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Pablo Picasso

Publié le 17/01/2022

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picasso

   « J'ai conscience d'avoir toujours lutté avec ma peinture, en vrai révolutionnaire. «  Grand artiste, inventeur du cubisme mais aussi citoyen en révolte, Pablo Picasso a profondément modifié notre vision de la réalité.  Né à Malaga en Espagne, d'un père professeur de dessin, Pablo Picasso fréquente l'avant-garde artistique de Barcelone, puis s'installe à Paris dans le célèbre Bateau-Lavoir (1904). Son atelier montmartrois devient le refuge des talents littéraires et artistiques de l'époque : Max Jacob, Jarry, Apollinaire, Braque... Après une période bleue et une période rose, il révolutionne la peinture avec les Demoiselles d'Avignon (1907). Ce tableau devient le manifeste du cubisme, une nouvelle manière de représenter la réalité. Les visages et les corps de cinq femmes nues sont transformés en formes géométriques. Cette toile fait scandale, rompant avec la tradition de la peinture occidentale depuis la Renaissance. L'espace est décomposé, une nouvelle dimension est introduite : le temps. Désormais père du cubisme, Picasso influence de nombreux peintres : Braque, Max Ernst, Mirô, Fernand Léger...  La fréquentation assidue des surréalistes Breton et Éluard renouvelle ses toiles. Les Trois Danseurs (1925) ou Minotaure (1928) marquent un tournant dans son œuvre : elle s'affirme par une violence et une tension intérieures, pouvant aller jusqu'à une dislocation totale des formes (l'Acrobate, 1930). Dès lors, chacun de ses tableaux devient l'expression passionnée de ses états d'âme, de ses interrogations existentielles sur la naissance et la mort, l'amour et le sexe, la violence et la pitié. Picasso atteint sa pleine maturité.  Lors de la guerre d'Espagne, il se range aux côtés des républicains. Son antifascisme se concrétise en 1937 par son immense toile Guernica qui dénonce le bombardement allemand de la petite ville basque de Guernica (1936), la barbarie et la guerre. L'horreur explose dans la toile : formes déchirées, cris, larmes, corps désarticulés, tons gris, noirs, traversés d'éclairs jaunes et blancs. L'absence de couleurs évoque la mort — non seulement la mort des victimes du bombardement mais aussi celle de la civilisation. Décidé à mettre son art au service de la révolution, Picasso adhère au parti communiste français en 1944 et dessine, en pleine guerre froide, une colombe de la paix qui fait le tour du monde.  Artiste le plus populaire du XXe siècle, Picasso laisse une œuvre gigantesque : près de vingt mille toiles, sculptures, estampes, objets, décors de ballet, écrits.   

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« PICASSO 1881 CHAQUE fois qù'il m'a été donné de commenter l'œuvre de Picasso, j'ai toujours traité mon « sujet » comme un peintre le ferait de quelque visage préféré et à propos duquel il trouverait encore et toujours quelque chose de neuf à dire.

Toutefois, dans l'art de Picasso, deux points de vue vers lesquels convergent toutes les remarques que j'ai pu faire demeurent constants.

D'une part l'expression d'une humanité que je n'ai jamais surprise à ne pas inspirer constamment toutes les formes de son évolution.

D'un autre côté, cet instinct poétique éminemment naturel qui sauvera tout ce que Picasso touchera dangereusement au cours de ses aventures acharnées dans les régions inexplorées de la peinture.

Quand, en 18g8, il vint à Paris, de Malaga où il était né en 1881, Pablo Picasso apportait une ferveur fiévreuse et comme mystique en même temps qu'une fécondité surprenante.

De là, chez lui, ce pathétique, très rare, sans quoi l'art n'est jamais grand, et qui se manifesta dès les œuvres de sa douzième année.

Pourtant, l'on sent de quels courants académiques ct sans passion l'art espagnol de son temps était alors environné.

Mais cc visage humain qui fut et restera toujours le pôle attractif de toute son œuvre, le jeune Pablo s'attachait déjà à en démêler, de ses aspects accidentels, le sens profondément humain, pour l'exprimer en touches violentes et contrastées, en traits vigoureusement accusés où l'on découvrait déjà l'association bien espagnole et si roman­ tique de l'aspect réaliste du moyen âge et des tendances esthétiques et techniques de l'art moderne.

Cela, sans doute, parce que les préférences de son adolescence trouvèrent des échos dans la vigueur vivante et la profondeur lyrique de l'« estilo monstruoso », comme le qualifiaient ses ennemis académiciens, celui de Vigarni, de Siloé, de Berruguete, même de Goya ct aussi de tant d'autres artistes spécifiquement espagnols et demeurés anonymes du fait de l'hostilité qu'ils rencontrèrent en un pays où liberté et vérité n'ont jamais constitué des notions très en faveur.

C'est d'ailleurs sans doute au refus de cette discipline de l'académisme que son génie naissant et sa jeune vision d'une réalité nouvelle durent de connaître une intensité qui lui fera frôler la caricature, genre en quoi il excellera quand il voudra sourire, mais dont il évitera les écueils accidentels quand il construira durablement.

Vers 1901, avec ce que l'on a appelé« l'époque bleue», se développe un penchant idéaliste qui sera à l'origine de sa prodigieuse faculté d'invention lyrique.

Les choses ne sont que selon l'idée que l'on s'en fait, avait répété la philosophie.

Mais cette notion si poétique, entrevue par les primitifs de toutes époques et de toutes latitudes et retrouvée par Ingres, avait été ignorée du XIXe siècle pictural.

Une conception si subjective sc heurtait à la persistance réaliste à ne voir dans les objets que des prétextes à traductions d'illusions d'optique à force de tons locaux définis, fragiles et tout objectifs.

Aussi Picasso colore-t-il de tons uniformément bleus ses figures dessinées.

Au milieu des colorations si périssables de l'impressionnisme ct de ses successeurs et qui menaçaient sa conception d'une solidité durable, la monochromie volontaire de sa vision .sub­ jective menait Picasso à l'expression humaine d'une vue amère de la réalité: la vie des cirques. »

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