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Hogarth : LE MARIAGE A LA MODE

Publié le 14/09/2014

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mariage

Né à Londres en 1697, Hogarth tait des études d'artisan décorateur avant d'apprendre la gravure et de s'établir à son compte, dès 1720. L'année suivante, ii publie sa pre­mière suite satirique, les Méfaits de la loterie. Viennent bientôt Masca­rades et Opéras, satire de la mon­danité londonienne, el les premiers tableaux, portraits et grandes scènes de la vie publique qui lui valent ses premiers succès, à partir de 1729.

En 1732, il inaugure le système des suites de toiles narratives et morales immédiatement diffu­sées par la gravure. C'est d'abord la Carrière d'une prostituée, puis la Carrière d'un roué (1735), Une journée à Londres (1737), le Mariage à la mode (1743-1745) et les Électrons (1754). Hogarth peint simultanément des portraits de plus en plus naturalistes, dont son Autoportrait au chien et les Domestiques du peintre, deux toiles de 1745. Il s'essaie à la pein­ture d'histoire et à la peinture reli­gieuse, avec un bonheur plus incertain.

Admiré par une partie de ses contemporains, détesté par l'autre, il est l'objet d'autant de pamphlets que d'éloges, et sa gloire est grande, tant en Europe qu'en Grande-Bretagne et jusque dans l'Amérique de Benjamin Franklin, quand il meurt, à Londres, en 1764.

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« Le sens du détail romanesque Il faut, pour comprendre le sens de l'œ uv r e, l'exam iner j u sq ue dans ses mo indres dét a ils.

Elle se révèle alors constru ite par l'accumula­ tion d'éléments significatifs ou allusifs qui, t ous , concourent à la mise en scène du drame - un dra me q ue H ogarth veut passablement dériso ire.

Ain si déco uvre-t-o n , en observan t le mob ilier, que la comtess e, a p rès la mort de son mari et le scandale , a quitté so n hôtel par­ ticulie r somptueux pour une maison plus modeste , celle de sa famille .

Tout y respire l'avar ice : les meub l es et la déco ration son t san s r echer ch e ni l uxe, le laquais est un sim ple d'esp rit vêtu d'u ne livré e trop g rand e pour lui, le repas se réduit à une tête de porc qu'un chien très maig re cherche à dérobe r, et à un œuf sur une assiette de riz - nourritures simp les et bon m arc hé.

li y a pire cepe ndan t : le père, d ans cet te derrùère scè ne, enlève de la main de la moribonde un e bague qu'il ne pourra plus ôter quand la m ort aura durci les artic ulations.

Une vieille servante tend à la comtesse qui agorùse sa fille , pour un ultime baiser.

L'en fant, a ux joues tro p rouges, à la têt e trop gross e , porte, a u x chev illes et le lo ng des jambes, des mon t ures de métal - m ul­ tiples i ndices de rachitisme.

Tout respire l 'avarice da ns cet te scène , et la bassesse n ' épargne a uc un personnage , pas même l'apo­ thicaire, qui, furi eux d 'avo ir été déra ngé p our r ien , bouscu le le vale t idiot.

En incit ant le spectateur à décrypte r chaque détail , en ne peignant rien qui n'ait un sens à son époq ue, H ogarth fait ainsi de l'œuvre une fable satirique.

Nul ne peut se méprendre sur le sens de son histoire : un ma ria~e arrangé par la varùté et l'inté rêt t ourne n é cessai re m en t mal.

Immoral dans ses principes , il va, d'étap e en étape , jusq u'au désastre final, qui accompli t ce que la scène irùtiale con tenait en germe.

Ainsi conçue, la peinture est à mi-chemin du roman et du sermon.

Il n'est pas i nd i fféren t que, dans l'une des toiles, sur le pla n ch er, ait é té jeté un exemp lair e de Sopha , le roman de C rébillon fils publié à Par is en 1742.

Or , qu'e st-ce que Sopha ? Un roman libertin , une chronique ironique des mœurs amoure u ses parisiennes , en t re galante rie artificie u se, comp lots mon dai ns et str at égies soc iales , comme la peinture d'Hogarth.

Coïncidence ou explication , le peintre a séjourné à Paris au printem ps 174 3 , un an après le succès du livre de Crébillon fils, un an avan t le Mar iage à la mode .

Un peintre moraliste Le peintre, par les procédés qui l ui sont propres , suit le modèle de !'é crivain.

Pour faciliter la diffusion , il procède lui- même à la g ravure et à l' impress ion ,des eaux-fortes réal i­ sées d 'après l es toiles.

A vr ai dire, ces der­ niè res ont presq u e moins de valeur que les planches en n oir et blanc .

Non que Hogarth ne soit un peint re de quali té : il possède et appliq ue a vec dex tér i té le métie r d es Holla nda is du XVII' siècle et i l a fait ses preuves en m atière de portraits , un genre où son natu ralisme fait merveille et où il peut rivaliser avec les maîtres qu' il admi re, Hals, Jordaens et Rembrandt.

M a is la techrùque pic- La M on de la comt esse, dernière toile de la sén"e l e Mari age à la m od e, Hogar th , 1745 (Lond res, Na tiona l Gallery) .

On appelle Mariage à la mo d e une sé rie de six huiles sur toile , de 6 8 ,5 cm d e ha ut s ur 89 c m d e la rge , e xéc utée en 1745 .

La sé rie , qu i ne fut jamais disso ­ ci ée, fut la pro priété du collec tion ­ neur Lane à pa r tir de 175 0, puis d 'Ang ers tei n en 1797 , qui la céda à l' É ta t angl ais en 1 824.

E lle es t ex po ­ s ée à la N at ion al Galle r y, à Londr es.

turale , les effets de touche et d e l um ière , l'éq u ilibre des couleurs, la p ers p ective , tout est mis a u servi ce du réci t.

D an s la Mon de la com tesse, le rouge d e l'habi t du père e t le j aune de la l ivrée n'o n t p as été chois is e n vue de l ' harmorùe chromatique - à la d iffé rence de l' ut ilisatio n des couleurs che z d es peintres français com me Fr agonard ou Bou ch er -, mais ils ont été e m ployés par sou ci d e fidélité à la vér ité historique .

La chronique que d resse Hogarth d es mœ u rs anglaises n'en est que plus authentique.

Jonathan Swi ft, l'auteur des Voyages de G ulliver; autre esp rit acide et libr e, l' a compri s mie u x q u'aucun d es conte mp orains du peintre.

En 1736 , il lui dédi ait cet homma ge en vers, e n for m e de prog ramme mor al e t d'inv itatio n à travaille r ense mble, pei ntre-g raveu r et roman­ cier associés : •S i toi et moi nous no us conna is­ sio ns / Tous l es mo nst res aurai ent le ur portr ait ;/ Tu exercer ais tes outil s de g raveu r Sur ce détestab le grou p e de sots /; Tu dess ine ­ rais les bêtes comme je les déc ris/ Tu e n rep ro ­ d u irais les traits tan dis q ue j e le s r aill e [ ..

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