LA VIERGE de KLIMT

« LA VIERGE 1912-1913 Peintre autrichien Analyse ~ L'œuvre , signée en bas, à droite, fut proba­ blement exécutée au cours des années 1912 et 1913, comme le suggèrent sa taille exceptionnelle ainsi que la complexité du processus d'exécution.

Le fond de couleur indigo violacé est recouvert d'un enchevêtrement coloré, de forme ellipsoï­ dale et composé d'une mosaïque de petites co­ rolles florales mêlées de motifs en spirale où apparaissent les corps et les membres de jeunes filles nues.

Gustav Klimt décrit ici l'éveil affectif et sensuel de la jeune fille, la découverte de son corps de femme.

Une sensualité affirmée malgré sa délicatesse émane de la nudité des chairs perdues dans un tourbillon de tissus et de vête­ ments multicolores , des lignes courbes qui cer­ nent les éléments anatomiques et des yeux rêveurs ou mi-clos .

Mais les formes et les sensa­ tions restent fluides, toujours sur le point de disparaître ou en cours de métamorphose.

L'image du monde est provisoire aux yeux de l'artiste et personne n'a su exprimer mieux que XJx.e.x.xe siècles Éco le v ie nn oise Toile 190 x 200 cm lui, avec un tel éclat, ses sensations et cette admirable profondeur de pensée.

Pour lui, le détaille plus insignifiant acquiert de l'importance et les formes les plus tangibles se dissolvent.

Dans une période où Klimt privilégie le thème du paysage et où son activité picturale est mar­ quée par l'alternance d' un coloris intense et d ' une modulation mélancolique des tons qui tend parfois à la monochromie, une œuvre symboliste comme La Vierge apparaît comme l'un des chefs­ d 'œuvre du maître.

L'œuvre [] Le tableau fut terminé pour la XI e Exposition internationale d'Art de Munich en 1913 où elle fut présentée officiellement.

Dès 1914 , elle fut acquise par le musée Narodni de Prague.

L'univers de Klimt + Plus que tout autre, Klimt a su évoquer les raffinements de l' amour et de la sensualité.

Ses lignes ondulantes , sa facture fluide, ses corps privés d'épaisseur l'éloignent nettement du réa­ lisme et du romantisme tardif.

Klimt se meut dans un univers symbolique et sa palette nette­ ment influencée par l'art oriental évoque des fragments colorés, proches des mosaïques byzàn­ tines.

Il crée ainsi une atmosphère magique, et entraîne le spectateur bien loin de toute logique rationnelle.

En ce début de siècle où les grands courants intellectuels autrichiens et allemands sont essen­ tiellement pessimistes , Klimt persiste à chanter la force et le mystère de l' amour.

Il sait que la mort est là qui menace sans cesse la vie , et nombre de ses tableaux allégoriques nous entretiennent directement de ce thème , ainsi Les Trois Ages (1905), La Mort et la Vie (1908-1910) , La Mort et l'Amour (1911-1913) .

Mais contre cette condam­ nation inéluctable, Gustav Klimt célèbre la force de renouvellement qui toujours, grâce à l' amour et au plaisir sensuel, r. »