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LES CHÂTEAUX DE LA LOIRE

Publié le 02/02/2019

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Blois, joyau des Valois

 

Le premier des joyaux de la Renaissance a été construit par le roi Louis XII, successeur de Charles VIII en 1498, qui est né dans ce château de Blois et qui décide d’en faire son palais royal, d’où il gouverne le pays, surtout durant les mois d’hiver quand il n’est pas parti guerroyer en Italie. Sitôt monté sur le trône de France, il fait construire une aile où il allie la pierre blanche à la brique rouge et à laquelle il adjoint de splendides jar-

 

 

dins. Personnalisant son apport, le roi a choisi d’imprimer sa marque en faisant sculpter son emblème favori, le porc-épic. Un procédé que son successeur, François Ier, généralisa avec sa célèbre salamandre. Il adjoint, en 1515, une aile au château de Blois, aujourd’hui nommée aile François Ier, qui comprend deux chefs-d’œuvre ; tout d’abord, un escalier en colimaçon donnant sur la cour.

L’habileté des sculpteurs et des peintres est extraordinaire. Les parois nues ont fait place à des frises et à des corniches. Les motifs révèlent une influence italienne et le plus souvent tiennent leur inspiration de la chasse, de la guerre, de la nature et de l’amour. Les éléments intérieurs les plus caractéristiques sont les cheminées et les plafonds. Les cheminées, imposantes et omnipré-

sentes dans toutes les pièces importantes de ces édifices, doivent pouvoir chauffer des volumes de plus en plus grands, d’autant que la surface dévolue aux fenêtres s’est fortement étendue par rapport aux habitudes médiévales. Ces cheminées sont richement décorées par des marques royales, des candélabres, des frises et des piliers. Quant aux plafonds, ils sont également ornés de caissons séparant des panneaux muraux peints ou sculptés. Richesse des détails, finesse et légèreté d’exécution caractérisent la décoration intérieure de la Renaissance française.

 

L’architecture urbaine

 

Le vent de l’esprit nouveau n’a pas seulement soufflé sur les châteaux, mais aussi dans les villes. Les maisons se caractérisent par la multiplication des formes décoratives tout autour des ouvertures, par l’abandon à l’extérieur du bois au profit exclusif de la pierre. Les grands centres urbains de la région que sont Blois et Beaugency en offrent de nombreux exemples : à Blois, l’hôtel d’Alluye, avec sa galerie à double arcade superposée, ou celui dit « de Guise » et ses médaillons extérieurs en pierre qui représentent les Douze Césars, d’inspiration romaine ; à Beaugency plus en amont vers Orléans, l’hôtel de ville.

 

Vers le classicisme

 

Largement influencée par l’exemple italien, la Renaissance française, qui s’exprime à travers les multiples facettes des châteaux de la Loire, s’inscrit dans un large mouvement architectural. Celui-ci ouvre la voie au style classique qui s’épanouit au xviie siècle. Il illustre, sur le plan esthétique, le triomphe de la maîtrise des proportions.

« Les châteaux de la Loire cours de la guerre de Cent Ans.

Chassé de Paris par les Bourguignons alliés aux envahisseurs anglais, le jeune Charles VII est surnommé ironi­ quement •de roi de Bourges».

Son fils Louis XI perpétue cette tradition et passe de nombreux séjours dans son château de Plessis-lez-Tours.

Plus tard, c'est la branche des Valois, Charles VIII, Louis Xli et enfin François 1", qui donne à la région toutes ses lettres de noblesse en faisant construire des palais grandioses.

Le Val de Loire cesse d'être la capitale du royaume lorsque François l" choisit de retourner à Paris, en 1528.

Mais si le roi décide de remonter vers le Nord, il n'en oublie pas pour autant son cher Val de Loire et ne cesse d'y retourner chasser, en particulier à Chambord.

Ses successeurs continuent d'y faire construire des châteaux : Valençay, Chenonceaux, puis plus tard Cheverny Fait du prince, l'essor des châteaux de la Loire témoigne tout autant d'une nouvel art de vivre: goût des plaisirs, éloignement des foyers de guerre, enrichissement d'une certai­ ne bourgeoisie, élargissement de la noblesse avec le développement d'une noblesse de robe avide de rivaliser avec les plus puissants.

La magie de Chambord C'est certainement à Chambord que s'exprime avec le plus de talent et de faste l'esprit conqué­ rant de la Renaissance et de son héraut en Fran­ ce, François 1".

Le plus vaste des châteaux de la Loire a été bâti à partir de 1519 sur les ordres du roi récemment revenu de ses campagnes ita­ liennes.

Depuis cette époque, le roi aspire à construire un palais qui puisse rivaliser avec ceux qu'il a admirés dans la péninsule.

