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Giuseppe Verdi

Publié le 22/02/2012

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Ce fils d'aubergiste, né à Roncole, apprit les rudiments de la musique auprès de simples musiciens de sa région avant de monter à Milan où il connut des débuts difficiles. Refusé au Conservatoire, il prit des cours avec Lavigna, connut un premier succès à vingt-six ans, avec son opéra Oberto, mais ce sont ses deux oeuvres suivantes, Nabucco et I Lombardi, qui lui ouvrirent les portes de la gloire. Habité par le souffle lyrique et le patriotisme de ses compositions, il prit parti pour la cause du Risorgimento et véhicula l'image d'un grand défenseur du libéralisme à travers l'Europe au cours de nombreux voyages. 1838 et 1840 furent des années noires marquées par la disparition de ses deux enfants puis de sa femme. Soutenu par la cantatrice Strepponi, avec laquelle il vivra plus tard, il se livra à un travail acharné, renouvelant sans cesse son expression lyrique, s'éloignant progressivement du bel canto pour affirmer une plus grande profondeur humaine. Pendant la période tumultueuse qui précéda l'unification de l'Italie, Verdi fut porté par une grande inspiration et composa entre 1851 et 1853, trois chefs-d'oeuvre qui feront le tour de la terre. Honoré par une charge de parlementaire en 1861, il termina sa vie en apothéose : Aïda pour l'inauguration de l'Opéra du Caire, le Requiem, Otello... jusqu'à son dernier souffle (à quatre-vingts ans, il composait encore Falstaff), ce géant apporta à l'art lyrique italien une grandeur et une vérité humaine inaltérables.
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« toutes les sauces possibles" dira-t-il lui-même ; pourtant, il passe ses soirées au théâtre pour ensuite se livrer à desanalyses et à des commentaires. En 1835, ses études sont interrompues ; il retourne à Busseto sur l'injonction de ceux qui voudraient le voirorganiste de leur bourgade, puis, de nouveau, c'est Milan.

Il entre en contact avec le monde de l'aristocratie et duthéâtre musical contemporain qui commence à découvrir, sous cette figure austère et dure, la puissance du génie. Après avoir épousé Marguerite Barezzi, il s'établit à Milan en 1839, ayant en poche, depuis deux ans déjà, un opéra :Oberto, comte de St-Boniface, sur le livret de Témistocle Solera, opéra qu'il avait tenté, mais en vain, de fairereprésenter à Parme.

Au début de 1838 il a déjà livré à la presse, pour la première fois, un recueil de romances dontles deux dernières sont composées sur deux pièces de Goethe : Perduta ho la pace et Deh pietosa. En novembre 1839, Oberto est accueilli favorablement à la Scala ; l'intelligent impresario Merelli (dont l'esprit avaitsubi l'heureuse influence de la cantatrice Giuseppina Strepponi, qui sera plus tard la compagne courageuse et fidèlede l'artiste) le charge d'écrire trois opéras, deux bouffes et un sérieux.

Mais à peine s'est-il mis à la composition dupremier (Il finto Stanislao, auquel il donna plus tard le titre de Un giorno di regno) qu'une vague de malheurs déferleimpitoyablement sur sa demeure.

En moins de deux ans meurent deux de ses filles et sa femme.

La famille estdétruite, et Verdi presque fou de douleur.

Il part pour Busseto avec son beau-père et voudrait bien ne plusretourner à Milan.

Mais l'impresario réclame son opéra, l'opéra-bouffe ! Et lui, après avoir demandé inutilement larupture de son contrat, le termine...

mais l'opéra échoue misérablement le soir du 5 septembre 1840.

Durant sa vieentière, l'amertume de ce revers poursuivra le Maître ; seul et malheureux, il se livre au désespoir : avec cet échec,c'était aussi les espoirs placés dans le jeune Maître qui semblaient s'évanouir.

Verdi décide de ne plus jamaiscomposer.

Mais l'impresario Merelli lui garde une inébranlable confiance.

Ce fut la révélation de Nabucco toujoursavec la collaboration du même Merelli, qui le poussa, d'abord lentement, puis fougueusement, au travail musical.

