L'IMPASSE COTTIN de UTRILLO

« L'IMPASSE COTIIN Vers 1910 Pein tre f rança is Analyse ~ Cette composition verticale figure l'un des endroits les plus typiques du quartier Montmartre : l' impasse Cottin.

L 'étroite ruelle bordée d'immeubles modestes débouche sur une montée abrupte culminant en terrasse : celle-ci est ornée d'un arbre vigoureux, seule véritable note de gaieté dans ce paysage mélancolique.

La rue est peuplée de quelques femmes lasses , comme absorbées à la fois par le quotidien et un silence irréel.

On retrouve dans ce tableau les composantes essentielles des vues parisiennes d'Utrillo : la prédominance de la forme ; le coup de pinceau large ; l'empâtement dense et les tein­ tes pâles.

Le choix des couleurs- le blanc domine largement sur le rose sable -facilite la datation : l'oeuvre doit remonter à 1910 environ , époque de la période «blanche », lorsqu 'Utrillo, en quête d'un style marqué , n' hésitait pas à mélanger du gypse à cette couleur primaire.

Contrairement à l'évidence, ces vues parisien­ nes ne sont pas des oeuvres de plein-air : on sait aujourd' hui, de manière certaine, que le peintre xx e siècle Huile sur papier 62 x 46 cm travaillait dans son atelier à partir de cartes pos­ tales figurant quelques-uns des lieux qui l'impres­ sionnaient.

Le romancier Raymond Dorgelès a résumé de manière particulièrement heureuse et poétique les premiers paysages urbains d 'Utrillo : « Ces maisons livides ont une couleur maladive ; et les fenêtres aveug les sont les yeux inquiets qui regardent vers l'intérieur.

» L'œu vre C Utrillo , parmi tous les peintres qui ont célébré Montmartre , est peut-être le plus grand.

Car il a aimé ce quartier davantage qu 'une femme, lui consacrant un nombre considérabl e de toiles ; la plupart d e ces œuvres sont demeurées dans les musées publics parisiens , comme le Musée national d'Art moderne du Centre Georges-Pompidou -qui abrite l'Impasse Cottin- et le musée d'Art moderne de la Ville .

Montmartre , lieu de mémoire .

• Le quartier Montmartre devint à la fin du disparu : Degas et Manet y croisaient Cézanne, x1xe et au d ébut du xxe siècle une plaq ue tour- Sisley, Zola, Monet, Pissarro et Renoir.

Il y avait nante pour tous les jeunes artistes et intellectuels aussi le Lapin agile , où Utrillo passait la plupart bohèmes venus des quatre coins du continent.

La de ses tristes soirées devant un verre de vin.

Dans plupart d'entre eux y avaient installé leur atelier , les bistrots et les ateliers de ces rues jugeant le lieu particulièrement propice à l'inspi- montmartroises sont nés bien des chefs-d 'oeuvre : ratio n.

Ils se réunissaient le soir jusque très tard c 'est eux qui ont rendu la Butte célèbre et l'ont aux Billards en bois , établissement aujourd'hui fait connaître dans le monde entier.

Du même peintre : PICTO 960 Photo Scala, Florence © Nardini Editore, 1995.

Liriade pour l'édition française, 1995.

38-33. »