Lorrain ou le Lorrain
Publié le 17/01/2022
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Lorrain ou le Lorrain (Claude Gellée, dit Claude), peintre français né en Lorraine, d'où son surnom (16001682), fut l'homme du Nord que la découverte du monde latin éblouit à jamais. Parti pour le voyage en Italie de rigueur, il fut de ceux qui n'en «reviennent pas « —c'est-à-dire qui découvrent ces beautés comme leur pays natal. Formé à Naples par un peintre allemand, Gottfried Wals, qui lui apprit la perspective, il s'installa définitivement à Rome en 1626. Amoureux du paysage latin, attaché surtout à rendre la qualité de la lumière et de l'atmosphère, Lorrain est l'un des grands représentants du classicisme avec Poussin. Les Anglais, qui l'apprécient, l'appellent familièrement « Claude « — comme un de leurs fils.
«
tecturales formant le décor d'un port.
Il faut attribuer à son tempérament et à ses dons person
nels, mais aussi à ses longs séjours en Italie, l'indépendance dont il a fait preuve à l'égard des
tendances plus rationnelles
et plus anthropomorphiques de l'esthétique contemporaine en France.
Claude naquit à Chamagne en 16oo; en 1612, il arrivait en Italie.
Il suivit les leçons
de plusieurs peintres, originaires comme lui de contrées septentrionales ou qui, comme son maî
tre Agostino Tassi, ancien élève de Paul Bril, conservaient la tradition des paysagistes du Nord.
Il parcourut la Suisse et la Bavière et, entre 1625 et 1627, travailla à Nancy, Lyon et Marseille.
A
l'automne 1627, il retourna en Italie où il passa le reste de sa vie.
On imagine le choc que dut ressentir le jeune Lorrain, sensible, doué, sortant à peine de
l'enfance, enthousiaste à l'idée de venir apprendre son métier de peintre à la source même de
l'art, lorsque lui apparurent les paysages et la lumière d'Italie.
Il leur devra la part la plus pro
fonde de sa mentalité et de sa sensibilité d'artiste.
Venu lui-même du Nord, il apprendra de ses
maîtres et de ses camarades nordiques la mélancolie romantique qui, traditionnellemep.t, faisait
le
charme de leurs paysages.
De la tradition et de la réalité qui l'entouraient, il se fit un style qui
n'est qu'à lui.
Le soleil fut,
pourrait-on dire, son héros, mais c'est là un modèle difficile.
Que ce soit dans
ses toiles, dans les dessins qu'il conservait en souvenir de ses œuvres préférées, dans ses gravures,
Claude Lorrain passa sa vie à tenter d'en faire revivre le rayonnement.
Il souhaitait demeurer
le plus près possible de la réalité.
Sa méthode, son tempérament, l'esprit de son époque l'ame
nèrent à une sorte d'idéalisation sensible de la nature.
Il passait ses journées de l'aurore au cré
puscule à contempler ses sites préférés, faisant, suivant les variations de la lumière, d'innombrables
croquis et prenant des notes de couleurs extrêmement précises.
Le tableau lui-même était exécuté
ultérieurement
en atelier; synthèse personnelle, il était le fruit d'une documentation exacte,
d'un mélange subtil de réaction sensible et d'observation.
Bien que le« halo doré» dont on parle
parfois soit dû trop souvent au vieillissement du vernis, les moyens techniques découverts par
Lorrain restent valables.
Mais sa vraie réussite est
d'un ordre plus subtil: équilibre des couleurs et des valeurs, éclairage
adroit des différents plans, nuages se dessinant dans l'immensité d'un ciel rayonnant, alternance,
dans l'ensemble de la composition, des effets de lumière et d'ombre.
Dans ses dessins et ses gra
vures, il exprime la lumière par le moyen des lignes et des valeurs, découvrant ainsi des méthodes
dont l'effet est étonnamment moderne.
Lorsque
Claude mourut en 1682, ses œuvres étaient répandues dans l'Europe entière.
Son influence ne s'est pas exercée que dans le domaine pictural; bien des générations lui doivent
leur vision de la nature et c'est pourquoi aujourd'hui, au sein d'un monde industrialisé, elle
évoque encore
pour beaucoup une nostalgique image de l'âge d'or.
L'école anglaise du paysage lui doit beaucoup.
Au XVIIIe siècle, il arrivait même que
certains parcs fussent dessinés d'après ses compositions.
Les romantiques ont trouvé dans son
œuvre une nature conforme à leurs goûts.
Dans la lointaine Amérique, certains paysagistes ont
employé les techniques de Claude Lorrain pour peindre des jeux de lumière sur les pics et les
forêts
du Far-West, paysages aussi nouveaux pour eux que l'étaient ceux de l'Italie pour le jeune
homme de 1612.
Le rôle de Claude Lorrain dans l'histoire de l'évolution du paysage est trop
grand pour que son œuvre risque jamais de tomber dans l'oubli..
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