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La sculpture moderne

Publié le 17/01/2022

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Les sculpteurs Alberto Giacometti (1901-1966) et Germaine Fautrier (1902-1959) travaillent la déformation, l'un dans l'allongement faisant ressembler ses sculptures à des silhouettes déformées, la seconde dans la volonté de représenter la réalité humaine loin des canons de l'esthétique. Et pourtant : les deux sculpteurs rencontrent tôt l'écho des spectateurs, au point que les sculptures de Giacometti deviennent des stéréotypes du XXe siècle. Cette «déformation expressive« nourrit des expériences artistiques fort diverses.

Sculpteur, dessinateur et peintre suisse. Originaire d'une famille protestante cultivée des Grisons suisses, il effectue avec ses parents plusieurs voyages initiatiques en Italie, durant lesquels il copie les plus grands peintres et sculpteurs italiens, et s'imprègne de sites historiques tels que Pompéi. Il s'établit à Paris en 1922 où il se forme dans l'atelier de Bourdelle.

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« DE MULTIPLES VOIES Le changement fondamental du regard posé sur la sculpture imposé par les novateurs comme Brancusi ou Picasso neconduit pas à la création d'une école unique, ni même à des conceptions opposées mais cohérentes.

C'est dans desdirections très divergentes, s'articulant autour d'artistes qui parviennent à imposer leur vision, que s'engage lasculpture moderne. LE MAINTIEN D'UNE ROUTE CLASSIQUE La sculpture moderne ne quitte pas la figuration réaliste.

Au contraire, de grands sculpteurs mêlent apports de lamodernité et expressionde leur propre sensibilité pour représenter le monde.

Les figuratifs n'appartiennent pas pour autant à une mêmeécole.• Antoine Bourdelle (1861-1929), ancien élève de Rodin, accuse traits et formes pour exalter la forme humaine.• Aristide Maillol (1861-1944) exalte un corps féminin évoquant la fécondité et le rayonnement dans le respect descanons de la sculpture classique.D'autres sculpteurs, qui ne reçoivent pas forcément de leur vivant la même reconnaissance, se situent dans cettemême tradition.• Charles Despiau (1874-1946) crée des sculptures où le classicisme se combine harmonieusement avec une grandefinesse psychologique.• Robert Wlérick (1882-1944), très proche dans son travail de Despiau, mêle une touche délicate et visible unereprésentation empreinte de noblesse.

Son Maréchal Foch trônant place du Trocadéro, à Paris, en est un bonexemple.• Pierre Poisson (1876-1953), Marcel Gimond (1894-1961), Paul Belmondo (1898-1982), Paul Landowski (1875-1961)et Fernando Botero (né en1932) défendent plus tard dans le siècle une même conception, classique et harmonieuse, de la sculpture.

Seconsacrant d'abord à la représentation humaine, ils se situent dans la ligne traditionnelle de la sculpture, tout enmanifestant chacun une écriture personnelle. LES NOUVELLES MATIÈRES Les matières nobles - le marbre et le bronze, traditionnellement utilisés par les sculpteurs - sont contestées; denouveaux matériaux, plus rêches, plus bruts tels le bois et la pierre, qui avaient été méprisés depuis la Renaissance,reviennent en force.

S'y ajoute le métal, matière et symbole de l'ère industrielle.

L'une après l'autre, toute matièreva avoir vocation à être composante de sculpture - tant la modernité du XXe siècle entend se démarquer de toutce qui se rattache à l'héritage académique, lequel lie la qualité de l'oeuvre à la noblesse des matériaux. DES FORMES NOUVELLES La modernité ne refuse pas la représentation figurative; elle veut la rendre nouvelle.

D'immenses sculpteurs senourrissent du primitivisme, du cubisme - de tout ce qui a démontré que déformer permet de mieux exprimer.

C'estainsi que des sculpteurs empruntent la voie, ouverte par Picasso, du cubisme.• Le sculpteur américain d'origine russe Alexander Archipenko (18871964) s'attache à faire la synthèse entrecubisme et représentation en trois dimensions.• Le Lituanien Jacques Lipchitz (1891-1973) affirme la beauté géométrique du cubisme, puis évolue en privilégiant legrain et la matière plutôt que le minimalisme de ses débuts. PEINTRES ET SCULPTEURS Les grands peintres de la modernité ont pratiqué la sculpture; Pablo Picasso ce «touche-à-tout de génie» bien sûr,mais aussi Paul Gauguin (1848-1903), dans sa tentative d'imprégnation de l'art primitif océanien, ou Henri Matisse(18691954) : ce peintre de la couleur imagine des sculptures puissantes et sensuelles qui tournent le dos tant auréalisme qu'au classicisme.

Amedeo Modigliani (1884-1920) a même été sculpteur avant d'être peintre; sescaryatides et autres visages féminins expriment lemême primitivisme et le même allongement des formes que ses portraits peints. • Les sculpteur Ossip Zadkine (1890-1967), russe d'origine et français d'adoption, se nourrit d'art nègre, de cubisme,mais aussi d'expériences picturales : il suggère différents points de vue présentés ensemble, schématise les formes,simplifie et accuse les volumes.

Même pour les sculpteurs s'en écartant, le cubisme délivre un message essentiel : lasimplification extrême, la déformation peuvent permettre à l'artiste de s'exprimer plus justement.. »

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