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Marcel Duchamp : LE GRAND VERRE

Publié le 14/09/2014

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Il naît en 1887 en Normandie. Son père est notaire, sa mère s'adonne à la peinture. Il a pour frères aînés Gaston — le futur peintre Jacques Villon — et Raymond — le futur sculpteur Raymond Duchamp-Villon. En 1906, il s'établit à Montmartre comme caricaturiste et s'ini­tie à l'art moderne avec ses frères. Ils fondent ensemble le groupe de Puteaux, l'un des premiers cercles cubistes français, et Marcel Duchamp se rallie au cubisme.

En 1912, son Nu descendant un escalier est refusé au Salon des Indépendants et il s'éloigne peu à peu du mouvement, en dépit de son amitié pour Fernand Léger et Apollinaire. L'année suivante, son tableau fait scan­dale à New York, où il est exposé dans un panorama de l'art moderne européen dénommé l'Armory Show : Duchamp y gagne outre-Atlantique une célébrité supérieure à sa notoriété parisienne.

 

Aussi s'établit-il à New York en 1915. Il s'y lie d'amitié avec Man Ray et

« .· ' garnis d'éléments mécaniques, qui ignorent tout rapport avec un suje t quelconque.

Duchamp emprun te aux cubistes leur langage plastique , à Fernand Léger son goût des tubu­ lures , à Braque ses hannonies en brun et bistre , à Picasso ses déformations anguleuses et aux futuristes leu r passion pour la représentation du mouvement.

Il réunit en syn thèses ces effets de styl e et leur donne ensuite des titres e n parfait désacco rd avec l'image - désaccord ironique.

Dès 1912, un assemblage de tuyaux , de cônes et de roues dentées s'appell e Man ie .

Un autre porte le titre, plus proche de l'œuvre en apparence, de Broy euse de chocolat, mais c'est une broyeuse qui ne saurait fonctionner, un diagramme pour rire, en somme.

L e Grand Verre rassem ble ces créations anté­ rieures et en ajoute quelques autres.

Le principe demeure inchangé .

L'œuvre ne remplit pas le La Mariée mise à nu par ses c élibataires, même , ou le Grand Verre.

propos annoncé , elle n 'a ni obje t ni signification.

C'est là précisément le but de Duchamp, mani­ fester l 'impossibilité de la représentation et pro ­ clamer que toute peinture est un leurre.

Sa déri­ sion est sans pitié : •non-peinture •, le Grand Verre est un •non-tableau • et une anti-œuvre d'art.

La •mise à nu• est celle de l'artifice, celle de la peinture réduite à un simulacre et à quelque s procédés de tromperie.

L'absence de tout e sy mbolique sexuelle, auquel le titre , pourtant , permet de s'attendre, a e lle-m ême un sens.

Elle signifie que ce qui inspire les artistes, selon l'opinion générale , la passion et le désir, n 'intéresse pas Duchamp , mais que celui-ci obéit à une pure réfle xion intellectuelle , sans affect ni sensualité.

Son art renonce à la poésie comme au sentiment et se borne à combiner des machineries absurdes et froides.

La Ma riée mise à nu par ses céli­ bataires , même , dite aussi le Grand Verre est une peinture à l'huile sur verre de 227 cm de haut et 175 cm de large .

En 1923 , l'œuvre est confiée par Mar cel Duchamp à son amie et méc ène américaine Katherine S.

Dreier.

Elle appartient aujourd'hui au Museum of Art de Philadelphie auquel Mrs Dreier l'a léguée avec l 'ensemble de sa collection d 'art co ntemporain .

La mort de l' art Tout en travaillant à sa grande œuvre, Duchamp multiplie les actions contestataires.

À New York, en 1917 , il veut expose r un uri­ noir de faïence blanc sous le titre de Fontaine.

il a •signé• l'obj et de l'un de ses pseudonymes, R Mutt.

Le comité du Salon refuse, embarrassé par cette parodie de sculp ture qui n'est en réa­ lité qu'un obje t standardisé acheté dans un magasin, non point une œuvre, mais un ready­ made, un •tout-fait •.

L'année suivante, Duchamp exé cute sa dernière peinture à l'huile sur toile , Tu m~ où figurent un échantillonnage de couleurs tel qu'en utilisent les déco rateur s, une main tracée par un peintre d'enseignes employé par Duchamp et l'ombre d 'une roue de bicyclette .

L'œuvre, absurde et dérisoire, célèbre à sa façon les funérailles de la •grande • peinture.

En 1923, Duchamp revient à Paris.

Il annonce alors qu'il renonce à achever le Grand Verre , et aban donne définitivement la peinture et l'art e n général.

Décision à laquelle il se tiendra.

La d érision a tourné à la négation, ce nihiliste met ses actes en conformité avec sa pens ée.

Convaincu de l'inani té et du caractère désuet de la peinture , il s'abstient désormais de s'y livrer.

Il change donc de profession: d'artiste , il devient jo u eur d'éche cs professionne l.

Fontaine , re ady -mad e signé R .

Mutt , par Marcel Du champ (Pari s, mu sée national d 'Ar t mod e rne).

• • • • • • • ••• Il'-~"-------. »

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