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Les Tournesols 1888 Vincent Van Gogh (1853-1890)

Publié le 30/06/2015

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gogh

Voulant abandonner la représentation du réel et les lois de la perspective, cherchant une expression directe des sentiments, Van Gogh n'a pas oublié non plus la leçon magistrale des estampes japonaises qu'il collectionnait depuis son séjour à Anvers.

L'éternel tourment

Toute sa vie, Van Gogh a été hanté autant par l'idée de son éven­tuel succès que par celle de son échec. Homme fragile nerveuse­ment, doutant de lui, il se sentait si peu à la hauteur de ses aspirations, qu'il manifesta de fortes tendances à l'autodestruc­tion. Il était par-dessus tout poursuivi par la peur d'usurper la place d'un autre — celle de son ami Gauguin, celle de Monticelli, peintre aujourd'hui oublié. «Je pense moi ici énormément à Monticelli, écrit-il à sa soeur. Il était un homme fort — un peu toqué et même beaucoup — rêvant de soleil et amour et gaîté... Eh bien moi, je suis sûr que je continue ici comme si j'étais son fils ou son frère... Monticelli est un peintre qui a fait le Midi en plein jaune, en plein orangé, en plein soufre... Aussi moi j'ai déjà prêt exprès un tableau en plein jaune de tournesols... «

Son bouquet de tournesols exprime certes, par ses couleurs, tout le soleil, tout l'amour, toute la gaieté du midi, mais les formes tentaculaires et menaçantes de ses fleurs évoquent aussi son éter­nel tourment, ses violentes crises nerveuses.

 

«Ces formes se multiplient, s'échevèlent, se tordent, et (...) jusque dans le surgissement de ces fantastiques fleurs qui se dressent et se crêtent semblables à des oiseaux déments, Van Gogh garde toujours ses admirables qualités de peintre, et une noblesse qui émeut et une grandeur tragique qui épouvante. « Mirbeau

gogh

« Les Tournesols 1 213 encore, «Un travail de la brosse sans pointillé ou autre chose, rien que la touche variée».

Enfin, il pressent l'importance de la cou­ leur quand il écrit à Théo : «La peinture comme elle est mainte­ nant promet de devenir plus subtile -plus musique et moins sculpture -enfin, elle promet la couleur.

Pourvu qu'elle tienne promesse.,.

Ce pouvoir expressif de la couleur, Van Gogh va l'exploiter, le mettre au service de sa personnalité entière et tour­ mentée, et ce bien des années avant les fauves et les expression­ nistes.

Voulant abandonner la représentation du réel et les lois de la perspective, cherchant une expression directe des sentiments, Van Gogh n'a pas oublié non plus la leçon magistrale des estampes japonaises qu'il collectionnait depuis son séjour à Anvers.

L'éternel tourment Toute sa vie, Van Gogh a été hanté autant par l'idée de son éven­ tuel succès que par celle de son échec.

Homme fragile nerveuse­ ment, doutant de lui, il se sentait si peu à la hauteur de ses aspirations, qu'il manifesta de fortes tendances à 1 'autodestruc­ tion.

n était par-dessus tout poursuivi par la peur d'usurper la place d'un autre- celle de son ami Gauguin, celle de Monticelli, peintre aujourd'hui oublié.

«Je pense moi ici énormément à Monticelli, écrit-il à sa soeur.

ll était un homme fort -un peu toqué et même beaucoup -rêvant de soleil et amour et gaîté ...

Eh bien moi, je suis sûr que je continue ici comme si j'étais son fùs ou son frère ...

Monticelli est un peintre qui a fait le Midi en plein jaune, en plein orangé, en plein soufre ...

Aussi moi j'ai déjà prêt exprès un tableau en plein jaune de tournesols ...

>> Son bouquet de tournesols exprime certes, par ses couleurs, tout le soleil, tout l'amour, toute la gaieté du midi, mais les formes tentaculaires et menaçantes de ses fleurs évoquent aussi son éter­ nel tourment, ses violentes crises nerveuses.

«Ces formes se multiplient, s 'échevèlent, se tordent, et (.

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) jusque dans le surgissement de ces fantastiques fleurs qui se dressent et se crêtent semblables à des oiseaux déments, Van Gogh garde toujours ses admirables qualités de peintre, et une noblesse qui émeut et une grandeur tragique qui épouvante.

» Mirbeau. »

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