L'îLE DES MORTS de Arnold Böcklin
Publié le 15/07/2012
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Le tableau célèbre la séduction froide et silencieuse de la mort, ainsi que la fascination romantique qu'elle exerce sur les peintres symbolistes. La vie, telle que la comprend Bôcklin, est un drame que l'art seul transcende et justifie...
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L' îLE DES MORTS
18 80
Peintre suisse
Bi ographie
{2:) Fils d'un commerçant, Arnold Bôcklin
naît en 1827 à Bâle où il suit des cours de
dessin avant d'entrer à l'académie de Düssel
dorf.
En 1846 et 1847, il voyage en Suisse,
puis en Belgique où il visite Bruxelles et
Anvers.
Après un bref séjour à Paris en 1848
- où il admire les œuvres de Corot et de
Co uture
......,, il retrouve sa ville natale.
L'his
to rien d'art Jacob
Burckhardt lui conseille de
se rendre à Rome où il rencontre le peintre
et dessinateur allemand Anselm von Feuer
bach.
En 1853, il épouse Angela Pascucci.
Il
séjou rne souven t à Munich ou à Weimar et
retourne en Italie.
En 1862, il est impressi onné par les fres
ques de Pompéi qui auront une influence
décisive sur sa peinture et c'est à Rome qu'il
peint les deux premières versions de Villa sur
la mer, composition qui préfigure L'Ile des
morts .
Après avoir réalisé plusieurs portraits
à Bâle -où il décore le grand escalier du
musée -, il s'établit à Flo rence en 1874 pour
dix ans.
Entouré d'élèves, il peint alors des
œuvres inspirées de la mythologie, comme
Tri tons et Nér éides.
En 1878 et 1880, il peint
Les Cham ps-Élysées, sa première commande
officielle allemande, et réalise la première
versi on de L'Ile des morts .
Il s'établit à Zurich en 1885, puis de nou
veau à Flo rence en 1893, où il exécute un
autoportrait pour le musée des Offices.
Le
retour de la maladie ralentit son travail ; il
peint encore La Peste (1898), Triptyque
(1899) et Mé lancolie (1900) avant de mourir
en 1901 à San Domenico qi Fieso le.
XIXe
siècle
Symbolisme
Huile sur toile Ill x 155 cm
Analyse
• Dans un paysage irréel et spectral, une bar
que avance lentement vers une île mystérieuse.
Aucun signe de vie n'anime ce lieu où s'élève un
grou pe de cyprès qui créent une atmosphère
sépulcrale.
Les ouvertures qui apparaissent dans
les rochers, à droite et à gauche de la compos i
tion, évoquent elles aussi des tombeaux.
Possible
allusi on myt holog ique, la figure drapée de blanc
qui s'avance lentement évoque, quant à elle, la
traversée du Léthé sur la barque de Charon.
Raide et immob ile sur la barque fragile, elle
paraît scruter le mystère que ce lieu exhale,
derrière sa beauté altière et sculpturale.
Le tableau célèbre la séduction froide et silen
cieuse de la mor t, ainsi que la fascination roman
tique qu'elle exerce sur les peintres symbolistes.
La vie, telle que la comprend Bôcklin, est un
drame que l'art seul transcende et justifie.
L'œuvre
C Il s'agit de la première des cinq versions réali
sées par l'a rtiste, appelées plus tard -par le
marchand de tableaux Franz Gürlitt -L'Ile des
mor ts.
Bock/in, à qui cette œuvre a été commandée
par Mme Marie Berna de Francfo rt, l'app elait,
quant à lui, Tableau de rêve.
Quand il envo ya
l' œuvre à sa commandita ire, elle était accom pagnée
de ces mots : « Vo us pourr ez vous approcher en
rêvant du monde obscur des ombr es, au point qu'il
vous semblera percevoir le souffle léger qui fronce la
surf ace de la mer, et que vous aurez peur de troubler
le silence solennel par une parole prononcée à voix
haute.
»
Le tableau est entré au Kunstm useum en 1920.
Il
existe encore une autre version de L'Île des morts,
conservée à Lei pzig.
Photo Colorphoto Hinz, Bâle..
»
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