre de Haendel écrits dans le style de l'oratorio : La Resurrezione et Il trionfo del tempo.

Il noua denombreuses relations personnelles et artistiques avec de célèbres musiciens, notamment le grand violoniste Corelli etAlessandro et Domenico Scarlatti.

L'influence de ces maîtres sur son Oeuvre fut considérable. Il séjourna également à Naples, où il trouva le même accueil qu'à Florence et à Rome, dans les milieux où l'art étaitcultivé avec enthousiasme.

Il y vécut une année, enrichissant de toutes manières ses dons de compositeur.

UnVénitien, le cardinal Grimani, gouverneur de la ville, écrivit pour lui le texte de l'opéra Agrippine et le pourvut derecommandations pour Venise. C'était alors en Italie la ville où l'opéra était le plus en faveur ; la population tout entière s'y intéressait sipassionnément que plusieurs théâtres y pouvaient exister simultanément.

De grands compositeurs, Caldara,Legrenzi, Lotti, Scarlatti écrivaient pour l'opéra vénitien.

Sous de tels maîtres, Haendel se perfectionna, ainsi qu'entémoigne son Agrippine ; l'énorme succès de cet ouvrage, avec vingt-sept représentations consécutives, assura saréputation européenne. C'est à Venise que se dessinèrent les relations de Haendel avec la cour de Hanovre, dont les princes vivaientvolontiers dans cette ville ; elles lui valurent d'être appelé, en 1710, au poste de maître de chapelle de la cour deHanovre.

Agostino Steffani, compositeur remarquable, plus tard diplomate, qui avait occupé jusqu'alors cet emploi etavait dû faire la connaissance de Haendel en Italie, contribua sans doute à provoquer cette nomination.

Haendelreçut également une invitation d'Angleterre, par l'intermédiaire de l'ambassadeur de cette puissance à Venise.

C'estainsi qu'en 1710 il quitta cette Italie à qui son génie devait un si grand enrichissement, et qui avait été le berceaude sa renommée universelle. Steffani introduisit Haendel à la cour de Hanovre, qui lui accorda aussitôt un congé lui permettant de se rendre àLondres. A Londres était mort quinze ans auparavant, fort jeune encore, le grand compositeur Henry Purcell, dont la mémoireétait toujours aussi glorieuse ; il laissait une Oeuvre prodigieusement féconde, toute rayonnante de son lumineuxgénie et illustrée par d'admirables compositions dans tous les domaines de la musique, sans compter de nombreux etremarquables élèves.

La société londonienne possédait une haute culture musicale et un jugement très sûr. Dans le domaine du théâtre, à côté des comédies, on trouvait le genre très populaire des "Masques", qui associaitspectacle et musique ; l'influence de la musique française était aussi très sensible, ainsi que celle de l'opéra italienqui, de plus en plus, gagnait du terrain, grâce aux représentations données par des troupes de passage.

Cependant,en face de ces apports extérieurs, un courant toujours croissant se manifestait en faveur de l'opéra nationalanglais. Haendel arriva à Londres en automne 1710 ; le directeur du "Queens Theatre", Aaron Hill, lui commanda aussitôt unopéra, dont lui-même avait fait le scénario.

Cet opéra italien fut achevé en quinze jours par le compositeur et obtintun vif succès, avec seize représentations au cours de la même saison.. »

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