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L'art océanien

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

L'on peut imaginer toutefois que, malgré

ce caractère commun du peuple, son expression

d'art a dft se modifier dans l'isolement

de chaque archipel. En chaque groupe dispersé

l'art s'est individualisé, un style s'est

affirmé, et l'art océanien comprend tous ces

styles dont chacun est enfermé dans un

archipel différent. De sorte que l'habitude

a été prise de nommer ces styles par le

nom de l'archipel. Il est donc nécessaire de

suivre cette classification géographique

pour connaitre chaque style. Au terme de

cet itinéraire, l'on pourra considérer l'art

océanien dans son ensemble et voir l'unité

qu'il garde au travers de sa variété.

« tion est-elle dirigie vers les valeurs esthe- tiques :Aux Salomon, les nouveaux cir- r;oncis disparaissent dans la foret le temps de leur retablissement; ilsdoivent, pour etre definitivement admis dans la societe des hommes, apporter au terme de leur re- traite un travail accompli de leurs mains. I1 en est qui reviennent en presentant des bois ou des noix de cocos sculptes qui sont des chefs -d'oeuvre.

L'homme renomme en ces Iles n'est pas le guerrier conquerant, mais celui sachant apporter dans les fetes qu'il offre le plus d'elegance et d'eclat.

La pri- maute est donnee a l'esthetique.

Et c'est IA l'originalite essentielle de toute la civilisa- tion oceanienne L'on peut imaginer toutefois que, malgre ce caractere commun du peuple, son expres- sion d'art a dfi se modifier dans l'isolement de chaque archipel.

En chaque groupe dis- perse l'art s'est individualise, un style s'est affirms, et Part oceanien comprend tous ces styles dont chacun est enferme dans un archipel different.

De sorte que l'habitude a ate prise de nominer ces styles par le nom de l'archipel.

Il est donc necessaire de suivre cette classification geographique pour connaltre chaque style.

Au terme de cet itineraire, l'on pourra considerer l'art oceanien dans son ensemble et voir l'unite qu'il garde au travers de sa varlet& Australia.

L'art australien revele d'abord la sensi- bilite del'indigene aux oppositions des tons.

II recherche des ocres et voyage fort loin pour en querir.

I1 y a meme treve dans les tribus ennemies, et l'on n'attaque pas le porteur stranger qui passe avec son paquet quasiment sacra.

Avec quatre con- leurs :ocre jaunc, ocre rouge, kaolin, char- bon de bois, I'artiste se met a l'ceuvre.

H (Male l'ocre dans l'eau, ou le male a la craie ou a la gomme suivant ce qu'il vent obtenir, et ii etend l'ocre en ton de fond, ge- neralement jaune.

Lorsque la couche est se- che, it trace des traits noirs ou rouges qui ressortent nettement sur ce champ clair. Mais ces couleurs sont un langage.

Les ba- tons guides disperses sur les sentiers sont des pieces de bois peints de ces tons divers, et le passant lit les indications de la route: telle teinte indique la savane, telle autre un autre aspect du terrain et la route est ainsi indiquee par cette interpretation en tons plats de paysages qui se succedent.

Mais it est des ccuvres qui exigent da- vantage de l'homme :it doit y mettre de lui-meme.

Ce sont les images qui, tracees sur le sol, doivent assurer la fecondite.

Des hommes tassent le sol de leurs pieds et l'aspergent de leur sang.

Sur cette surface consacree par leur sang, ils tracent des traits noirs ou rouges.

Un jeune homme malaxe alors le kaolin dans sa bouche qui sert de pot de peinture.

Il y plonge son pinceau et trace sur le sol de nombreux points blancs figurant des ceufs d'dmu dont lepeuple se nourrit.

Un chwur a l'ecart chante les louanges de l'oiseau totem.

Tous les par- ticipants sont °riles de grands traits blancs. Mais l'ocre ne suffirait pas a creer les va- rietes de contrastes s'il n'y avait dans I'en- semble du tableau des parties brillantes qui s'opposent aux tons mats des couleurs d'oxyde.

Des surfaces du corps humain cou- vertes de plumes remplissent cet office.

Des hommes ont pris de leur propre sang pour le repandre sur telle partie de leur corps, ils y ont patiemment tolls une a une des plumes bariolees ou de fins et clairs duvets. Des objets, des dessins sur le sol, sont aussi rehausses par ces duvets colles, et c'est leur éclat aupres des ocres ternes qui creent les contrastes.

Les fleurs aussi servent a colo- rer les parterres.

On represente le totem rutilant dans une mosaique de fleurs jon- elides sur le sol.

La nuit, quand la fête est eclair& par lesfeux, toutcet ensemble prend un aspect de fantasmagorie.

En res- ift& l'artifice esthetique a transports tous les participants dans le monde totemique qui est l'appui invisible de leur vie. Mais en dehors de cette expression de sa pensee, l'Oceanien encore utilise ces ocres et couleurs diverses pour l'ornementation de sa demeure.

Sur de grandes ecorces it trace le dessin colors du kangourou ou de poissons. Il a garde encore une vue intellectuelle de son modele.

11 place, dans le profil, les deux yeux du memo cote.

Dans le poisson,it montre les vertebres et la vessie natatoire; dans le kangourou, les visceres.

Il n'est pas arrive encore a une vue realiste, mais assu- rement a des vues utilitaires.

