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La Prédication de saint Jean-Baptiste de Bruegel (Analyse du tableau)

Publié le 22/02/2012

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Bruegel reprend ici un sujet fréquemment traité dans la peinture néerlandaise depuis le début du XVIe siècle. La nouveauté vient du fait qu'il l'ancre dans son temps. Les personnages, reconnaissables à leurs vêtements, sont ses contemporains. Il s'inspire probablement des assemblées religieuses de calvinistes qui se tenaient en plein air dans les campagnes. L'année où il peint ce tableau marque précisément le début des révoltes religieuses.
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« folklore.

Il illustre les très nombreux proverbes qui émaillent la culture flamande, décrit le fourmillement des jeuxd'enfants et la folie débridée des jours de carnaval.

Habillé en paysan, il aime d'ailleurs se mêler aux kermessesvillageoises et aux banquets avec son ami le marchand Hans Frankert.

Il prend plaisir à observer ces moeursrustiques avant de les retranscrire sur la toile.Homme tranquille et discret, il s'amuse à imaginer des diableries et peint des oeuvres où prédominent les thèmes del'enfer, de la décadence et du péché.

Sensible dans certaines gravures des années précédentes, l'influence duvocabulaire et de l'univers diabolique du peintre Jérôme Bosch transparaît maintenant dans son oeuvre peint.Bien qu'il s'intéresse désormais à la peinture, il n'abandonne pas totalement le dessin et réalise une série de petitspaysages pendant son voyage à Amsterdam en 1562. L'arrivée à Bruxelles En 1563, Bruegel se marie à l'église Notre-Dame de la Chapelle à Bruxelles.

Il épouse Mayken Coecke, la fille de sonancien maître, celle qu'il faisait sauter sur ses genoux quand il était apprenti.

Le couple s'installe à Bruxelles.

Bruegels'éloigne ainsi de sa maîtresse anversoise, au grand soulagement de sa nouvelle belle-mère.

Mais il y a probablementdes raisons plus sérieuses à ce déménagement.

Le vent de la répression espagnole commence à souffler sur le pays,les premiers édits d'hérésie sont publiés.

Bruxelles, qui est le siège du gouvernement et des autoritésecclésiastiques, semble un refuge.

Bruegel jouit en effet de la protection du cardinal de Granvelle, l'homme le pluspuissant du parti catholique, archevêque de Malines et conseiller de la régente Marguerite de Parme.

Grand amateurd'art, le cardinal est l'un des plus importants collectionneurs des tableaux de Bruegel.De plus, Anvers commence à perdre de sa puissance.

En quittant la ville, Bruegel s'éloigne de son éditeur et amiCock.

La peinture prend définitivement le dessus sur le dessin.

Bruegel voit son succès grandir rapidement.

LeConseil de la ville lui commande plusieurs oeuvres en vue de célébrer l'achèvement de la construction du canal quirelie Bruxelles à Anvers.

C'est à Bruxelles que seront peints la majorité de ses chefs-d'oeuvre. La célébrité sur fond de troubles Un an après son mariage, un fils naît au peintre.

Il porte le même prénom que lui.

C'est le futur Bruegel d'Enfer, quise fera une spécialité de la copie des oeuvres de son père.En 1565, Niclaes Jonghelinck, l'un des collectionneurs les plus fidèles de Bruegel, qui ne possède pas moins de seizede ses peintures, lui commande la série des “ Mois ”, dont il ne reste aujourd'hui que cinq toiles.

La notoriété deBruegel s'accroît et sa peinture semble s'apaiser.

Mais, à côté des joies de la vie familiale et de la réussiteartistique, l'atmosphère générale se dégrade.

En 1564, le cardinal de Granvelle quitte les Pays-Bas : Bruegel perdson protecteur.

Au cours des années suivantes, le pays est déchiré par les insurrections religieuses.

Le peuple estde plus en plus heurté par la présence du pouvoir espagnol, qui fait régner la terreur de l'Inquisition.

Bruegel est aucentre de ces déchirements et n'y reste pas insensible.

En 1566, à Bruxelles, une délégation de gentilshommesflamands et néerlandais présente une pétition contre l'Inquisition au gouverneur Marguerite de Parme.

Pour touteréponse, on les affuble du surnom de “ gueux ”.

La révolte éclate.

Philippe II décide de confier la pacification dupays au duc d'Albe, surnommé le “ duc de fer ”.

Procès, exécutions, massacres : une terrible répression s'installe,menée par les troupes de soldats.

Bruxelles va devenir le siège d'un tribunal sanglant. Fauché en pleine gloire En 1568, la naissance d'un deuxième fils agrandit la famille Bruegel.

Sous le surnom de Bruegel de Velours, il serareconnu plus tard parmi les représentants du baroque flamand et deviendra l'ami de Rubens.

Mais Bruegel n'aura pasla joie de voir grandir ses enfants.

Il meurt un an plus tard en pleine force de l'âge, alors qu'il a une quarantained'années.

Il est enterré dans l'église Notre-Dame de la Chapelle, où il s'était marié six ans auparavant.

Il laisse uneoeuvre en pleine maturité artistique, une veuve jeune avec deux garçons en bas âge et une fille dont on ne saitrien.

Sur son lit de mort, tandis que les exécutions ensanglantent la place de Bruxelles, il ordonne à sa femme debrûler un certain nombre de ses oeuvres par crainte de représailles contre elle et ses enfants.

Dans son testament,il lui lègue la toile intitulée La Pie sur le gibet, comme pour la protéger des mauvaises langues qui ne sont bonnesque pour le gibet.

Mayken ne survit que neuf ans à son mari.

Pieter II et Jan, âgés de quatorze et de dix ans, sontrecueillis à Anvers par leur grand-mère Maria Verhulst, qui les initie au métier de peintre.

Ils sont ainsi les premiersd'une dynastie d'artistes dont Jan reste le plus brillant.Malgré sa disparition prématurée, Bruegel laisse une oeuvre reconnue et collectionnée de son vivant, dont lapopularité et la notoriété ne feront que croître pour le situer aux côtés des meilleurs représentants de l'art flamand,entre Van Eyck et Rubens.. »

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