"Onpeut dire que c'est avec cet opéra que débute ma carrière artistique", affirme Verdi et, en effet, Nabucco,représenté triomphalement à la Scala le 9 mars 1842, marquera pour lui le passage brusque de l'obscurité à la gloire. Puis viendront les autres Oeuvres, innombrables, Oeuvres de caractère franchement populaire, avec les Lombardi(1843) et jusqu'à Stiffelio (1850) ; dans nombre de ses Oeuvres, la puissance dramatique gagne en décision et envigueur, mais sans révéler encore une personnalité.

Années de gloire mais années aussi "d'écrasante besogneartistique", comme il le dit lui-même.

Un, deux, trois opéras par an ; pas un instant de répit pour écouter des voixplus intimes.

Et pourtant il apparaît clairement qu'il tend à dépasser les limites de l'opéra, au sens strictementthéâtral et professionnel du mot. Immédiatement après, autour de 1850, vient la période de véritable floraison artistique : Rigoletto, Traviata,Trovatore, dont l'éclat brise la monotonie conventionnelle du temps.

La musique de Verdi devient maintenant un artremarquablement humain.

Les trois opéras les deux premiers sont certainement supérieurs au troisième sontaccueillis par le public de façon assez diverse : Rigoletto et Trovatore trouvent un accueil favorable, Traviatasoulève une farouche hostilité.

Difficulté d'exécution ? Hésitation du public devant un sujet neuf ? (Nouvelleconception du drame, drame bourgeois d'ambiance et de mOeurs contemporaines ?) Peut-être l'échec vient-il detoutes ces raisons à la fois ; mais, si Verdi en souffre, il ne renoncera pas pour cela à son but et l'invincible fierté deson caractère ne l'abandonnera pas : "Hier soir (à Venise, en mars 1853), écrit-il à Muzio, la Traviata a fait "fiasco".Est-ce ma faute ou celle des chanteurs ? Le temps en jugera." Et plus loin : "J'admets la sévérité, j'accepte lessifflets, à la condition de n'être pas esclave des applaudissements." Rigoletto, bien que favorablement accueilli,n'échappe pas à d'injustes critiques. Mais dès 1848, à côté de douleurs et de désillusions terribles dans le domaine de ses aspirations politiques etpatriotiques, de nouveaux horizons s'ouvrent devant lui.

Ayant atteint à une aisance matérielle qui lui donnera lecalme nécessaire pour fournir une expression à de nouveaux idéaux artistiques, ayant affermi sa gloire et saréputation même à l'étranger (Paris le comprit, qui pourtant était alors la place forte de Meyerbeer), il peut, enfin,se libérer des conventions extérieures de la vie. La femme, à son tour, est maintenant entrée dans sa vie, avec la gloire, mais elle n'y tient que peu de place.

Lesétoiles de la scène et les dames de la meilleure société se le disputent.

Une femme, toutefois, lui dévoile le sens leplus secret de la vie, l'humanise, lui et son art : Giuseppina Strepponi, qui au début de sa carrière l'avait introduitdans les milieux musicaux de Milan et qui maintenant, à Paris où, de chanteuse à peine célèbre, elle avait passé,jeune encore, au rang de professeur de chant très estimée le guidait au moyen de son subtil sens pratique, de saclaire vision des choses.

Des premières années de leurs relations intimes jusqu'à leur mariage (1859), l'art de Verdi apénétré toujours plus avant dans l'âme féminine : ce sera l'apparition de ses créatures si palpitantes et si humaines: Louise Miller, Gilda, Leonora, enfin Violetta, chez qui le problème de l'amour et du péché prend la forme de l'art leplus pur.

Mais en 1859, année de son mariage avec la Strepponi, l'armistice de Villafranca brise tous les espoirs desItaliens et persuade Verdi éloigné de toute action politique de participer à la formation de l'unité italienne.

Dans lesacclamations adressées à Verdi, on voulut, à cette époque, résumer le vOeu de la nation, en détachant des lettresde son nom les initiales d'une expression alors fatidique : "Vittorio Emanuele Re d'Italia." Ainsi, en 1861, il accepte comme un devoir la députation (il accueillera pour la même raison, en 1874, le titre desénateur), mais en 1871, il décline l'offre de diriger le Conservatoire de Naples et, a cette occasion, formulequelques-unes de ses opinions sur l'enseignement, opinions qui sont l'expression directe de son expérience d'artisteet non des déductions spéculatives tirées d'un principe général.

Car Verdi ne fait pas de théories et ne raisonne pas. »

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