LE PERUGIN : SAINT SÉBASTIEN

« LE PERUGIN SAINTSÉBASTffiN Vers 1493-1500 Peintre italien Biographie %V Pietro Vannucci, dit le Pérugin, est né à Città délia Pieve ente 1445 et 1450. Ses premières œuvresombriennes sont très mar quées par Piero déliaFrancesca et les maîtres toscans.

Le Pérugin travaille ensuite, de 1470 à 1472, dans l'atelier de Verrocchio, aux côtés du jeune Léonardde Vinci.

Il met dès lors au point son propre langage pictu ral : si la ligne prévaut sur la couleur — c'est la tradition florentine —,l'éclat solaire de PierodéliaFrancesca n'en est pas moins conservé.

En 1478, il décore la chapelle de la Conception de l'ancienne église Saint-Pierre de Rome : cette œuvre est aujourd'hui per due.

Le Pérugin est déjà un artiste affirmé et couronné de succès lorsqu'il exécute les trois fresques des parois latérales de la chapelle Sixtine et celles qui ornent lechœur : de 1480 à 1482, il y côtoie Ghirlandaio et Botticelli. De retour àPérouse, lePérugin est nommé citoyen honoraire.Il ouvreensuite un atelier à Florence.

La ville conserve plu sieurs de ses chefs-d'œuvre à cette époque : La Déploration du Christ, à la galerie Palatine de Florence, et la fresque de la Crucifixion de Santa Maria Maddalena dei Pazzi. Ilconti nue par la suite à se partager entre la Toscane et l'Ombrie : le retable de la char treuse de Pavie et celui, très complexe,de l'église de Saint-Pierre de Pérouse datent de 1496-1499. Les années 1501-1504 sont consa crées au fameux Mariage de la Vierge (musée desBeaux-Arts, Caen) et aux fresques de la salle du change, à Pérouse.

C'est à cette époqueque Le Péruginse lie au jeune Raphaël. Trèsdemandé, lepeintre fut sollicité en 1505 pour le Studiolod'Isabelle d'Estépuis de nouveau à Rome.

L'activité du Pérugin resta intense jusqu'à sa mort, en 1523 à Fontignano, près dePérouse. picto MUSEE DE L'ERMITAGE 106 SAINT-PÉTERSBOURG XV*-XVle siècles Fresque sur bois 53,3 x 39,5 cm Analyse ♦'Le personnage de saint Sébastien est une figure récurrente de l'œuvre du Pérugin : il peut être au centre de compositions très complexes ou, comme dans cette œuvre, le seul protagoniste de la scène.

Le peintre l'a représenté ici nu et à mi-buste, avec une chevelure longue et touffue.

Il tient la tête inclinée vers la droite tandis que le regard est dirigé vers le haut, dans une attitude extatique.

Une flèche portant l'inscription «Petrus Perusinus Pinxit »est fichée dans son cou.

Le pathétisme de lasituation estaccentué par l'expression très pieuse de Sébastien et par la blancheur de sa chair, qui tranche sur le fond sombre : sans doute cette œuvre de petit format était-elle destinéeà ladévotion privée. L'œuvre Lf On ignore de qui provient cette commande. Conservé en 1868 dans la collection du prince Alexandre Volkonski, le tableau passa ensuite par héritage à la fille du prince, la marquise Campa- nari :celle-ci installa l'œuvre dans sa maison romaine. SaintSébastien fut très apprécié dupublic en 1909, lors de l'Exposition des anciens maîtres dans les collections privées de Saint-Pétersbourg. Le musée de l'Ermitage acquit letableau en 1911, pour lasomme de 100 000 francs. Du même peintre : PICTO 107 irdini Editore, 1994, VPC Larousse-Laffont pour l'éditionfrançaise1994 Photo Scala, Florence. »