Le Gothique : Les tapisseries flamandes
Publié le 07/05/2012
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L'autre tapisserie représentée à la page 131, connue sous le nom de Dame à la Licorne, fait partie d'une série de six, dont l'histoire est longue et mouvementée. En 1882, le musée de Cluny acheta à la ville de Boussac, au centre de la France, un lot d'objets d'origine médiévale, dont ces tapisseries murales. Le conservateur du musée estima à l'époque qu'il s'agissait de tapisseries françaises sorties d'un atelier ambulant, qui travaillait dans les pays de Loire. En 1965 et 1966, des experts internationaux les examinèrent, et cette thèse fut rejetée. Depuis, on incline à penser qu'elles sont originaires de Bruxelles, comme en témoigne leur haut degré de perfection et la technique complexe qu'elles révèlent. En outre, les personnages et les animaux qui y figurent rappellent le style puissant d'un excellent peintre, probablement Hans Memling, l'un des plus grands peintres bruxellois du xve siècle.
«
Le petit-fils du duc, le roi René d'Anjou, les offrit en 1480
à la cathédrale d'Angers, où elles décorèrent l'église les
jours de fêtes solennelles, à Pâques ou à Noël.
Mises au
rebut en 1782, ces tapisseries de l'Apocalypse furent ven
dues
par les Domaines en 1843.
C'est grâce à Monseigneur Angibault, évêque d'Angers et
grand amateur d'art, qui racheta cet ensemble, que ces
merveilleuses pièces sont parvenues
jusqu'à nous dans un
aussi bon état de conservation.
En effet, lorsque l'Etat
A droite :Fragment d'une tapisse· rie intitulée La pr~sentation de
l'Enfant (155 x 285 cm).
Cette
tapisserie, probablement exécutée
vers 1380, est attribuée à Nicolas Bataille.
Elle montre en effet de
nombreuses similitudes avec l'œu vre de la page 124.
Marie présente
l'enfant à Siméon , qui ne mourut
qu'après avoir tenu le Sauveur
dans ses bras.
On remarque que Jésus, qui a la taille d'un très
jeune enfant, mais l'attitude d'un
adulte, tient dans sa main gauche
le globe, insigne de la royauté,
tout en bénissant l'auguste vieil lard de la main droite .
Le fond de la tapisserie ne comporte que des
motifs végétaux, qui remplissent
l'espace
vide.
La composition n'a donc aucun véritable arrière-plan .
décida de mettre ces tapisseries en vente, l'évêque les
acheta pour la somme insignifiante de trois cents francs et
les restitua
à la fabrique.
Le duc d'Anjou les avait certai
nement payées plus cher quelques
siècles auparavant.
Mais
les tapisseries s'étaient abîmées au fù des années,
lorsqu'elles pendaient dans la cathédrale,
où elles avaient
eu
à souffrir de l'humidité.
Leurs couleurs, en outre,
s 'étaient ternies.
·
Au décès de Monseigneur Angibault, les tapisseries revin
rent
à la cathédrale, d'après les dispositions testamentaires
de
l'évêqul!.
La disparition d'une vingtaine de tableaux a
modifié l'aspect primitif de cette tapisserie.
Cependant, malgré des réparations plus
ou moins heureu
.
ses,
elles ont conservé, dans l'ensemble, leurs particulari- tés,
qui caractérisent une période déterminée de la tapisse
rie française.
ll y a environ trente ans, des recherches ayant été entrepri
ses pour retrouver ces tapisseries, la restauration en fut
confiée à des artisans habiles.
Puis, on érigea une galerie
pour
les exposer dans les meilleures conditions possibles.
Seule la paroi latérale gauche de cette galerie est pourvue
de fenêtres.
On y trouve également des reproductions des enluminures
dont Jean de Bruges s'inspira pour créer
ses cartons.
Les
murs sont peints de couleur sombre, et les tapisseries res
taurées, ainsi que quelques autres fragments, y sont sus
pendus .
L'illustration de la page
126 représente un fragment de
tapisserie suspendu dans la cathédrale de Tournai et inti
tulé :
La vie de saint Piat et de saint Eleuthère.
Elle est
l'œuvre de Pierrot Feré, tapissier d'Arras, ayant vécu au
début du xve siècle, et fut donnée à la cathédrale par
Toussaint
Prier, chanoine et chapelain du duc de Bourgo
gne.
ll s'agissait en fait de deux pièces de tapisserie, dont l'une
est complètement perdue et l'autre réduite à des frag
ments.
La tenture complète mesurait 22 mètres de lon-.
»
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