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jazz (musique) - jazz.

Publié le 17/05/2013

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jazz (musique) - jazz. 1 PRÉSENTATION jazz (musique), genre musical apparu dans le sud des États-Unis au début du XXe siècle, synthèse de racines africaines prépondérantes et d'influences occidentales (musique classique et instruments européens). En quelques décennies seulement, à l'instar de la musique rock, bénéficiant du charisme de personnalités et d'artistes particulièrement novateurs et influents, le jazz est devenu un chaînon essentiel de la musique populaire occidentale. Musique de sombre renom à ses débuts, incomprise et méprisée pour son origine raciale principalement, le jazz s'est progressivement imposé comme l'une des expressions artistiques majeures du XXe siècle, à la fois savante et populaire, subtile synthèse de création individuelle et de symbiose collective. 2 LES ORIGINES DU JAZZ 2.1 Origines étymologiques L'étymologie du mot « jazz «, popularisé en 1917 par l'Original Dixieland Jazz Band (quintette de musiciens blancs), est diverse et confuse : ce terme dériverait soit de jasm (en argot américain, « force « ou « exaltation «), soit de chasse-beau, figure de danse du cake-walk, devenu par la suite jasbo pour désigner des musiciens, soit de l'expression jazz-belles (déformation de Jézabel), nom argotique cajun donné aux prostituées de La Nouvelle-Orléans. 2.2 Origines géographiques : La Nouvelle-Orléans, berceau du jazz Si Kansas City (Kansas et Missouri), Memphis (Tennessee) et Saint Louis (Missouri) peuvent être considérées comme des lieux de naissance possibles du jazz, La Nouvelle-Orléans demeure la capitale du « premier jazz « et, d'une façon générale, la ville la plus importante dans la genèse de la musique afro-américaine dès la fin XIXe siècle. Cité cosmopolite -- les Créoles côtoient les Noirs nostalgiques de la « mère Afrique « et les Blancs de différentes ascendances européennes --, La Nouvelle-Orléans est inondée de musique(s) : musiques militaires et de danses (quadrilles, mazurkas, polkas, etc.), romances, cantiques et autres variations sur des mélodies originaires d'Afrique se jouent dans les rues, les bars, les bouges, mais aussi dans les familles de la bonne société, à l'opéra ou encore à l'occasion de festivités telles que le carnaval. Brassage culturel autant que métissage musical, cet ensemble hétéroclite et néanmoins cohérent, auquel s'ajoutent le ragtime, le blues (rural) et le gospel, donne finalement naissance, à l'aube du 2.3 XXe siècle, au jazz. Éléments de musicologie La musique jazz, d'un point de vue musicologique, est caractérisée par la création spontanée, le rôle majeur de l'improvisation, le traitement des sonorités, une théorie, une pratique et une attention particulières accordées à la partie rythmique -- tempo et swing (littéralement « balancement «), celui-ci étant provoqué par des mesures à deux et quatre temps avec accentuation typique des temps faibles -- et l'emploi de la blue note (ou « note bleue «), abaissement d'un demi-ton de la tierce, de la septième voire de la quinte d'une gamme majeure diatonique (voir blues, accord (musique) et / ou gamme). 3 LES PREMIERS JAZZMEN : UNE MUSIQUE ISSUE DES CLASSES POPULAIRES Selon son biographe « officiel «, le cornettiste et chef d'orchestre Buddy Bolden (1877-1931), fils d'esclaves et figure légendaire, peut être considéré comme The First Man in Jazz (soit « le premier homme du jazz «). Appartenant à la même génération que le pianiste Scott Joplin, les cornettistes Freddie Keppard et Bunk Johnson ou encore le clarinettiste Alphonse Picou, il était imprégné des hymnes et cantiques chantés dans les églises noires, avait entendu les cris syncopés des marchands, les chants des travailleurs du chemin de fer ou des champs de coton (les work songs), les bluesmen ruraux et le ring shout (chant dansé en claquant des mains). Musicien d'une puissance impressionnante (croit-on savoir, car il n'existe aucun document sonore), il interprétait une musique à la croisée des chemins entre le ragtime et le style New Orleans alors en devenir, mais qui esquissait déjà la structure même du jazz. 4 LE JAZZ À LA NOUVELLE-ORLÉANS (1900-1920) 4.1 Définition du jazz New Orleans Le jazz New Orleans se caractérise par un contrepoint libre joué par trois instruments : le cornet, bientôt remplacé par la trompette qui développe la mélodie, thème et variations ; le trombone qui assure une partie de basse avec les notes fondamentales des accords parfois par glissements (glissando) ; la clarinette jouant des contre-mélodies très ornées en se promenant du grave à l'aigu ; la section rythmique se composant du banjo ou de la guitare, du tuba puis de la contrebasse qui assurent les lignes de basse, la batterie et peu à peu le piano. 4.2 L'Original Dixieland Jazz Band : la naissance officielle du jazz (1917) La première musique gravée sur cire est celle de l'Original Dixieland Jazz Band, en 1917 à Chicago. Le mot « dixieland « désigne plus généralement le jazz joué par les musiciens blancs. Il faut attendre 1922, pour que les jazzmen néo-orléanais noirs soient enregistr&e...

« Sidney Bechet — qui se produit pour la première fois en Europe en 1919 avec le Southern Syncopated Orchestra — et les trompettistes King Oliver et Louis Armstrong). 5 LE JAZZ À CHICAGO (LES ANNÉES VINGT) 5. 1 Louis Armstrong, premier soliste de l’histoire du jazz Le style New Orleans s’épanouit alors à la faveur des enregistrements « historiques » du King Oliver Creole Band (1923-1927), de l’orchestre de Jelly Roll Morton, les Red Hot Peppers, et des Hot Five et Hot Seven de Louis Armstrong (1925-1928), qui remplace son cornet par la trompette en 1927.

