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L'ART DES CELTES

Publié le 17/01/2022

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L'art français, dont on fait volontiers remonter les origines au xie siècle de notre ère, possède en réalité de beaucoup plus anciens titres de noblesse. Il est actuellement possible d'en faire remonter la naissance à cette période capitale de la Protohistoire gauloise, qui a vu le premier éveil de l'Occident, au contact des brillantes civilisations du monde méditerranéen, la deuxième moitié du vie siècle av. J .-C. Les découvertes des vingt dernières années, notamment celles de la tombe princière de Vix, de la Heuneburg sur le Haut-Danube, .de Saint-Blaise dans les Bouchesdu- Rhône, du Pègue dans la Drôme, de Pézenas dans l'Hérault, du Britzgyberg dans le Haut-Rhin, permettent de beaucoup mieux apprécier l'importance de cette phase dans l'évolution culturelle et artistique de ce qui devait devenir plus tard la France.

« J.-C., comme l'attestent des fragments impor­ tants de céramique attique à figures noires.

Au Pègue, dans la Drôme, ont été découverts au cours de ces derni ères années les éléments d'un système défensif - enceinte, porte, cour d'en­ trée, bastion - , manifestement inspiré par la Grèce, tandis que les céramiques trouvées sur ce site font apparaître une profonde inter­ pénétration des civilisations indigènes locales et des apports helléniques.

A Saint-Blaise, au-dessus de l'étang de Berre, on a dégagé des habitats superposés dont la stratigraphie fait ressortir à la fois la très haute époque des plus anciens courants commer­ ciaux grecs et étrusques, et la particulière impor­ tance, pour le trafic hellénique, de la deuxième moitié du VI' siècle av.

J.-C.

A Pézenas ont été mises au jour de nombreuses et riche s tombes des vue et VI' siècles av.

J.-C.

, datées par des im­ portations étrusques et grecques.

Au Britzgyberg, au sud de Mulhouse , on a récemment mis au jour des tessons attiques à figures noires prou­ vant la continuation vers le nord de la grande voie de commerce partant de Marseille et lon­ geant la vallée du Rhône, puis celle de la Saône .

En cette fin du v1• siècle av.

J.-C., si la ten­ dance dominante est celle d'un schématisme dé­ coratif prolongeant les traditions de l'âge du bronze et qui se manifeste principalement dans le décor de la céramique et dans celui des objets de bronze usuels (décor estampé des plaques de ceintures), quelques tentatives de sculpture monumentale (Guerrier de Hirschlan­ den) prouvent que les artistes celtiques com­ mencent à assimiler les techniques helléniques.

ORFEVRERIE GAULOISE DES ve-lye SIECLES Un moment interrompus par les premières vagues des invasions gauloises vers l'Italie du Nord, ces courants de commerce et d'influences artistiques ne tardent pas à reprendre, au cours du ve siècle.

Ils empruntent alors des voies nou­ velles (cols des Alpes), et ce sont alors prin­ cipalement les marchandises étrusques qui par­ viennent en Gaule (œnochoës à bec tréflé).

Dès le début du v• siècle av.

J.-C.

se constitue dans le milieu aristocratique des princes cel­ tiques dans le vaste domaine où fleurit la civi­ lisation de la Tène (Est de la France, Allemagne du Sud, Autriche, Bohême ) une magnifique orfè­ vrerie qui , bien que fortement inspirée des modèles grecs et étrusques, n'en manifeste pas moins une forte originalité .

On en trouve de beaux spécimens dans les mobiliers des riches sépultures d'Allemagne du Sud et de Champagne, associés en général à des vases d'importation étrusques et grecs : tombes de Beeseringen, de Reinheim, de Weisskirchen (Sarre), de Roden­ bach, de Dürckheim (Palatinat), de Klein Asper­ gle (Wurtemberg ), de Schwarzenbach (Hesse Rhénane), de Somme Bionne et de La Gorge Meillet (Marne), de Waldalgesheim (Rhénanie).

Cette orfèvrerie est dominée par deux tendances : un style flamboyant empruntant à la palmette grecque ses éléments de base, interprétés d'ail­ leurs avec une liberté , une originalité et un sens de l'harmonie tout à fait remarquables, un style fantastique et expressionniste probablement dé­ rivé de sources orientales (scythiques).

En dépit des éléments de datation fournis fréquemment par les importations grecques et étrusques , il est assez difficile de préciser actuellement l'évolu­ tion de cet art au cours des ve et IV' siècles av.

J.-C.

· Mais nous assistons à la fin du IV' siècle à un tournant décïsif.

C'est alors qu'apparaît, avec le mobilier de la Tombe de Waldalgesheim, daté par une situle campanienne en bronze , un cer­ tain desséchement du style, qui devient beau­ coup moins exubérant.

Cette transformation coïncide avec la disparition quasi-totale des riches importations dans les tombes et avec une nouvelle vague d'invasion s celtiques .

Pres­ que simultanément s'impose l'habitude de trans­ poser dans les trois dimensions, dans le décor des vases de bronze et des bijoux indigènes, le répertoire ornemental créé au cours des époques précédentes (style plastique) .

Cette innovation avait d'ailleurs été préparée par l'introduction d'une nouvelle technique de fonte, celle de la cire perdue.

L'abondance de l'or dana certaines réglons de la Gaule, devait faciliter la fabrication de torquea comme celui de Lesgralasea (lam), conservé au muaée St-Raymond de Toulouse et qu'on date du Ill• alécle av.

1.-C.

(Photo Lauros-Giraudon) La sculpture sur pierre Il est intéressant de remarquer que les progrès décisifs de la grande sculpture sur pierre se sont produits, dans le Midi comme sur le Rhin, pré­ cisément à ce moment, alors que le commerce des Celtes avec la Méditerranée était en nette diminution .

Sans doute faut-il alors tenil' compte d'autres zones d'influence, notamment celles de. »

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