Le Be·bop

« jours répéter les mêmes stéréotypes musicaux et je persistais à penser qu'il existait a utr e chose que j'en tendais sans jamais parvenir à le jouer> >, déclara­ t-il plus tard.

En travaillant à l'écriture de Cherokee, il réalisa que les altérations des accords de base pou­ vaient constituer la tonique d e nou veaux accords: Cha rlie Parker réussit ainsi à approcher au plus près la musique qu'il portait en lui .

La naissance du jau moderne Au début des années 1940, Parker rencontra Monk , Gillespie , Clarke et Christian au Minton 's Playhouse de Harlem.

Au cours de leurs innom­ brables rencontres ponctuées de )am-sessions débridées, ils donnèrent peu à peu naissance au bop et posèrent ainsi les jalons du jazz moderne.

Leur musique était spontanée t ou t en restant très comp lexe en dépit de son apparence désor­ donnée: la difficulté technique de ces sessions, démultipliée par l'effet d'émulation , interdisait à d'autres musiciens de se joindr e à eux ...

Les mor­ ceaux de bop étaient articulés autour d'un thème principa l exposé au d ébut, donnant lieu ensuite à des impro visations menées à tour de rôle par cha­ cun des solistes.

Au cours de ces sessions noc­ turnes , voir e matinales, Charlie Parker comprit que la prolifération des instrum ents, caractéris­ tique des grands orchestres de jazz , était préjudi- ! Dizzie Gillespie, A dans le costume que les musiciens de bop aimaient à porter pour marquer leur originalité: un béret et des grosses lunettes .

Avant 1953 , Dizzie Gillespie jouait sur une trompette droite.

C'est seulement après cette date qu 'il exhiba sa célèbre trompette coudée.

Quelques-unes ~ des figures "légendaires » du jazz devant l'entrée du temple du bop , le Minton 's Playhouse.

De gauche à droite , le pianiste Thelonious Monk , les deux trompettistes Howard McGhee et Roy Eldridge et enfin Teddy Hill, saxophoniste et manager du club.

ciab le à l'effet qu'il recherchait.

Seu l importait , à ses yeux, la présence de quatre ou c inq instru­ ments appuyés par une rythmique très présente pour créer une excitation ou une émo tion supé­ rieure à celle éma nant des big bands.

En 1945 , Charlie Parker constitua le Char lie Parker Quinte!, aussi important dans l'histoire du jazz moderne que l'avait été e n son temps le Louis Armstrong Quinte! pour le développement du jazz tradition­ nel.

Quelques enregistrements légendaires assirent la réputation de cette formation dans le cœur des amateurs d'un jazz plus novateur (Grov in' High Billie's Bounce, 1945 et Now's the Ttme, 1946).

En 1947 , dans Chas in' the Bird , Cha rlie P arker fut à l'origine de la découverte d'un nouveau venu , le trompettiste Miles Davis, alors âgé de 19 ans.

Ce dernier allait devenir un musicien de jazz de tout premier plan dans les décennies suivantes.

En 1946 , lors de l'enregistrement de Lover Man, C har­ lie Parker tomba dans un éta t de grave dépress ion nerveuse .

Il faut en rechercher l es causes dans J'abus des drogues dures et de J'alcoo l, mais éga le­ men t dans le style de v ie harassant que menaient les musiciens à Harlem.

La souffran ce et le déses­ poir de Parker impr égnè rent ce morceau et contri­ buèrent à en faire l'un d es plus troublants de l'his­ toire du jazz.

Durant les dernières années de sa vie, Char lie Parker connut une succession de crises qui nécessitèrent des séjours prolongés à l'hôpital pour y suivre, sans succès, des cures de désintoxication.

Il mourut à l'âge de 35 ans.

La contributi on de Par­ ker au jazz est essentie lle, à la fois sur le plan formel et au niveau du sty le et du phrasé .

Il inspira de nombreux musiciens , dont l es tromp ettistes Fats Navarro et Cliff ord Brown, ainsi que les saxopho­ nistes Dexter Gordon, Sonny Rollin s et Sonny Stitt .

Diuie Gillespie Si Char lie Parker incarna la naissance et l'âme du be-bop, l'essor et la pérennité de cette musique doivent beaucoup à une grande figure du Min­ ton 's Playhouse , le trompettis te Dizzie Gillespie.

Fils d 'un exce llent musicien, contrebass iste égale- "' E ~ '0 Q) a: ' .0 .!!! E 0 "' E ~ ~. »