La taille en art

« Des statues de bois extrêmement complexes ont été faites pour de nombreuses églises et cathédrales européennes. Veit Stoss (vers 1438-1533) a passé la majeure partie de sa longue vie à Nuremberg, mais c'est en Polo­ gne qu'il exécuta son chef-d'oeuvre: le grand retable de la Vierge qui surmonte le maître- autel de l'église Notre-Dame de Cracovie.

Ce gigantesque panneau d'environ douze mètres de hauteur illustre différents épisodes de la vie de la Vierge.

Chacun d'eux révèle une parfaite maîtrise du travail du bois.

Les dif­ férentes figures sont bien typées, exprimant tour à tour la tendresse ou la dureté, l'ascé­ tisme ou la violence.

Les volets principaux sont entourés de motifs plus petits, de feuil­ lages, de figurines, de frises architecturales, d'angelots.

Les personnages sont peints, se­ lon la coutume adoptée pour la statuaire d'église à cette époque. Toutefois, Stoss a respecté l'apparence naturelle du bois dans certaines oeuvres plus tardives.

L'ivoire, autre matière première souvent uti­ lisée en sculpture, est, de nos jours, plus fré­ quemment ripé que sculpté. La statue chrysé- léphantine de Zeus à Olympie, due au sculp­ teur grec Phidias (vers 500-430 av.

J.-C), faisait partie des sept merveilles du monde.

Le corps était taillé dans l'ivoire, tandis que les draperies étaient en or.

L'or et l'ivoire étaient fixés sur une masse centrale de bois.

Cette statue colossale d'environ dix-huit mè­ tres de hauteur a disparu vers le Ile siècle ap.

J.-C.

Mais l'ivoire est généralement destiné à des oeuvres de plus petite taille, et principale­ ment à des panneaux en relief de dimensions C.-dessus: Détail du retable de Notre-Dame de Cracovie (1477¬ 1489), sculpté en bois de tilleul, puis peint par Veit Stoss.

Stoss, un des plus grands sculpteurs alle­mands du XVIe siècle, créa cette oeuvre grandiose à partir de for­mes nerveuses, angulaires, dans un style d'un réalisme prenant, assez inhabituel pour l'époque.

A gauche: Jeune fille cananéenne, gravure sur ivoire datant des XlVe-XIIe siècles avant J.-C.

Cette figurine a été retrouvée à Megiddo, au sud d'Haïfa, dans l'actuel Etat d'Israël. Cette ville serait, selon certaines sources, la cité biblique d'Har-Magedôn.

A droite: Urne funéraire zapotè- que du XHIe ou XlVe siècle.

Elle représente Cocijo, le dieu de l'eau et des fleurs.

Les Zapotèques, une tribu indienne d'Amérique cen­ trale, enfermaient de telles urnes avec le corps du défunt, dans le monument funéraire.

restreintes.

Sa texture se prête admirable­ ment à la sculpture de feuillages.

Les sculp­ teurs sur matériaux durs, qui utilisent des masses, des pointes, des ciseaux, des gouges de différentes formes et dimensions, recher­ chent un éclairage venant du nord, c'est-à- dire aussi constant que possible.

Les outils traditionnels n'ont que très peu varié au cours des derniers siècles, mais les sculpteurs disposent, en outre, d'instruments plus mo­ dernes.. »