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Michel-Ange

Publié le 17/03/2010

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Michelangelo Buonarroti dit Michel-Ange naquit à Caprese, mais il passa son enfance sur les collines entourant Florence où ses parents s'étaient installés peu après sa naissance. Il débuta son apprentissage en 1488 dans l'atelier du peintre Ghirlandaio, puis obtint une bourse du souverain florentin Laurent de Médicis pour entrer au jardin de Saint-Marc où il étudia les statues antiques et travailla sous la direction de Bertoldo di Giovanni. Après la chute des Médicis, Michel-Ange partit à Rome et se consacra à l'étude des thèmes chrétiens qui allaient dominer toute son oeuvre. Il sculpta en 1499 son premier chef-d'oeuvre, la Pietà en marbre de l'entrée de la basilique Saint-Pierre. En 1501 Michel-Ange retourna à Florence où il exécuta plusieurs commandes dont le marbre de David, statue emblématique interprétée par les autorités de la nouvelle république comme une allégorie de la force morale de Florence. En 1505, Michel-Ange repartit pour Rome exécuter le tombeau du pape Jules II, projet grandiose qui devait contenir plus de quarante figures. Des différends avec ses assistants et avec le pape lui-même suspendirent la réalisation du mausolée contenant la magnifique statue de Moïse ; il fut finalement achevé en 1545, plus de trente ans après la mort du souverain pontife. En 1508, Jules II avait également confié à Michel-Ange la décoration de la chapelle Sixtine, mission que l'artiste entreprit sans enthousiasme, jugeant que la lourde tâche de peindre un plafond ne correspondait pas aux aspirations du sculpteur qu'il était. Michel-Ange regagna Florence en 1514 avec le retour des Médicis au pouvoir ; des commandes des papes Léon X et Clément VII l'y retiendront pendant plus de vingt ans. En 1534, il revint s'installer à Rome où il achèvera sa vie dans la crainte de son propre salut, angoisse sublimée dans la fresque du Jugement Dernier. Une attaque d'apoplexie mit fin en 1564 à la vie prolifique de l'artiste qui incarne l'essence même de la Renaissance.

« encore une nouvelle et significative rupture avec les traditions de la Renaissance.

Les courbes complexesapparaissent déjà dans le premier grand travail de Michel-Ange, la Bibliothèque Laurentienne, à Florence, où unescalier bizarre semble littéralement se déverser de la porte d'entrée.

Sur la Colline du Capitole, la place s'ordonneautour d'un centre ovale surélevé, incrusté à l'intérieur d'un trapézoïde forme qui rassemble les concepts du cercleet de l'axe et suggère à la fois mouvement et stabilité.

Les plans fantastiques et excitants des fortifications deFlorence introduisent des formes biologiques qui semblent s'inspirer de l'anatomie des crustacés. Ce qui est réalisé en plan par le modelage des masses est souligné dans l'élévation par d'autres procédésrévolutionnaires.

Alors que ses contemporains cherchaient à réaliser l'équilibre entre l'invention et la résurrectionscolaire, bien qu'archéologique, des formes antiques, Michel-Ange n'utilisait l'héritage classique que pour catalysersa fertile imagination.

Les colonnes du ricetto de la Bibliothèque Laurentienne ne supportent pas le mur maiss'incorporent à lui.

Autour des fenêtres du Palais Farnèse à Rome, frontons et encadrements abandonnent touteprétention à la logique structurelle pour devenir franchement des motifs décoratifs et sculpturaux ; et à la Porta Pia,l'antique vocabulaire se transforme en royaume de rêve.

Il nous est difficile, au XXe siècle, d'apprécier pleinement lechoc que produisit cette iconoclastie au milieu d'une culture unanime dans ses jugements sur l'orthodoxie classique. La contribution à l'avenir la plus efficace peut-être de Michel-Ange fut l'exploitation de l'ordre dit "colossal".

C'estune forme qui rattache deux ou plusieurs étages par un immense pilastre partant du sol et montant jusqu'à lacorniche, contrairement à la tradition classique établie qui exige un ordre par étage.

De la manière dont il est utiliséà Saint-Pierre et au Capitole, l'ordre colossal incorpore les éléments horizontaux de la structure dans une pousséeverticale, dramatique.

En fait, la verticalité était si forte que le maître se vit obligé de condamner également latraditionnelle corniche en faveur d'une bordure horizontale pondérée, destinée à modérer la trop apparente pousséevers le haut. Le sens du conflit est à la base de l'architecture de Michel-Ange comme il est à la base de sa sculpture et de sapeinture.

L'artiste a atteint l'équilibre non pas en créant des formes pacifiques, mais en résolvant le combat entredes forces puissantes.

A Saint-Pierre, la coupole s'élève (grâce à son haut tambour et à sa courbe parabolique) àune hauteur jamais atteinte encore.

Les formes verticales et ascendantes tendent à dominer, mais elles sontfreinées par la répétition d'éléments horizontaux : une attique, trois rangs de "baies" décoratives autour de lacoupole et, finalement, le lourd temple au sommet.

La prédominance de la coupole centrale est encore modérée parla présence de quatre petites coupoles qui l'encadrent en l'annonçant. Le résultat final de toutes ces innovations du dessin fut de créer une tension qui transcende les éléments statiquesde l'architecture.

Notre oeil est tenu en mouvement par des formes sculpturales qui travaillent en tension graduéejusqu'à un paroxysme et qui suscitent des jeux changeants d'ombre et de lumière.

Nous sommes invités ainsi àexplorer l'édifice du dehors et du dedans, entraînés par l'interdépendance de tous les éléments et par l'équilibretoujours instable des surfaces apparentes.

Mouvement, tension, paroxysme, ce sont là les éléments du stylebaroque du XVIIe siècle.

Ce style, qui s'est largement répandu à travers le monde, doit plus à Michel-Ange qu'àaucun architecte de ce temps.. »

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