LE CHÂTEAU DE LA ROCHE-GUYON

« LE DE LA ROCHE-GUYON 1909 Peintre français Analyse ..- Dans l'ensemble de l'abondante production de Braque, cette œuvre appartient à la phase cubiste de l'artiste.

Deux ans plus tôt , par l'inter­ médiaire d 'Apollinaire , Braque avait fait la connaissance de Picasso.

Ce dernier n' avait pas encore achevé Les Demoisell es d'Avignon .

Le jeune Braque , qui pratiquait alors une peinture proche de celle des Fauves , découvrit la même année les Demois elles et l'ex position posthume consacrée à l'œ uvre de Cézanne.

Son œuvre en fut bouleversée.

Dès lors, Picasso et Braque tra­ vaillèrent en étroite collaboration.

Ici, la voie du cubisme est déj à largement enga­ gée.

Les tons , vert et ocre, ainsi que le choix d'un paysage escarpé , sont encore très cézanniens.

Le traitement de l'espace est compact et l'artiste s' ef­ force d'accorder les volumes affirmés des maisons à la surface plane de la toile.

Au cours de ces années d'élaboration du cubisme, c 'est la leçon de Cézanne qui à l 'év idence influence fortement l es deux jeunes artistes.

C'est aussi la peinture de Cézanne qui les amène à s' éloigner de l'idée d 'imitation de la réalité.

L 'opposition des volumes affirmés des bâti­ ments est résolue par les zones plus colorées et plus vibr antes des frondaisons qui « cimentent » le paysage .

Ces éléments, déjà présents dans Mai­ son à l'Estaque , sont ici amplifiés.

La décomposi­ tion de l 'objet , qui va de pair avec la recherche d ' une traduction bidimensionnelle du vol um e, tend déjà à l 'abstraction.

Le château et les mai­ sons qui l'entourent sont peints comme des boîtes ouvertes et démontées.

Comme dans les toiles contemporaines de Picasso , le spectateur a l' im­ pression que l 'artiste a tourné autour de l'objet et nous donne une image où les diff érents points de v u e se télescopent.

Du même peintre : PICTO 957 à 959c © Nardini Editore, 1994.

Uriade pour l'édition française, 1994.

Hu ile sur toile 81 x 60 c m À cette époque, Picasso se trouve à Horta de Ebro en Espagne et peint des paysag es très proches de celui-ci.

Usine à Horta de Ebro par exemple, conservé au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg , témoigne de la même volonté de réinventer le paysag e en le décomposant.

Chez Picasso, les tons plus chauds évoquent le pay­ sage méditerranéen.

L'œuvre C Le tabl eau est signé « Braque » au dos de la toile.

Il fut peint au cours de l'été 1909, alors que Braque passait quelque s semaines à La Roch e­ Guyon, un villag e des bords de Seine qui avait déjà attiré Cézanne et Reno ir en 1885.

Archives Nardini f) Pablo Picas so, Usine à Horta de Ebro, musée de l'E rmitage, Saint-Pétersbourg.

Photo Statens Konstmuseer , Stockholm 33-33. »