Le musée des Beaux Arts de Grenoble

La collection d'antiquités égyptiennes du musée des Beaux-Arts de Gre-noble est une des plus anciennes de France. Née bien avant la Révolution française, elle n'a cessé de s'enrichir de pièces ra¬res, grâce à des dons mais aussi à la présence opportune de Jean-Fran¬çois Champollion, qui a déchiffré les hiérogly-phes, et de son frère au sein même du musée. A u XVIII' siècle, la bibliothè-que municipale de Gre¬noble est l'une des premières institutions à créer un cabinet des antiques. Les objets qui en constituent le fonds pro-viennent de l'abbaye de Saint-Antoine, dans le Dau-phiné, qui relève de l'ordre des antonins. En 1777, le dernier abbé de cet ordre, le bailli Jean-Marie de Navarre, fait un don à la bibliothèque de la ville. S'il est simplement spécifié dans l'inventaire que l'abbaye lè-gue son cabinet d'histoire na-turelle, ses médailles et ses bronzes, il est à peu près cer¬tain que des objets égyptiens font partie du lot. Deux ans plus tard, la bibliothèque a la chance de recevoir une mo¬mie en provenance du Caire. Elle est envoyée par un cer¬tain monsieur de Mure, Gre-noblois de souche, qui exerce des fonctions consulaires en Égypte. Cette momie entrera dans l'histoire de la littérature grâce à Stendhal, qui l'évo-que dans La Vie d'Henry Bru-lard. En effet, la mère du gé¬