Michel-Ange
Publié le 14/03/2012
Extrait du document
(1475-1564)
Michelangelo Buonarroti, dit Michel-Ange, est connu comme peintre, comme architecte et comme poète, mais surtout comme sculpteur. C'était un génie, le plus grand des génies de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle. Il était né à Florence, à une époque où la puissante famille des Médicis dominait la ville. Tout enfant, il s'adonnait déjà avec passion au dessin et il n'avait que quinze ans quand on l'invita à faire partie de la Cour de Laurent le Magnifique. Jour après jour, s'appliquant à copier les oeuvres des anciens maîtres, et plus particulièrement leurs sculptures, il eut bientôt parfaitement assimilé le style antique qu'il utilisait avec le même brio pour ses oeuvres personnelles. Mais Michel-Ange ne se contenta pas d'égaler ses prédécesseurs, il voulait les dépasser. Un des sujets les plus populaires à cette époque était une bataille disputée par des hommes nus. Les corps engagés dans la lutte exprimaient tour à tour l'énergie, l'exaltation,
«
que d'autres sont suggérées par quelques li
gnes simples.
On discerne les veines et les at
taches des muscles des mains, et le nez, les
yeux et la bouche sont fortement marqués.
Mais cette emphase de l'expression faciale
semble naturelle au spectateur, puisqu'elle
est adaptée à une statue aux dimensions gé
néreuses. On raconte qu'après l'érection de
la sculpture devant le Palazzo Vecchio à Flo
rence, le gouverneur de la ville en trouva le
nez trop volumineux.
Michel-Ange récolta
un peu de poussière de marbre tout autour de
l'oeuvre, puis grimpa sur les échafaudages.
Là, il fit semblant de retoucher l'oeuvre,
alors qu'en fait il laissait glisser de ses doigts
la poussière précédemment récoltée sur le
sol. "Voilà qui est beaucoup mieux", s'ex
clama le gouverneur.
"Maintenant ton oeu
vre semble vraiment vivante." Michel-Ange
redescendit de ses échafaudages et garda
pour lui ses réflexions sur le bien-fondé des
critiques de personnes non initiées. Cette sta
tue valut au sculpteur la réputation d'être le
plus grand artiste d'Italie.
Plus Michel-Ange avançait en âge, plus ses
oeuvres s'imprégnaient de terribilità, c'est-à-
dire "d'une puissance terrifiante".
Il y avait
quelque chose d'inquiétant dans l'énergie dé-
Ci-dessus: Détail d'une peinture de Michel-Ange.
On crut longtemps qu'il s'agissait d'un autoportrait, mais en fait il a été peint par un artiste contemporain du peintre. C'est la seule fois que Michel-Ange accepta de poser pour un portrait.
sespérée de ses créations, et leur ambiguïté
sexuelle créait un malaise.
Les muscles déve
loppés de certains nus de femmes et la ron
deur de certaines formes masculines donnent
naissance à une sorte de tension sous-jacente
qui accentue la vigueur de l'oeuvre.
Il n'a
chève pas sa dernière oeuvre, la Pietà Ronda¬
nini, aujourd'hui exposée à Milan.
C'est une
composition originale, dans laquelle le corps
et les membres du Christ mort se confondent
avec ceux de sa mère.
Ce même trait se retrouve dans les quatre fi
gures étendues, accolées aux deux tombeaux
de la chapelle des Mêdicis (le Jour, la Nuit,
VAurore et le Crépuscule), qui semblent ne
pas s'être complètement dégagées de la pier
re.
Michel-Ange mourut à l'âge de quatre-vingt-
neuf ans.
Sur son lit de mort, il déclara
"qu'il s'éteignait, alors qu'il avait à peine as
similé l'A.B.C.
de son art".
Mais son esprit inventif intarissable, les atti
tudes vigoureuses, bien qu'empreintes de
grâce, de ses personnages, et l'émotion inten
se qu'il sut leur communiquer en font le plus
grand sculpteur de tous les temps.
Notons
également que son oeuvre poétique fut très
importante.
A droite: Un David en marbre commandé en 1501 et achevé trois ans plus tard. Les Florentins sur nommèrent la statue "le Géant", et en firent le symbole de la rigueur morale propre à leur démo cratie.
Michel-Ange glorifia le corps masculin nu, non seulement parce qu 'il étudia longuement l'a¬ natomie, mais encore parce qu'il le considérait comme le "sup port" utilisé par Dieu pour se ré véler aux hommes.
Ci-dessous: La Pietà Rondanini.
Michel-Ange y travailla jusqu'à sa mort.
Cette oeuvre marque un retour vers la "sculpture douce" après des incursions dans la peinture, l'architecture et la poésie.
Elle montre encore une attirance nouvelle par le thème de la descente de Croix, dont le côté pa thétique avait attiré l'artiste tout au long de sa carrière..
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