Grand oral du bac : Arts et Culture LUDWIG VAN BEETHOVEN

La musique de Beethoven appartient au classicisme, par sa recherche de la perfection de la forme et de la structure musicales, et au romantisme, par sa capacité à révéler les forces secrètes de l’esprit. Mais aucun de ces styles ne saurait le contenir en entier. Les grands compositeurs romantiques qui lui ont succédé -Schumann, Brahms, Berlioz, Wagner, etc.- ont vu en lui l’homme qui a libéré la musique du carcan stérile du classicisme. Son individualisme, son engagement pour les idées révolutionnaires furent interprétés comme un défi héroïque envers l’ordre établi, musical et politique, qui bridait la libre expression de l’artiste. Pour Beethoven, il s’agissait de créer un lien entre les hommes pour leur délivrer un message nouveau, universel et libérateur.

Le piano devient par excellence l’instrument de l’école des Romantiques. Beethoven modifie la sonate pour piano classique, en lui insufflant une force, une éloquence, une passion, une «dramaturgie» inconnues jusque-là. Ses trente-deux sonates reflètent l’évolution de son écriture pianistique qui culmine dans les libertés absolues et les audaces visionnaires des cinq dernières sonates (n°28 à 32) et des trente-trois Variations sur une valse de Diabelli.

L’éclatement progressif de la forme musicale classique se retrouve dans la musique de chambre de Beethoven, surtout, dans ses dix-sept quatuors à cordes. L’évolution du compositeur y est tout entière: la sagesse de forme des premiers quatuors, l’émancipation des quatuors médians et le lyrisme intérieur de l’œuvre ultime, à laquelle il a consacré ses dernières forces. De fait, les six derniers quatuors ouvrent la voie à un nouveau type d’écoute (quand il apprend le mauvais accueil du public, Beethoven répond simplement: «Ça leur plaira plus tard»). Bien que magistrale, son œuvre symphonique et concertante est moins novatrice. Sa démesure et sa ferveur éclatent dans sa Missa solemnis (1819-1823) et sa 9e Symphonie (1823). Il y mêle l’orchestre et la voix. Dans ces deux œuvres s’expriment la liberté, l’élan, la tendresse et la souffrance propres à Beethoven.