GHISLANDI Giuseppe : PORTRAIT DU COMTE SUARDO ET DE SON SERVITEUR

« GHISLANDIGiuseppe I PORTRAIT DU COMTE SUARDO ET DE SON SERVITEUR 1715-1720 Peintre italien Biographie S$ Giuseppe Ghislandi est né à San Leonardo d'un pèrepeintre.Il étudia sous la direction d'un peintre local, Giacomo Cotta, et avec le Florentin Bartolomeo Bianchini. En 1675, il part pour Venise. Il aurait rencontré au cours de ce voyage vers Venise un moine dont il fit le portraitetgui le convainquit d'endosser l'habit sacré. A vrai dire, en prononçant ses vœux de frère convers sous le nom de Fra Vittore, le peintre cédait finalement davantage à des nécessités économiques qu'à unevéritable vocationreligieuse.

Son séjour vénitien per mitcependant à Ghislandi de se pénétrer du vaste climat pictural de la sérénissimeRépu blique et d'étudier les œuvres de Véronèse et du Titien.

En 1688, il retourneàBergame mais revient immédiatement à Venise pour suivre l'enseignement de Bombelli.

Cepen dant, suite à une querelle avec ce dernier il rentre à Bergame (vers 1701) et s'établit au couvent du Galgario, d'où lui viendra son surnom.Les premières œuvres réalisées dans sa patrie, telles la série dela famille Rota, reçurent un succès immédiat.

FraGalgario, s'affirmant comme portraitiste, se plaçait ainsi dans la lignée de Moroni et de la tradition lombarde de la «peinture de la réalité ». À partir de 1720, il peint les portraits de la famille Secco-Suardo. En 1717-1718, il est àBologne, où il est fait académicien d'honneur de l'Accademia Cle- mentina.Sa réputation est telle qu'il se voit confier, de 1717 à1733, les portraits officiels des gouverneurs de Milan.

En même temps, les commandes affluent de toute l'Europe ; les portraits imaginaires fortement caractéri sés qui lui sont demandés contrastent vive ment avec l'austéritérigoureuse des portraits officiels exécutés pour ses clients berga- masques. CCADEMIA CARRARA ERGAME xvif-xvnT siècles Huile sur toile 125 x111 cm Analyse fe.Cette toile représentele comte Giovanni Secco-Suardo et son serviteur.

Le jeune seigneur est campé dans une pose sculpturalequi exprime lafermeté de son caractère. La même dimension intérieure marque les traits plutôt durs de son visage et son regard assuré. Il porte unvêtement élégant d'étofferougeâtre, orné sur le devant de broderies d'or par-dessusun manteau brun qui s'enroule autour de son corps en dégageant le bras droit. À la gauche du comte apparaît la figure de son vieux serviteur, lui aussi empreint de dignité et de fermeté. Seule sa position en retrait marque le rôle social inférieur de ce vieil homme aux moustaches et à la chevelure soignées, vêtu d'un élégant habit vert mousse orné d'or. L'œuvre CI Cette peinture fut offerte à l'Accademia Carrara de Bergame en même temps que leportrait de Girolamo Secco Suardo, signé et daté de 1710, par le comte Giovanni Secco Suardo, comme en témoigne son testament du 9 juin 1878. Le testateur parle en effet de deux portraits, l'un en pied, et l'autre àmi-corps avec un serviteur sur lecôté, tous deux consen'és dans la maison de son propre fils Alexandre. Cette toile est citée par Tassi (1761), lequel souligne notamment la merveilleuse tête du serviteur dont ilaffirme que, pour paraître vivante, il ne lui manque que le mouvement. Photo Scala, Florence. © Nardini Editore.

1992.

VPC Larousse-Laffont pour l'éditionfrançaise, 1992. »