NAPOLÉON SUR LE CHAMP DE BATAILLE D'EYLAU de GROS

« NAPOLÉON SUR LE CHAMP DE BATAILLE D'EYlAU 180 7 Peintre français Anal yse • La fureur du combat est retombée depuis longtemps déjà et sur le champ de bataille règne désormais un silence macabre et douloureux .

Napoléon, ses généraux et ses plus fidèles com­ pagnons sont venus visiter le lieu où, la veille, ils ont combattu avec acharnement l'armée russe, et relevé l'implacable défi.

Le spectacle qui s'offre à eux est terrible : le sol est jonché de cadavres et de corps en lambeaux sur lesque ls rampent l~s blessés, implorant la pitié ou tentant vainement de fuir.

L'empereur, pourtant habitué aux hor­ reurs de la guerre , est déconcerté par l'ampleur de la catastrophe et, sur son visage, semble inscrite l'amertume d'avoir causé tant de douleur et de désespoir.

D'un geste de la main, il ordonne à ses soldats de secourir les Russes gravement touchés au combat.

L'un de ces blessés lève la main pour réclamer de l'aide.

Derrière les sol­ dats, un paysage silencieux et désertique se déploie, véritable fond psychologique de la scène .

C'est dans ce décor désertique que se reforment consciencieusement les troupes de la Grande Armée, prêtes à se déplacer de nouveau au moindre commandement de leur chef, lequel avance avec lenteur et majesté sur son élégant cheval blanc.

XVIIf- xne siècles Huile sur toile 53,3 x 80 cm En accord avec Napoléon, Gros n'a voulu représenter ni la violence de la bataille ni l'éclat de la victoire, mais plutôt la magnanimité et la profonde bonté de celui qui, pourtant habitué à combattre, à vaincre et à tuer, n'a pas oublié les valeurs humaines essentielles.

L'œuvre transmet donc une vision très idéalisée du pouvoir en général et, en particulier , des qualités militaires et humaines de Napoléon Bonaparte.

L' œu vr e C Le tableau , signé et daté GROS 1808, fut exécut é à la suite d'un concours ouvert l'année précédente.

Exposé au salon de 1808 , Napoléon sur le champ de bataille d'Eylau le 9 février 180 7 - c'est le titre complet de l'œuvre -fut acquis par la Direction générale des musées français et placé au musée Napoléon.

· La rencontre entre Antoine Gros e t Napoléon Bonaparte + La fortune de Gtos -si l'on peut ainsi parler d'un homme qui répondi t aux critiques émises sur son art en se noyant dans la Seine après une vie pourtant riche en succès - se joue à Genève en 1796, lorsqu'il fait la connaissance de Joséphine Bonaparte, venue de Ligurie à la renco ntre de son mari, engagé dans la campagne d 'It alie.

L'épouse de Bonaparte accepta devoya­ ger jusqu'à Milan avec Gros, qui lui avait confié son désir de faire un portrait du général.

La gaucherie avec laquelle l'artiste exprima sa requête eut raison de la froideur de Napoléon qui, toujours satisfait de susciter l'embarras, accepta de poser pour Antoine Gros, qui devait par la suite devenir son peintre personnel.

Le modèle n'était pourtant pas des plus patients, Gros en fit J'amer constat : « Il faut que je me résigne à ne peindre que le caractère de sa physionomie >>..

Cette résignation donna nais­ sance au très ' vivant Bonaparte au pont d'Arcole.

Du même peintr e: PICTO 611 à 618 P hoto R.M .N .. »