LOHENGRIN de Richard WAGNER

« Drama" ("De l'application de la musique à l'art dramatique", 1879) et "Eine Mitteilung an meine Freunde" ("Unecommunication à mes amis", 1851).

Wagner a aussi écrit une autobiographie intitulée "Ma Vie" (1865-80).

Laréputation de Wagner est fondée sur ses créations musicales, qui représentent la plus haute expression duromantisme musical en Europe, et aussi sur une révolution qu'il effectue à la fois dans la théorie et dans la pratiquede la composition d'opéras.

Il a commencé sa carrière comme compositeur d'opéras conventionnels, mais lorsqu'ilcommence son travail sur "L'anneau des Nibelungen", il crée une forme musicale et dramatique entièrement nouvelle.Le drame musical wagnérien est en fait inspiré du théâtre grec (d'après lequel Wagner modelait délibérément sestextes), des drames de Shakespeare et du poète allemand Schiller.

Sur un plan purement musical, il subit l'influencede Bach et de Beethoven.

Dans son traitement de l'harmonie, Wagner pousse le système traditionnel des tonalités àses limites, rompant avec les conventions qui donnaient aux relations entre clés et accords leur identité etconduisant inévitablement à l'atonalité du XXème siècle.

L'opéra wagnérien n'était devenu guère plus qu'unesuccession d'airs, de récitatifs, de duos, d'interludes et de finales stéréotypés.

L'un des principes fondamentaux dela musique d'opéra est le caractère subordonné de tous les arts impliqués, y compris la musique, par rapport auxnécessités dramatiques de l'histoire.

Par le moyen du "leitmotiv", thème conducteur et récurrent, Wagner parvient àdévelopper un thème continu.

Les évolutions complexes de chaque leitmotiv et les enchevêtrements de ceux-cisoulignent la signification affective du drame.

L'unité dramatique croissante de l'opéra post-wagnérien est l'une desconséquences de l'énorme influence de son art sur toutes les formes de musique. ORIGINE ET ACCUEILC'est Franz Liszt qui dirigea les premières représentations de Lohengrin.

Critiqué au départ comme une oeuvre «tropbruyante et sans goût», cet opéra devait connaître par la suite un grand succès.

A Paris, il déclencha unemanifestation anti-allemande. RESUMEconte légendaire et mystiqueAu Xe siècle, dans le BrabantActe I : Elsa de Brabant (sop), fille du défunt duc de Brabant, est accusée par Frédéric de Telramund (bar), comtede Brabant, d'avoir tué son frère Gottfried de Brabant, pour succéder à son père.

Poussé par sa femme Ortrud (ms), Frédéric revendique le trône.

Pressée de s'expliquer, Elsa se contente d'évoquer un chevalier qu'elle a vu en rêve etque le Ciel lui enverra pour la défendre.

Frédéric relève le défi en provoquant le chevalier imaginaire en duel.

Lemiracle a lieu : le chevalier (t), étincelant dans son armure d'argent, apparaît dans une nacelle tirée par un cygne.

Ilest venu se battre pour Elsa.

En échange, elle sera sa femme et ne devra jamais le questionner sur son origine.

Lechevalier défait rapidement Frédéric et lui laisse la vie sauve. Acte II : Frédéric reproche à Ortrud sa soif de pouvoir et d'être la cause de son déshonneur.

Mais Ortrud médite savengeance.

En s'aidant de la magie noire, elle persuadera Elsa de poser la question interdite au chevalier : qui est-il? Ortrud rencontre Elsa qui se prépare au mariage.

Après avoir imploré son pardon pour Frédéric et elle-même, elle lamet en garde perfidement contre le chevalier.

Le lendemain, Ortrud puis Frédéric interrompent la cérémonie nuptialeen sommant le chevalier de décliner son identité.

Le plan d'Ortrud est en passe de réussir : le chevalier accepte, àl'unique condition que ce soit sa femme qui le lui demande. Acte III : Les jeunes mariés se retrouvent seuls après la cérémonie et chantent leur amour.

Elsa désire connaître lenom de son époux.

Pressentant le funeste dénouement, celui-ci repousse l'échéance.

Frédéric fait irrup-tion ettente de supprimer le chevalier.

Celui-ci le tue sur le champ.

Sous le coup de l'émotion, et puisque sa femme a briséle voeu, il révèle son secret : il s'appelle Lohengrin, il vient du château de Montsalvat où est gardé le Graal.

Lecygne réapparaît car, maintenant que les hommes connaissent son secret, Lohengrin doit repartir.

Elsa tentevainement de le retenir.

Une co-lombe descend alors et prend la place du cygne qui se transforme en...

Gottfried, lefrère d'Elsa qui avait été victime d'un maléfice d'Ortrud.

Elsa s'effondre inani-mée dans les bras de son frère, tandisque Lohengrin s'éloigne. ANALYSE un Grand Opéra illuminéLohengrin est une épopée grandiose, où le Mythe vient traverser l'Histoire, tel le cygne glissant sur le fleuve :l'aventure de cet ange à figure humaine qu'est Lohengrin a pour cadre l'Allemagne médiévale, dont Wagner montre lasolennelle rudesse.

L'action, mettant aux prises la passion du pouvoir et la passion de l'amour, est clairement définie; les personnages sont de haut rang ; les chants relèvent largement encore de la tradition lyrique franco-italienne,et les parties chorales, investies d'une fonction dramatique, célèbrent avec force trompettes les grands événements(notamment le célèbre choeur nuptial du troisième acte).

Par tous ces aspects, cette oeuvre se rattache à laconvention du Grand Opéra mis à la mode par Meyerbeer.Cette oeuvre est, avec Parsifal, l'une des plus lyriques qu'ait composées Wagner : les chants, très mélodiques,viennent aérer et illuminer un drame parfois figé par la pompe du Grand Opéra.

On peut, comme dans Tannhäuser,isoler des morceaux, mais il s'agit de récits plutôt que d'airs : les plus célèbres sont «le rêve d'Elsa» au premier acte,. »