Sur les parois des grottes sontpeints despersonnages qui paraissent fort anciens, mais les Aus- traliens du voisinage, lorsqu'ils veulent obte- nir de la pluie, rafraichissent leurs couleurs, et notamment cells des yeux.

L'Australien se revele mieux encore dans ses dessins.

Sur les churingas, cesplan- chettes ou pierres sacrees o>Ysont ins- tion est-elle dirigée vers les valeurs esthé­ tiques : Aux Salomon, les nouveaux cir­ -:oncis disparaissent dans la forêt le temps de leur rétablissement; ils doivent, pour être définitivement admis dans la société des hommes, apporter au terme de leur re­ traite un travail accompli de leurs mains.

Il en est qui reviennent en présentant des bois ou des noix de cocos sculptés qui sont des chefs-d'œuvre.

L'homme renommé en ces ries n'est pas le guerrier conquérant, mais celui sachant apporter dans les fêtes qu'il offre le plus d'élégance et d'éclat.

La pri­ mauté est donnée à l'esthétique.

Et c'est là l'originalité essentielle de toute la civilisa­ tion océanienne, L'on peut imaginer toutefois que, malgré ce caractère commun du peuple, son expres­ sion d'art a dft se modifier dans l'isolement de chaque archipel.

En chaque groupe dis­ persé l'art s'est individualisé, un style s'est affirmé, et l'art océanien comprend tous ces styles dont chacun est enfermé dans un archipel différent .

De sorte que l'habitude a été prise de nommer ces styles par le nom de l'archipel.

Il est donc nécessaire de suivre cette classification géographique pour connaitre chaque style.

Au terme de cet itinéraire, l'on pourra considérer l'art océanien dans son ensemble et voir l'unité qu'il garde au travers de sa variété.

Australie.

L'art australien révèle d'abord la sensi­ bilité de l'indigène aux oppositions des tons.

Il recherche des ocres et voyage fort loin pour en quérir.

Il y a même trêve dans les tribus ennemies, et l'on n'attaque pas le porteur étranger qui passe avec son paquet quasiment sacré.

Avec quatre cou­ leurs : ocre jaune, ocre rouge, kaolin, char­ bon de bois, l'artiste se met à l'œuvre.

11 délaie l'ocre dans l'eau, ou le mêle à la craie ou à la gomme suivant ce qu'il veut obtenir, et il étend l'ocre en ton de fond, gé­ néralement jaune.

Lorsque la couche est sè­ che, il trace des traits noirs ou rouges qui ressortent nettement sur ce champ clair.

Mais ces couleurs sont un langage.

Les bA­ tons guides dispersés sur les sentiers sont des pièces de bois peints de ces tons divers, et le passant lit les indications de la route: telle teinte indique la savane, telle autre un autre aspect du terrain et la route est ainsi indiquée par cette interprétation en tons plats de paysagE\s qui se succèdent.

Mais il est des ~uvres qui exigent da­ vantage de l'homme : il doit y mettre de lui-même.

Ce sont les images qui, tracées sur le sol, doivent assurer la fécondité.

Des hommes tassent le sol de leurs pieds et l'aspergent de leur sang .

Sur cette surface consacrée par leur sang, Us tracE\Dt des traits noirs ou rouges.

Un jeune homme malaxe alors le kaolin dans sa bouche qui sert de pot de peinture.

11 y plonge son pinceau et trace sur le sol de nombreux points blancs figurant des œufs d'ému dont le peuple se nourrit.

Un chœur à l'écart chante les louanges de l'oiseau totem.

Tous les par­ ticipants sont ornés de grands traits blancs .

Mais l'ocre ne suffirait pas à créer les va­ riétés de contrastes s'il n'y avait dans l'en­ semble du tableau des parties brillantes qui s'opposent aux tons mats des couleurs d'oxyde.

Des surfaces du corps humain cou­ vertes de plumes remplissent cet office.

Des hommes ont pris de leur propre sang pour le répandre sur telle partie de leur corps, ils y ont patiemment collé une à une des plumes bariolées ou de fins et clairs duvets.

Des objets, des dessins sur le sol, sont aussi rehaussés par ces duvets collés, et c'est leur éclat auprès des ocres ternE\S qui créent les contrastes.

Les fleurs aussi servent à colo­ rer les parterres.

On représente le totem rutilant dans une mosaïque de fleurs jon­ chées sur le sol.

La nuit, quand la fête est éclairée par les feux, tout cet ensemble prend un aspect de fantasmagorie.

En réa­ lité, l'artifice esthétique a transporté tous lés participants dans le monde totémique qui est l'appui invisible de leur vie.

Mais en dehors de cette expression de sa pensée, l'Océanien encore utilise ces ocres et eouleurs diverses pour l'ornementation de sa demeure.

Sur de grandes écorces il trace le dessin coloré du kangourou ou de poissons.

Il a gardé encore une vue intellectuelle de son modèle.

Il place, dans le profil, les deux yeux du même côté .

Dans le poisson, il montre les vertèbres et la vessie natatoire; dans le kangourou, les viscères.

Il n'est pas arrivé encore à une vue réaliste, mais assu­ rément à des vues utilitaires.

Sur les parois des grottes sont peints dE\s personnages qui paraissent fort anciens, mais les Aus­ traliens du voisinage, lorsqu'ils veulent -obte­ nir de la pluie, rafraîchissent leurs couleurs, et notamment celle des yeux.

L'Australien se révèle mieux encore dans ses dessins.

Sur les churingas, ces plan­ chettes ou pierres sacrées où sont ins·. »

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