GROS. Antoine-Jean : Le Champ de bataille d'Eylau

« GROS.

Antoine-Jean Le Champ de bataille d'Eylau Né à Paris, 1771 Mort à Paris, 1835 Plusieurs artistes ont évoqué la bataille d'Eylau.

Gros, un des peintres favoris de l'Empire, en a sans doute tiré l'œuvre la plus saisissante et la plus pathétique.

La bourgade d'Eylau, en Prusse-Orientale, fut le théâtre d'une sanglante bataille entre le 6 et le 8 février 1807 ; 70 000 Russes affrontèrent l'ar­ mée de Napoléon, composée de 60 000 hommes.

L'attaque décisive eut lieu le matin du 8, sous une bourrasque de neige qui rendit les opérations difficiles ; la victoire française fut pos­ sible par le retrait des Russes ; 25 000 d'entre eux et 18 000 Français restèrent sur le terrain.

Dans le groupe central, Napoléon, sur son cheval, dont on peut voir les pattes sur notre détail, regarde avec tristesse et compassion les soldats ennemis gisant sur la neige.

L'Empereur joue le rôle du vainqueur magnanime qui vient apporter aux vaincus le réconfort de sa prestigieuse pré­ sence ; il leur adresse un geste amical.

Au tout premier plan, un groupe de vaincus : trois ca­ davres amoncelés et un blessé qui, avec ses dernières forces, envoie un salut au Petit Caporal.

1808 (détail) Huile sur toile, 533 x 800 cm Paris, musée du Louvre. »