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LA TÊTE DE JEMAA

Publié le 14/09/2014

Extrait du document

En 1942, un ouvrier travaillant dans la mine d'étain de Tsauni, près de Jemaa, découvre une tête sculp­tée et l'installe dans son champ d'ignames en guise d'épouvantail.

Un an plus tard, cette tête, ache­tée par le directeur de la mine, est présentée à un .administrateur civil adjoint passionné d'archéologie, Bernard Fagg. Celui-ci la rapproche d'une tête de singe sculptée trouvée en 1928 et met en évidence l'exis­tence d'une culture très ancienne. Il la baptise «culture de Nok«, d'après le nom du village où apparut la première sculpture, celle du singe. Depuis cette date, 150 sculptures environ ont été retrouvées.

L'oeuvre, réalisée en terre cuite, mesure 25 cm de hauteur. Par ther­moluminescence, un procédé qui permet de dater les pièces qui ont été chauffées en les soumettant à une nouvelle cuisson, elle a été datée de 510 avant notre ère, avec une marge d'erreur de plus ou moins 230 ans. Elle est conservée aujourd'hui au National Museum de Lagos.

« Têtes Nok, 500 avant notre ère - 200 de notre ère (Lagos, National Museum).

aussi soucié de modeler sa tête selon une forme géométrique : en l'occurrence une sphère, de préférence aux deux autres volumes en usage, le cône et le cylindre.

Le visage, dont la surface est lisse, se compose d'un front bien dégagé, de sourcils très légère­ ment incurvés et entaillés de petits traits, d'yeux incisés en forme de triangle , d'un nez droit avec un épatement peu marqué et d'une grande bouche pourvue d'une lèvre supé­ rieure charnue, en contact avec le nez.

La per­ foration des yeux, animés d'un regard pro­ fond, et celles des narines et de la bouche se retrouvent sur les autres têtes Nok, de même que la position étrange des oreilles, à l'angle de la mâchoire.

La coiffure, travaillée dans le détail et avec grand soin, est formée, devant, d'une bande de cheveux bien peignés qui sont représentés par une série de traits horizontaux et, en arrière, d'une succession de trois bandeaux aux stries verticales.

Tout concourt à rendre la tête très expressive.

Têtes idéalisées, animaux réalistes Malgré les variantes dues à l'esprit d'inve n­ tion des artistes, les autres statues Nok parta­ gen t avec la Tête de ]emaa la manière de sty li­ ser les traits et de géométriser les formes.

Beaucoup ont aussi en commun avec elle une taille presque grandeur nature.

Les œuvres de Nok sont, avec celles de la culture d'Ife, les seules statues en terre cuite d'Afrique noire à atteindre ces dimensions.

Dans le cho ix de leurs sujets, les sculpteu rs marquent une nette préférence pour la repré­ sentation humaine, mais ils figurent égale­ ment les animaux, éléphants, sing es, serpe nts et même des tiques.

Les têtes humaines ne sont jamais des por- traits, même si certaines montrent une ten­ dance au naturalisme.

En revanche, les ani­ maux sont traités de manière réaliste, ce qui conduit à penser que les représentations humaines s'écartent de la réalité volontaire­ ment, et non à cause du manque d'habileté des artistes.

Certains spécialistes suggèrent que le refus de réaliser de vrais portraits est lié aux croyances en des pouvoirs malé­ fiques : une image fidèle livrerait son modèle à l'action des forces maléfiques.

Les arts de l'ancien Nigeria Berceau de l'art Nok , le plus ancien d'Afrique noire, le Nigeria a d onné naissance à une succession d e styles remarquables .

Les bronzes d'lgbo-Ukwu .

Au x 1x•-x• siècles apparaissent à lgbo ­ Ukwu les plus anciens bronzes de l ' Afrique de l'Oues t, très finement ouvragés .

La statuaire d'lfe.

Ife existe au moins depuis l' an 800, m ais son art n 'es t attesté qu'aux x1•-x11• siècles.

Sa période de plein épanouissement s'achève aux x1v•-xv- siècles.

If e a produit beaucoup de sculptures, sur­ tout en terre cuite mai s aussi en bronze .

Les visages, parfo is marqués de stries, se caractérisent par leur réalisme et sont d'une très grande beauté .

Ils forment sans doute les seuls portraits d'Afrique noire, même s ' ils sont idéalisés.

L a sculpture figure surtout les rois, les reines et leurs serviteurs .

On ne connaît pas encore l'origine de ses similitude s avec la statuaire Nok.

À ml -chemin entre Ife et le Bén in : Owo.

Les sculptures en terre cuite d 'Owo, dont un exemplaire est daté du x1v• siècle, s'in spirent des sty les d'ile et du Bénin.

Elles traitenl volontiers de sujets macabres : ainsi le Pan ier aux têtes cou pées du Musée national de Lagos .

Au Bénin , la plus riche collection de sculptur es.

L'art du Bénin se développe entre le x1v• et le x1x• siècle.

Il emprunte à Ife sa tech ­ nique de la fonte des métaux, mais l'adapte à son style et à son iconogra ­ phie.

Les bronzes , exécutés sur ordre royal , consistent en stat ues, plaques ornées de reliefs, récipients ...

L'ivoire, deuxième matéria u principal de l'art du Bénin, sert à faire des parures de cérémonie.

Les défense s sont sc ulp ­ tées pour les autels royaux.. »

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