Il contribue en outre à faire du jazz une musique de soliste accompagné et devient rapidement le premier ambassadeur du jazz à travers le monde entier. Parallèlement, des musiciens blancs forment l’école des Chicagoans, adeptes du style dit « Chicago » caractérisé par des recherches harmoniques plus raffinées, une connotation romantique, une touche d’impressionnisme et une part plus importante accordée aux solos.

Les musiciens les plus emblématiques de ce courant sont le trompettiste et pianiste Bix Beiderbecke — qui crée en 1924 un orchestre d’adolescents, les Wolverines —, les saxophonistes Frankie Trumbauer et Frank Teschemaker, le clarinettiste Pee Wee Russell ou encore le guitariste Eddie Condon. 5. 2 Chicago, capitale du blues Dans la capitale du Midwest se développe conjointement le boogie-woogie (style de piano-jazz fondé sur le blues au caractère rythmique obsessionnel dans lequel la main gauche réalise des figures répétitives tandis que la main droite joue librement des phrases mélodiques) avec des pianistes tels que Jimmy Yancey et plus tard Meade Lux Lewis, Albert Ammons.

Le blues « classique », dit Chicago Blues, est quant à lui interprété par Gertrude Ma Rainey, l’« impératrice du blues » Bessie Smith, l’harmoniciste Sonny Boy Williamson et le guitariste Big Bill Broonzy. 6 LE TEMPS DU SWING (1930–1945) 6. 1 La naissance des big bands À l’aube des années trente, le jazz se déplace à nouveau, vers New York et plus précisément à Harlem où se produisent déjà des pianistes stride (forme modernisée du ragtime reposant sur une alternance de basses sur les temps forts et d’accords à l’octave sur les temps faibles) tels que James P.

Johnson et Fats Waller. Une évolution se dessine dans la conception orchestrale du jazz, abandonnant la polyphonie du style New Orleans au profit de la structure « classique » de l’orchestre en sections instrumentales(trompettes, trombones, anches, rythmique) telle que la conçoit le pianiste Fletcher Henderson dès 1924.

Les grands orchestres (ou big bands ) font leur apparition.

Dès lors, la place prépondérante du soliste et son intervention sont encadrées et soutenues par les parties écrites ; cette architecture musicale prend le nom d’« arrangement ».

Les mesures à quatre temps se substituent par ailleurs aux rythmes à deux temps. 6. 2 Le jazz s’intègre à la culture américaine 6.2. 1 Les clubs de jazz au faîte de leur gloire Les stations de radio se multiplient, l’industrie du disque tourne à plein régime (les 78 tours rencontrent un succès notable), les ballrooms (salles de danse) s’implantent dans toute la ville et les clubs de jazz connaissent leur heure de gloire : le Savoy ouvre ses portes dès 1926, le Cotton Club s’oriente vers un jazz de qualité un an plus tard et l’Apollo accueille la communauté noire.

Le jazz et la danse (dans les clubs, les casinos et les grands hôtels) permettent à l’Amérique de s’étourdir dans un climat de crise économique consécutive au krach boursier de 1929. En 1928, l’orchestre de Duke Ellington fait les beaux soirs du Cotton Club avec la revue The Blackberries of 1930. Il est remplacé par l’orchestre Cab Calloway (chanteur, danseur et animateur), auquel succède un orchestre « pour danseurs seulement », celui de Jimmy Lunceford.

Au Savoy, baptisé home of happy feet (soit la « maison des pieds joyeux »), se déroulent de mémorables joutes musicales, à l’instar de celle opposant l’orchestre du batteur Chick Webb — Ella Fitzgerald y fait des débuts prometteurs en 1935 — à celui de Benny Goodman.

S’y produisent également les grandes formations des pianistes Earl Hines et Count Basie. 6.2. 2 L’impact de Benny Goodman L’Amérique vit à l’heure du swing (terme associé aux grands orchestres blancs de cette époque, à ne pas confondre avec le mot désignant la pulsation rythmique propre au jazz) et le jazz, pour la première fois de son histoire, est devenu une musique populaire.

Le clarinettiste Benny Goodman est sacré « roi du Swing » en 1938.

Son orchestre « mixte » (il est le premier à avoir engagé des musiciens de couleur) bénéficie des arrangements de Fletcher Henderson et touche un vaste public au-delà des seuls amateurs de jazz.

Parmi ses rivaux blancs, figurent les formations du tromboniste Tommy Dorsey (dans lequel chantera Frank Sinatra), du trompettiste Harry James, des clarinettistes Artie Shaw et Woody Herman et du batteur Gene Krupa. 6. 3 Les grands solistes du swing Au sein de ces big bands émergent par ailleurs des musiciens virtuoses qui contribuent au rayonnement du jazz.

Ainsi, en complément de son orchestre auquel appartient le guitariste Charlie Christian, Benny Goodman se produit en quartette avec le vibraphoniste Lionel Hampton, qui enregistre sous son nom une série de chefs-d’œuvre en petites formations entre 1937 et 1941 avant de former à son tour un grand orchestre.

L’orchestre de Count Basie compte dans ses rangs le saxophoniste Lester Young et la chanteuse Billie Holiday, tandis que Duke Ellington révèle les saxophonistes Ben Webster et Johnny Hodges, le clarinettiste Barney Bigard et le contrebassiste Jimmy Blanton.

Son orchestre débute une tournée européenne en 1933 alors que Louis Armstrong s’installe à Paris pour deux ans.. »

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