François l" a demandé à Léonard de Vinci (1452-1519) et à d'autres artistes italiens de conce­ voir " le palais de ses rêves>> .

Mais c'est seulement après son retour de captivité en 1528 que le roi­ chevalier se lance dans la construction d'un édifi­ ce dont une légende dit qu'il aurait été profondé­ ment influencé par la lecture d'un roman de che­ valerie espagnol où un château de conte de fée ! Principal joyau de Chambord, l'escalier a à double hélice.

Il date des années 152�1537, comme l'ensemble de l'édifice.

joue un rôle essentiel.

Unique, autant par ses dimensions que par son cadre et son agencement, Chambord est le fruit d'une imagination débridée soumise à des règles strictes.

Château de la féerie, Chambord est aussi celui de la démesure.

Situé dans une région très appréciée pour ses chasses, l'édifice comprend plus de quatre cents pièces réparties sur trois étages et ordonnancées sur un vaste quadrilatère de 156m sur 117m.

La composition du bâtiment est symétrique et s'organise autour d'une merveille technique et architecturale: l'escalier à double hélice conçu de telle façon que quelqu'un montant l'escalier par une hélice ne peut ni voir ni rencontrer celui qui descend par l'autre.

S'il reste des éléments mar­ qués par l'ancien style, comme les énormes tours cylindriques qui ponctuent le quadrilatère, l'abon­ dance de pignons, de flèches, de clochetons, de chapiteaux et de cheminées marque la prédomi­ nance de l'esprit de la Renaissance.

Ce foisonne­ ment de formes et de volumes si différents est sou­ vent sculpté aux armes du commanditaire: la célèbre salamandre royale orne plafonds, voûtes et portes.

Edifié par plusieurs architectes et entre­ preneurs locaux, Chambord fut achevé dès 1537.

Chenonceaux, au-dessus de l'eau Le deuxième joyau du Val de Loire enjambe le Cher, l'un des affluents du plus grand fleuve de France.

Son commanditaire n'est ni un prince de sang ni issu d'une vieille famille noble, mais un receveur général des Finances.

Ce fait confirme l'accession à un rang très élevé de nouvelles for­ tunes acquises au service du roi par des hommes appartenant non pas à la noblesse mais à la bour­ geoisie urbaine.

Thomas Sohier commença par faire construire de 1515 à 1522 un bâtiment situé au bord de l'eau à proximité d'un ancien moulin dont il ne reste plus qu'un donjon.

, L'édifice de Sohier est d'une élégance rare.

Elancé, construit sur un plan régulier chahuté seu­ lement par l'adjonction de deux constructions annexes placées sur les avant-becs des piles du vieux moulin : la chapelle et la bibliothèque.

Cédé en 1524 au souverain pour honorer des dettes envers le trésor royal, le château est acquis par la reine Catherine de Médicis, épouse de Henri II, en 1559.

Cette dernière préfère l'élégance du petit château au bord du Cher aux massives tours à mâchicoulis de Chaumont qui surplom­ bent pourtant la Loire dans un écrin de verdure.

Poursuivant le rêve d'un édifice original et élé­ gant se mariant définitivement avec les eaux, c'est Catherine II qui transforme Chenonceaux en un chef-d'œuvre de luxe inouï en faisant construire entre 1570 et 1576 la célèbre galerie aux cinq arcades et aux deux étages qui enjambe la rive gauche du Cher.

Longue de 60 rn, cette galerie était destinée à accueillir les fastueuses fêtes organisées par la reine pour amadouer unè partie de la noblesse qui, au même moment, s'entre-déchirait dans les guerres de Religion.

Car Chenonceaux, autre symbole des châteaux de la Loire, constitue par la création tardive de son élé­ ment le plus prestigieux une transition vers le style classique qui s'épanouit cinquante ans plus tard dans la construction, par exemple, du châ­ teau de Cheverny (achevé en 1635).

D'autres bâtiments édifiés avec la pierr e blanche de Touraine, le tuffeau, symbolisent la Renaissance française : Saumur, Azay-le-Rideau, Amboise, Talcy, Villesavin, puis plus tard au cours du XVII'siècle les châteaux de Valençay et de Beauregard (non loin de Chambord).

Tous témoi­ gnent de l'inventivité des architectes locaux, qui dépassèrent alors leurs premiers maîtres italiens.

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Vue panoramique du château de Chenonceaux avec son donjon (xV' siècle) et sa grande galerie Renaissance (vue de l'est).

Bâti sur la rive droite du Cher de 1515 à 1522 pour le compte du receveur général des Finances de Normandie, Thomas Sohier.

La tour isolée à droite est un vestige d'un moulin antérieur au château.

Cédé à la couronne pour honorer des dettes, le bâtiment est agrandi par Diane de Poitiers, maîtresse de Henri Il, puis par la reine Catherine de Médicis.. »

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