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NUITS DU SERTÂO (Les)

Publié le 27/07/2016

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NUITS DU SERTÂO (Les)

 

 Suite de Buriti  et second volet du cycle romanesque Corps de ballet [Corpo de baile, 1956] de l’écrivain brésilien Joâo Guimarâes Rosa (né en 1908). La dent est profanation. Le cri est lame. L’homme et la femme sont maléfices. L’existence forme un enchaînement bien confus : il y a un non dans chaque oui, et la pierre se ronge, se défait, puis se reforme. Chaque jour a sa nuit. Au clair de lune, l’homme et la femme naissent de la chouette blanche. Puis, ils se hâtent de mourir pour tout recommencer. Exorcisme. Rien ne peut se produire, si ce n’est leur fable. Nul ne peut voir l’image séparée de celui qui n’a pas le secret. Tout doit porter nom. Nom qui est esprit et destin de l’homme. Qui sert à faire les sortilèges. La beauté est rite et nostalgie. Elle renaît à chaque instant des yeux qui l’admirent. Quelqu’un écoute les voix de la nuit. Quelqu’un qui ne dort plus écoute le battement du sertâo. Le Chef Zequiel entend tout, implacablement. La nuit s’étend au loin, accrochée au sol encore plus qu’une ombre, que le ventre d’un serpent. Il est des endroits où il fait plus nuit qu’ailleurs. Les chouettes surgissent des profondeurs de la terre. La campagne s’anime. Le vent tourne, apporte d’autres voix, d’autres rumeurs : le froissement des chauves-souris qui piquent - elles savent aller de lieu en lieu, mais seulement par les voies sombres de la nuit, la chouette nettoie son bec. Il y a même quelques plantes qui font du bruit. Les chevaux hennissent

 

dans l’obscurité. Les loups hurlent... Toute noire... tout doucement... la Chose... Le Chef a mal au dos, depuis les épaules. « Ca vient, vient : c’est la Chose. 

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