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OTELLO de Giuseppe VERDI

Publié le 17/01/2022

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verdi

opéra italien du XIXème siècle de Giuseppe VERDI (1813-1901)

  • «drame lyrique« en quatre actes

  • titre original : Otello ossia il Moro di Venezia (Otello ou le Maure de Venise)

  • livret italien d'Arrigo Boïto (d'après la tragédie de Shakespeare Othello)

  • créé à Milan en 1887

 

verdi

« s'imagine qu'il parle de sa femme.

Cassio montre le mouchoir à Iago.

Otello décide alors de tuer Desdémone.L'ambassade vénitienne rappelle Otello à Venise et désigne Cassio comme gouverneur de l'île.

Otello injurie sa femme et la jette à terre, puis, en proie à une crise de nerfs, perd connaissance. Acte III : Desdémone s'apprête à se coucher.

Elle chante la «chanson du saule», prie la Vierge et s'endort.

Otello entre dans sa chambre, la réveille et lui annonce qu'il va la tuer.

Desdémone implore sa grâce, mais au comble de lafureur, il l'étrangle.

Emilie, suivante de Desdémone et femme de Iago, dévoile alors la machi-nation du traître.

Iago,en fuite, est poursuivi par les soldats.

Otello se transperce d'un poignard, et embrasse Desdémone, avant d'expirerprès d'elle. ANALYSE un chef-d'oeuvre de la vieillesse qui donne une nouvelle naissance à l'opéra italien Dans cette tragédie passionnelle et sanglante, on retrouve les aliments dramaturgiques favoris du compositeur : lesthèmes de la jalousie et de la vengeance, la violence des contrastes, la pureté de l'héroïne et la grandeur du héros.Contrairement à certains opéras de Verdi, antérieurs à Otello (comme Le Trouvère) le livret est de qualité.

Boïto, poète et compositeur, a réduit le drame de Shakespeare à son intrigue, et l'a reconstruit avec une sciencedramatique exceptionnelle autour du personnage diabolisé de Iago, dont le célèbre credo, au deuxième acte, ne se trouve pas chez Shakespeare : «Credo in un dio che m'ha creato simile a sè» (Je crois en un Dieu cruel qui m'a crééà son image).

Iago apparaît ici comme une des nombreuses figures du Diable que l'on retrouve si fréquemment dansl'opéra du dix-neuvième siècle (Le Freischütz, Faust, Robert le Diable ...).

Si Boïto a sur ce point simplifié la tragédie de Shakespeare, Verdi a su intensifier le drame, en représentant simultanément les sentiments des quatrepersonnages principaux, dans le très virtuose quatuor du second acte.

Abandonnant la complexité psychologique dudrame, Verdi et Boïto ont mis l'accent sur la rapidité fatale de l'enchaînement tragique.

Dans le célèbre trio dumouchoir au troisième acte, on n'entend, comme Otello, que les bribes du dialogue entre Iago et Cassio, pendantque l'orchestre évoque subtilement le cheminement de la jalousie. A soixante-dix ans passés, Verdi donne une nouvelle naissance à l'opéra italien, en inventant une forme nouvelle :dans Otello, la division traditionnelle en récitatifs et arias est remplacée par une construction plus souple en scènes. Le lyrisme du bel canto retrouve la vigueur du style fondé par Monteverdi dans Orfeo : la musique, très expressive, est au service de chaque nuance du texte, dans une sorte de mélodie continue que l'on a pu comparer à celle deWagner.

En fait, c'est déjà le procédé que Puccini utilise dans ses premiers opéras (Manon Lescaut , La Bohème). L'orchestre, deux fois plus important que Rigoletto, est très vivant et coloré.

Verdi multiplie les audaces harmoniques, et abaisse les tessitures vocales, allant jusqu'à créer pour le rôle d'Otello, un nouveau type de ténor àla voix plus sombre, proche de celle du baryton. Réalisant une véritable continuité dramatique, polari-sée autour des moments intenses de l'action, Verdi n'en laissepas moins la primauté à la voix.

Il invente un nouveau style de récitatif, une déclamation mélodique souple et densequi épouse les inflexions naturelles de la voix.

A cet égard, le duo d'amour du premier acte, où Otello, avec uneardeur véhémente, et Desdémone, tout alanguie, évoquent la naissance de leur amour, fait penser au duo deTristan et Isolde de Wagner.

Si les véritables grands airs sont rares, on peut retenir le superbe monologue d'Otello au troisième acte, la «chanson dusaule» («Piangea cantando»), et l'Ave Maria de Desdémone au quatrième acte.

Mais cet opéra d'une conceptiontrès moderne ne s'achève pas sur un grand duo final comme Aïda.

La fin tragique est traitée avec un étonnant dépouillement : toute la violence est con-centrée.

En quelques instants, Otello étrangle Desdémone sans lui laisserle temps de parler, et se poignarde à son tour, après avoir appris la trahison de Iago et chanté quelques phraseslyriques très concises.

Nous sommes loin des conventions de l'opéra traditionnel.

Le poignard lui coupe littéralementle souffle, et il meurt dans un hoquet : l'orchestre reprend le thème bouleversant du baiser (qui apparaît dans le duod'amour du premier acte), et Otello répète les mêmes mots : «un bacio...

un bacio ancora...

ah ! un altro bacio...»(un baiser, un baiser encore, ah ! un autre baiser...). «Inventer le vrai» : telle était la devise de Verdi.

Avec ce chef-d'oeuvre sobre et puissamment expressif, le vieuxcompositeur régénère l'opéra italien, et montre la voie au mouvement vériste, dont Puccini (Tosca) est le plus digne représentant.. »

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